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En prière avec Jésus sur le Chemin de la Croix

le samedi, 01 mars 2025. Dans Prières, rosaire et dévotions

Dans l'article précédent, saint Thomas d'Aquin nous dit que la clé pour devenir vertueux est de regarder Jésus crucifié. En ce temps de carême qui nous amène au grand rendez-vous de la semaine sainte et de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Sauveur du monde, nous croyons approprié de publier de larges extraits de la méditation que le pape François avait composée pour les 14 stations du Chemin de Croix du Vendredi Saint à Rome en 2024. Méditons-les nous aussi, pour notre plus grand bien.  

par le pape François

1. Jésus est condamné à mort

Jésus est condamné à mortAlors, s'étant levé, le grand prêtre, devant tous, interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu'ils portent contre toi ? » Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. […] Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi ». Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné (Mc 14, 60-61 ; 15, 4-5).

Jésus, tu es la vie et tu es condamné à mort ; tu es la vérité et tu subis un faux procès. Mais pourquoi ne te plains-tu pas ?... Ta réaction étonne, Jésus : au moment décisif, tu ne parles pas, tu te tais. Parce que plus le mal est fort, plus ta réponse est radicale. Et ta réponse est le silence.

Mais ton silence est fécond : il est prière, il est douceur, il est pardon, il est chemin pour remédier au mal, pour convertir ce que tu souffres en un don que tu offres...  Jésus, ton silence me secoue : il m'enseigne que la prière ne naît pas des lèvres qui remuent, mais d'un cœur qui sait être à l'écoute : parce que prier c'est se rendre docile à ta Parole, c'est adorer ta présence. Prions en disant : Parle à mon cœur, Jésus

Toi qui réponds au mal par le bien, parle à mon cœur, Jésus

Toi qui éteins l'agitation par la douceur, parle à mon cœur, Jésus

Toi qui détestes les bavardages et les plaintes, parle à mon cœur...

Toi qui me connais au plus profond, parle à mon cœur, Jésus

Toi qui m'aimes plus que moi-même, parle à mon cœur, Jésus

2. Jésus est chargé de la croix

Jésus est chargé de la croixLui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. (1 P 2, 24).

Jésus, nous portons nous aussi des croix, parfois très lourdes : une maladie, un accident, la mort d'un être cher, une déception affective, un enfant en perdition, le travail qui manque, une blessure intérieure qui ne guérit pas, l'échec d'un projet...

Jésus, comment fait-on pour prier dans ces cas ? Comment faire quand je me sens écrasé par la vie, quand un poids me pèse sur le cœur, quand je suis sous pression et que je n'ai plus la force de réagir ? Ta réponse se trouve dans une proposition : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos » (Mt 11, 28).

Venir à toi ! Moi, au contraire, je me referme en moi-même : je rumine, je ressasse, je pleure sur moi... Voici que tu viens à nous et que tu portes notre croix sur tes épaules, pour nous en ôter le poids. C'est ce que tu veux : que nous te confions nos peines et nos tourments, car tu veux que nous nous sentions libres et aimés de toi. Merci, Jésus. J'unis ma croix à la tienne, je t'apporte mes fatigues et mes misères, je jette en toi tous les fardeaux de mon cœur. Prions en disant : Je viens à toi, Seigneur

Avec mon histoire, je viens à toi, Seigneur

Avec mes peines, je viens à toi...

Avec mes limites et mes fragilités, je viens à toi, Seigneur

Avec mes peurs, je viens à toi...

En plaçant toute ma confiance dans ton amour, je viens à toi...

3. Jésus tombe pour la première fois

Jésus tombe pour la première foisAmen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. (Jn 12, 24)

Jésus, tu es tombé : à quoi penses-tu, comment pries-tu, le visage dans la poussière ? Et surtout, qu'est-ce qui te donne la force de te relever ?... L'amour du Père pour toi et le tien pour nous : l'amour, c'est le ressort qui te fait te relever et avancer. Car celui qui aime ne reste pas à terre, il repart ; celui qui aime ne se fatigue pas, il court ; celui qui aime vole.

