L'Évangile selon saint Matthieu, au chapitre 6, nous rapporte ces paroles de Jésus (versets 25 à 33) : « Ne vous inquiétez donc pas de ce que vous mangerez, de quoi vous vous vêtirez… Regardez donc les oiseaux du ciel : ils ne travaillent pas, ils ne sèment ni ne moissonnent ; et cependant, votre Père céleste les nourrit... Votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin. Cherchez d'abord le royaume et sa justice, et tout le reste vous sera donné en surcroît. »
Cela veut-il dire qu'on n'a plus besoin de travailler, de ne faire aucun effort ? Louis Even, commentant ce passage de l'Évangile, écrit : « L'absence de souci matériel ne veut pas dire, évidemment, qu'il ne faut pas s'occuper des choses matérielles, qu'il ne faut pas s'occuper de produire ce qui est nécessaire. Non, mais cela veut dire que, une fois qu'on a fait ce qui est normalement possible, ce qu'on est capable de faire avec les moyens de production dont on dispose, on devrait être au moins assuré d'avoir le nécessaire, surtout quand le nécessaire ne manque pas, et qu'il est loin de manquer. Or, le nécessaire ne manque pas… Notre Père céleste, qui est notre Créateur, a placé sur la terre tout ce qu'il faut pour satisfaire les besoins de toute l'humanité. »
Le problème, c'est qu'il faut de l'argent pour obtenir la nourriture, les vêtements, et toutes les choses nécessaires à la vie. Pour ceux qui ont de l'argent, pas de problème, cela leur permet de choisir dans la production ce qui leur convient. Mais pour ceux qui n'ont pas d'argent… pas de produits non plus. La production abonde, mais c'est la distribution qui ne se fait pas, en raison d'un système d'argent défectueux et rempli de contradictions, où l'argent, au lieu d'être un instrument de service, est devenu un instrument de domination, un dieu tyrannique, qui endette tous les pays, et fait que des millions de gens vivent dans la pauvreté extrême (voir Argent perverti).
L'Église catholique ne peut rester indifférente à des situations telles que la faim dans le monde et l'endettement, qui mettent en péril le salut des âmes, et c'est pourquoi elle a développé, surtout depuis le pape Léon XIII en 1891, un ensemble de principes connus sous le nom de « doctrine sociale de l'Église » qui, s'ils étaient mis en pratique, amèneraient le bonheur de tous les peuples.
L'Église a des paroles très fortes pour dénoncer le système financier actuel. Le 5 novembre 2016, par exemple, le pape François parlait d'un « terrorisme de base qui émane du contrôle global de l'argent sur la terre et menace l'humanité tout entière », ajoutant que « l'ensemble de la doctrine sociale de l'Église et le magistère de mes prédécesseurs se rebelle contre l'argent idole qui règne au lieu de servir, tyrannise et terrorise l'humanité. »
Nous tous, vous et moi, ne pouvons rester indifférents non plus devant tant de misère. Pour que ces principes deviennent réalité dans la vie en société, l'Église fait appel à tous les gens de bonne volonté, pour trouver des solutions, des techniques financières pour appliquer ces principes de façon concrète. C'est pour cette raison que Louis Even fonda la revue Vers Demain, pour faire connaître la solution de la Démocratie Économique, de l'ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas qui, à notre connaissance, est celle qui appliquerait le mieux ces principes énoncés par les papes.
Le problème du système capitaliste, ce n'est pas la libre entreprise ou la propriété privée, mais le fait qu'il a été vicié par le système financier. Ce que l'Église souhaite, c'est que tous soient véritablement capitalistes, c'est-à-dire propriétaires d'un capital social. C'est ce qu'enseigne la Démocratie économique, qui dit que chaque être humain est cohéritier d'un capital commun, les richesses naturelles et les inventions des générations passées, et que cet héritage doit être représenté par un dividende social, une somme d'argent versée chaque mois à chaque citoyen.
La Démocratie économique est une solution merveilleuse, qui nous remplit d'espérance. C'est notre devoir de la faire connaître à tous.
