(suite de la page 9) 2. Je désire une fois de plus confier la grande cause de la paix à la prière du Rosaire. Nous nous trouvons face à une situation internationale chargée de tensions, parfois à la limite de l'embrasement. Dans certains lieux de la terre, où les conflits sont plus tendus - je pense en particulier à la terre martyrisée du Christ - on se rend compte que les tentatives de la politique, même si elles sont toujours nécessaires, servent peu si les âmes demeurent dans un état d'exaspération et si l'on n'est pas capable de porter un nouveau regard du cœur pour reprendre avec espérance les fils du dialogue.
Mais qui peut diffuser de tels sentiments, sinon Dieu seul ? Il est plus que jamais nécessaire que ce soit vers Lui que s'élève du monde entier l'invocation pour la paix. Précisément dans cette perspective, le Rosaire se révèle une prière particulièrement adaptée. Il édifie la paix non seulement parce qu'il fait appel à la grâce de Dieu, mais aussi parce qu'il place en celui qui le récite cette semence de bien, dont on peut espérer des fruits de justice et de solidarité dans la vie personnelle et communautaire.
Je pense aux nations, mais également aux familles. Combien la paix serait renforcée dans les relations familiales si l'on reprenait la récitation du Rosaire en famille !
Audience générale du mercredi 16 octobre 2002, anniversaire de l'élection du Pape sur la Chaire de Pierre
Très chers frères et sœurs !
1. Au cours de mon récent voyage en Pologne, je me suis adressé ainsi à la Sainte Vierge : "Mère Très Sainte [...] obtiens pour moi les forces du corps et de l'esprit, afin que je puisse accomplir jusqu'à son terme la mission que m'a confiée le Ressuscité. A Toi, je remets tous les fruits de ma vie et de mon ministère ; à Toi, je confie le sort de l'Eglise ; [...] en Toi j'ai confiance et à Toi encore une fois je déclare : Totus tuus, Maria ! Totus tuus ! Amen" (Kalwaria Zebrzydowska, 19 août 2002 ; cf. ORLF n. 35 du 27 août 2002).
Je répète ces paroles aujourd'hui, en rendant grâce à Dieu pour mes vingt-quatre années de service à l'Eglise sur le siège de Pierre. En ce jour particulier, je confie à nouveau entre les mains de la Mère de Dieu la vie de l'Eglise et celle si tourmentée de l'humanité. Je Lui confie également mon avenir. Je dépose tout entre ses mains, afin qu'avec un amour de mère, elle le présente à son Fils, "à la louange de sa gloire" (Ep 1, 12).
2. Le centre de notre foi est le Christ, Rédempteur de l'homme. Marie ne lui porte pas d'ombre, pas plus qu'à son œuvre salvifique. Elevée au ciel corps et âme, la Vierge, la première à goûter les fruits de la passion et de la résurrection de son fils, est Celle qui de la façon la plus sûre nous conduit au Christ, le but ultime de notre activité et de toute notre existence. C'est pourquoi, en adressant à l'Eglise tout entière, dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, l'exhortation du Christ à "avancer en eau profonde", j'ai ajouté que "la Vierge très sainte nous accompagne sur ce chemin. C'est à elle que [...] avec de nombreux évêques [...], j'ai confié le troisième millénaire" (n. 58). Et en invitant les croyants à contempler de façon incessante le visage du Christ, j'ai profondément désiré que Marie, sa Mère, soit pour tous la maîtresse de cette contemplation.
3. Aujourd'hui, j'entends exprimer ce désir avec plus d'éclat à travers deux gestes symboliques. Je signerai dans quelques instants la Lettre apostolique Rosarium Virginis