Jésus, je te demande toujours beaucoup de choses, mais je n'ai besoin que d'une seule : savoir aimer. Je tomberai dans la vie, mais, avec l'amour, je pourrai me relever et avancer, comme tu l'as fait, toi qui es expert en chutes. Ta vie, en effet, a été une chute continuelle vers nous : de Dieu à l'homme, de l'homme au serviteur, du serviteur au crucifié, jusqu'au tombeau...Toi qui relèves de la poussière et fais renaître l'espérance, donne-moi la force d'aimer et de recommencer. Prions en disant : Jésus, donne-moi la force d'aimer et de recommencer

Quand la déception l'emporte, Jésus, donne-moi la force d'aimer et de recommencer

Quand les jugements des autres s'abattent sur moi, Jésus, donne-moi la force d'aimer...

Quand les choses ne vont pas et que je deviens impatient, Jésus, donne-moi la force d'aimer...

Quand je sens que je n'y arrive plus, Jésus, donne-moi la force...

Quand je suis accablé par l'idée que rien ne changera, Jésus, donne-moi la force d'aimer…

4. Jésus rencontre sa mère

Jésus rencontre sa mèreJésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit […] au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui (Jn 19, 26-27).

Jésus, les tiens t'ont abandonné, Judas t'a trahi, Pierre t'a renié : tu es resté seul avec la croix. Mais voici ta mère. Pas besoin de mots, ses yeux suffisent qui savent regarder en face la souffrance et s'en charger... De la croix tu nous donnes ta propre mère. Tu le dis au disciple, à chacun de nous : « Voici ta mère ». Après l'Eucharistie, tu nous donnes Marie, don ultime avant de mourir...

Marie, arrête ma course, aide-moi à faire mémoire, à conserver la grâce, à me rappeler le pardon et les prodiges de Dieu, à raviver le premier amour, à savourer de nouveau les merveilles de la providence, à pleurer de gratitude. Prions en disant : Seigneur, ravive en moi le souvenir de ton amour

Quand les blessures du passé resurgissent, Seigneur, ravive en moi le souvenir de ton amour

Quand je perds le sens et le fil des choses, Seigneur, ravive en moi le souvenir de ton amour.

Quand je perds de vue les dons que j'ai reçus, Seigneur, ravive en moi le souvenir de ton amour.

Quand je perds de vue le don que je suis, Seigneur, ravive...

Quand j'oublie de te remercier  Seigneur, ravive...

5. Jésus est aidé par le Cyrénéen

Jésus est aidé par le CyrénéenComme [les soldats] l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus (Lc 23, 26).

Jésus, combien de fois, face aux défis de la vie, nous imaginons que nous y arriverons tout seuls ! Comme il est difficile de demander de l'aide, de peur de donner l'impression de ne pas être à la hauteur, nous qui sommes toujours attentifs à paraître et à nous faire remarquer ! Il n'est pas facile de faire confiance, encore moins de se confier.

Mais celui qui prie sait qu'il est dans le besoin et toi, Jésus, tu es habitué à te confier dans la prière. Ainsi tu ne dédaignes pas l'aide du Cyrénéen. Tu lui exposes tes fragilités, à lui un homme simple, un paysan du retour des champs. Merci parce que, en te faisant soutenir dans le besoin, tu effaces l'image d'un dieu invulnérable et distant. Ton pouvoir est sans limites, mais tu es invincible en amour, et tu nous enseignes qu'aimer c'est secourir les autres précisément là, dans les faiblesses dont ils ont honte...

Pour que ma vie change aussi, je te prie, Jésus : aide-moi à baisser les défenses et à me laisser aimer par toi : là, où j'ai le plus honte de moi. Prions en disant : Guéris-moi, Jésus !

De toute présomption d'autosuffisance, guéris-moi, Jésus !

