* * *
Le lendemain, 16 avril, les libéraux de Sherbrooke s’agitaient à leur tour. C’était une réunion de la Jeunesse Libérale.
Faisant allusion à l’opposition aux suggestions créditistes manifestée par une partie de la salle unioniste la veille, le sénateur Howard déclare que le parti libéral est prêt à recevoir les suggestions de tout le monde, même de l’Action Libérale Nationale et du Crédit Social. Les libéraux, paraît-il, sont prêts à accepter certaines idées de ce dernier groupe, "si les créditistes sont capables de prouver que leur affaire est bonne."
Cependant, si nous comprenons bien le discours du sénateur, il faudrait d’abord que les créditistes s’enrôlent dans les rangs des libéraux. On cultive l’idéal dans les rangs des partis : demandez à Sarto !
Quoi qu’il en soit, M. Henri Dubuc, ici encore, n’a pas pris de temps à relever l’invitation. Dès le lendemain, il faisait publier cet avis dans La Tribune :
Par la voie des journaux, j’accepte sans commentaire, l’invitation de MM. Gingras, M.P., et de l’Hon. sénateur C.-B. Howard, exprimée par ce dernier lorsqu’il disait le 16 avril dernier que si les créditistes sont "...capables de prouver que leur affaire est bonne...". Je tiens à faire remarquer que nous soumettrons nos théories monétaires du Crédit Social dans la salle de l’Hôtel de Ville à la date qu’il leur conviendra.
Cette assemblée devra nécessairement être des plus amicales et pacifique, puisqu’il s’agit de solutionner le grand problème du chômage et celui des dettes impayables qui nous écrasent.
Signé : Henri DUBUC.
Le Crédit Social est bien en vie à Sherbrooke. Souhaitons un homme actif et alerte comme M. Henri Dubuc dans chaque localité de notre province.