De penser y arriver sans toi et sans les autres, guéris-moi, Jésus !

De la réticence à te confier mes misères, guéris-moi, Jésus !

D'esquiver les nécessiteux que je rencontre en chemin, guéris-moi, Jésus !

6. Jésus reçoit le réconfort de Véronique qui lui essuie la face

Jésus reçoit le réconfort de Véronique qui lui essuie la faceBéni soit Dieu, […] le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse […]. En effet, de même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement réconfortés (2 Co 1, 3-5)

Jésus, beaucoup suivent le spectacle barbare de ton exécution et, sans te connaître et sans connaître la vérité, émettent des jugements et des condamnations, jetant sur toi infamie et mépris. Cela arrive encore aujourd'hui, Seigneur, et un cortège macabre n'est même pas nécessaire : il suffit d'un clavier pour insulter et publier des sentences.

Mais, pendant que beaucoup crient et jugent, une femme se fraye un chemin au milieu de la foule. Elle ne parle pas : elle agit. Elle n'invective pas : elle s'apitoie. Elle va à contre-courant : seule, avec le courage de la compassion, elle risque par amour, elle trouve le moyen de passer parmi les soldats juste pour donner à ton visage le réconfort d'une caresse. Son geste passera à l'histoire et c'est un geste de consolation.

Combien de fois j'invoque de toi la consolation, Jésus ! Mais Véronique me rappelle que toi aussi tu en as besoin : toi, Dieu proche, tu demandes ma proximité ; toi, mon consolateur, tu veux être consolé par moi. Amour non aimé, aujourd'hui encore tu cherches parmi la foule des cœurs sensibles à ta souffrance, à ta douleur. Tu cherches de vrais adorateurs, qui, en esprit et en vérité (cf. Jn 4, 23), restent avec toi (cf. Jn 15), Amour abandonné. Jésus, allume en moi le désir d'être avec toi, de t'adorer et de te consoler. Et fais que, en ton nom, je sois consolation pour les autres. Prions en disant : Rends-moi témoin de ta consolation

Dieu de miséricorde, proche de celui qui a le cœur blessé, Rends-moi témoin de ta consolation

Dieu de tendresse, qui t'émeus pour nous, Rends-moi témoin...

Dieu de compassion, toi qui détestes l'indifférence, Rends-moi...

Toi qui n'es pas venu condamner mais sauver, Rends-moi...

7. Jésus tombe encore sous le poids de la croix

Jésus tombe encore sous le poids de la croixAlors il rentra en lui-même et se dit : […] « Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi ». Il se leva et s'en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : « Père, j'ai péché […]. Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » Mais le père […] : « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » (Lc 15, 17-18.20-22.24).

Jésus, la croix est lourde : elle porte le poids de la défaite, de l'échec, de l'humiliation... Mais il y a pire. Je m'aperçois que je touche le fond quand je replonge : quand je retombe dans mes erreurs, dans mes péchés, quand je me scandalise des autres et que je m'aperçois que je ne suis pas différent.

Mais toi, Jésus, tu es tombé plusieurs fois sous le poids de la croix pour être près de moi quand je retombe. Avec toi, l'espérance ne finit jamais, je remonte après chaque chute, car lorsque je me trompe, tu ne te lasses pas de moi mais tu te rapproches davantage de moi. Merci de m'attendre ; merci de me pardonner infiniment, toujours, lorsque sans cesse je rechute.

Rappelle-moi que les chutes peuvent devenir des moments cruciaux du chemin parce qu'elles me font comprendre la seule chose qui compte : que j'ai besoin de toi. Jésus, inscris dans mon cœur la certitude la plus importante : je ne me relève vraiment que lorsque tu me relèves, lorsque tu me délivres des péchés. Car la vie ne repart pas de mes paroles, mais de ton pardon. Prions en disant : Relève-moi, Jésus !

Quand, paralysé par la méfiance, j'éprouve tristesse et découragement, Relève-moi, Jésus !

Quand je vois mon insuffisance et je me sens inutile, Relève-moi...

Quand dominent la honte et la peur de ne pas y arriver, Relève-moi, Jésus !

Quand je suis tenté de perdre espérance, Relève-moi, Jésus !

Quand j'oublie que ma force réside dans ton pardon, Relève-moi...

8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem

Jésus rencontre les femmes de JérusalemLe peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus (Lc 23, 27).

Jésus, qui est-ce qui te suit jusqu'au bout sur le chemin de la croix ? Non pas les puissants qui t'attendent sur le Calvaire, non pas les spectateurs qui restent au loin, mais les personnes simples, grandes à tes yeux et petites aux yeux du monde...

Jésus, les femmes que tu rencontres se frappent la poitrine et pleurent sur toi. Elles ne pleurent pas sur elles-mêmes, mais elles pleurent sur toi, elles pleurent sur le mal et sur le péché du monde. Leur prière faite de larmes arrive à ton cœur. Et ma prière, sait-elle pleurer ? Est-ce que je m'émeus devant toi, crucifié pour moi, devant ton amour doux et blessé ? Est-ce que je pleure mes faussetés et mon inconstance ? Face aux tragédies du monde mon cœur est-il de glace, ou bien fond-il ?...

Toi, Jésus, tu as pleuré sur Jérusalem, tu as pleuré sur la dureté de notre cœur. Secoue-moi à l'intérieur, donne-moi la grâce de pleurer en priant et de prier en pleurant. Prions en disant : Jésus, attendris mon cœur endurci

Toi qui connais les secrets du cœur, Jésus, attendris mon cœur...

Toi qui t'attristes devant la dureté des âmes, Jésus, attendris...

Toi qui aimes les cœurs humbles et contrits, Jésus...

Toi qui as essuyé avec le pardon les larmes de Pierre, Jésus, attendris mon cœur endurci

Toi qui transformes les pleurs en chant, Jésus, attendris...

9. Jésus est dépouillé de ses vêtements

Jésus est dépouillé de ses vêtements« Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu… ? Tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ?… Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? » […] Il leur répondra :« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (Mt 25, 37-40).

Jésus, ce sont les paroles que tu as dites avant la Passion. Je comprends maintenant ton insistance à t'identifier aux nécessiteux : tu as été emprisonné ; tu es étranger, conduit hors de la ville pour être crucifié ; tu es nu, dépouillé des vêtements ; tu es malade et blessé ; tu es assoiffé sur la croix et affamé d'amour. Fais que je te voie dans les personnes souffrantes et que je voie les personnes souffrantes en toi, parce que tu es là, en celui qui est dépouillé de sa dignité, dans les christs humiliés par la domination et l'injustice, par les gains injustes faits sur la peau des autres dans l'indifférence générale...

Dieu dépouillé, mets-moi aussi à nu. Parce qu'il est facile de parler, mais est-ce que je t'aime vraiment dans les pauvres, ta chair blessée ? Est-ce que je prie pour ceux qui sont dépouillés de dignité ? Ou est-ce que je prie pour couvrir seulement mes besoins et me revêtir de sécurités ?

Jésus, ta vérité me met à nu et m'amène à mettre l'accent sur ce qui compte : toi le crucifié, et les frères crucifiés. Accorde-moi de le comprendre maintenant, pour ne pas être trouvé dépouillé d'amour quand je me présenterai devant toi. Prions en disant : Dépouille-moi, Seigneur Jésus !

De l'attachement aux apparences, Dépouille-moi, Seigneur...

De la cuirasse de l'indifférence, Dépouille-moi, Seigneur Jésus !

De croire que secourir les autres ne me concerne pas, Dépouille-moi, Seigneur Jésus !

De la conviction que la vie va bien si elle va bien pour moi, Dépouille-moi, Seigneur Jésus !

10. Jésus est cloué sur la croix

Jésus est cloué sur la croixLorsqu'ils furent arrivés au lieudit Le Crâne (ou Calvaire), ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font » (Lc 23, 33-34).

Jésus, ils te transpercent les bras et les jambes avec des clous déchirant la chair et, en ce moment même, alors que la douleur physique est la plus atroce, de tes lèvres jaillit la prière impossible : tu pardonnes à ceux qui fixent les clous dans tes poignets. Et pas une seule fois, mais souvent, comme le rappelle l'Évangile, avec ce verbe qui indique une action répétée : tu disais « Père, pardonne ». Alors avec toi, Jésus, moi aussi je peux trouver le courage de choisir le pardon qui libère le cœur et qui relance la vie.

Jésus, fais que je ne prie pas seulement pour moi et pour mes proches, mais pour ceux qui ne m'aiment pas et qui me font du mal ; que je prie, selon les désirs de ton cœur, pour ceux qui sont loin de toi ; pour réparer et intercéder en faveur de ceux qui, t'ignorant, ne connaissent pas la joie de t'aimer et d'être pardonnés par toi. Prions en disant : Père, prends pitié de nous et du monde entier

Par la douloureuse passion de Jésus, Père, prends pitié de nous...

Par la puissance de ses plaies, Père, prends pitié de nous...

 Par son pardon sur la croix, Père, prends pitié de nous...

Pour ceux qui pardonnent par ton amour, Père, prends pitié...

Par l'intercession de ceux qui croient, qui adorent, qui espèrent et qui t'aiment, Père, prends pitié…

11. Jésus crie son abandon

Jésus crie son abandonÀ partir de la sixième heure (c'est-à-dire : midi), l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure. Vers la neuvième heure, Jésus cria d'une voix forte : « Éli, Éli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 27, 45-46).

Jésus, voilà la prière inouïe : tu cries au Père ton abandon. Toi, le Dieu du ciel, tu ne fulmines pas des réponses, mais tu demandes pourquoi ? Au sommet de la Passion, tu ressens la distance avec le Père et tu ne l'appelles même plus Père, comme d'habitude, mais Dieu, au point de ne presque plus réussir à identifier son visage.

Pourquoi cela ? Pour te plonger jusqu'au fond de l'abîme de notre souffrance. Tu l'as fait pour moi, pour que, lorsque je vois seulement l'obscurité, que j'expérimente l'écroulement des certitudes et le naufrage de la vie, je ne me sente plus seul et que je croie que tu es là avec moi : toi, Dieu de la communion qui ressens l'abandon pour ne plus me laisser otage de la solitude...

Et dans le cri de tant de personnes seules et exclues, opprimées et abandonnées, je te revois, mon Dieu : fais que je te reconnaisse et que je t'aime. Prions en disant : Jésus, fais que je te reconnaisse et que je t'aime

Dans les enfants qui ne sont pas nés et les enfants abandonnés, Jésus, fais que je te reconnaisse...

Dans nombre de jeunes, en attente de celui qui écoute leur cri de souffrance,  Jésus, fais que je…

Dans trop de personnes âgées écartées, Jésus, fais que je...

Dans les détenus et les personnes seules, Jésus, fais que je...

Dans les peuples les plus exploités et oubliés, Jésus, fais que...

12. Jésus meurt s'en remettant au Père

Jésus meurt s’en remettant au Père[L'un des malfaiteurs suspendus en croix] disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». […] Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Et après avoir dit cela, il expira (Lc 23, 42-43.46).

Jésus, un malfaiteur au paradis ! Il se confie à toi et tu le confies avec toi au Père. Dieu de l'impossible, tu fais d'un voleur un saint. Et pas seulement : sur le Calvaire tu changes le cours de l'histoire. Tu fais de la croix, emblème du supplice, l'icône de l'amour ; du mur de la mort un pont sur la vie. Tu transformes les ténèbres en lumière, la séparation en communion, la souffrance en une danse, et même le sépulcre, dernière étape de la vie, en point de départ de l'espérance...

Jésus, souviens-toi de moi : cette prière sincère t'a permis d'opérer des prodiges dans la vie de ce malfaiteur. Puissance inouïe de la prière ! Parfois je pense que ma prière n'est pas écoutée. Au contraire, l'essentiel est de persévérer, avoir de la constance, se rappeler de te dire : « Jésus, souviens-toi de moi ».

Souviens-toi de moi et mon mal ne sera plus un terminus, mais un nouveau départ... Rappelle-moi surtout, Jésus, que ma prière peut changer l'histoire. Prions en disant : Jésus, souviens-toi de moi

Quand l'espérance s'évanouit et que règne la désillusion, Jésus, souviens-toi de moi

Quand je suis incapable de prendre une décision, Jésus...

Quand je perds confiance en moi et dans les autres, Jésus...

Quand je perds de vue la grandeur de ton amour, Jésus...

Quand je crois que ma prière est inutile, Jésus, souviens-toi...

13. Jésus est déposé de la croix dans les bras de Marie

Jésus est déposé de la croix dans les bras de MarieSyméon […] dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d'un glaive » (Lc 2, 34-35).

Marie, après ton « oui », le Verbe s'est fait chair dans ton sein ; maintenant, sa chair meurtrie repose sur ton sein. Cet enfant que tu tenais dans les bras est un cadavre meurtri. Et pourtant, au moment le plus douloureux, ton offrande resplendit : une épée transperce ton âme et ta prière continue d'être un « oui » à Dieu...

Forte dans la foi, tu crois que la douleur, traversée par l'amour, porte des fruits de salut ; que la souffrance avec Dieu n'a pas le dernier mot. Et tandis que tu tiens Jésus sans vie dans tes bras, les dernières paroles qu'il t'a adressées résonnent en toi : Voici ton fils. Mère, je suis ce fils ! Accueille-moi dans tes bras et penche-toi sur mes blessures. Aide-moi à dire « oui »  à Dieu, « oui » à l'amour... Prions en disant : Prends-moi par la main, Marie

Quand je cède à la récrimination et à la victimisation, Prends-moi par la main, Marie

Quand j'arrête de me battre et que j'accepte de vivre avec mes faussetés, Prends-moi par la main…

Quand je tarde et que je ne trouve pas le courage de dire « oui » à Dieu, Prends-moi par la main...

14. Jésus est déposé dans le sépulcre

Jésus est déposé dans le sépulcreComme il se faisait tard, arriva un homme riche originaire d'Arimathie qui s'appelait Joseph, et qui était devenu, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. […] Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul immaculé, et le déposa dans le tombeau neuf qu'il s'était fait creuser dans le roc (Mt 27, 27-60).

Toi, Joseph d'Arimathie, tu prends son corps sans savoir qu'un rêve impossible et merveilleux va se réaliser là, dans le tombeau que tu as donné au Christ quand tu pensais que celui-ci ne pouvait plus rien pour toi. Au contraire, tout don fait à Dieu reçoit une récompense plus grande.

Et moi, qu'est-ce que je donne de nouveau à Jésus en cette Pâque ? Un peu de temps pour être avec Lui ? Un peu d'amour pour les autres ? Mes craintes et mes misères enterrées, dont le Christ attend de moi l'offrande, comme tu l'as fait avec le sépulcre ?

Ce sera vraiment Pâques si je donne une chose qui m'appartient à Celui qui a donné sa vie pour moi : parce que c'est en donnant que l'on reçoit ; parce que l'on trouve la vie quand on la perd et on la possède quand on la donne. Prions en disant : Prends pitié, Seigneur

De moi, paresseux à me convertir, Prends pitié, Seigneur

De moi qui aime beaucoup recevoir et peu donner, Prends pitié, Seigneur

De moi, incapable de me livrer à ton amour, Prends pitié, Seigneur

De nous, prêts à nous servir des choses mais lents à servir les autres, Prends pitié, Seigneur

De notre monde, plein des tombeaux de l'égoïsme, Prends pitié, Seigneur.

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