Page 7 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Avant-propos

                       Système monétaire vicieux

           La monnaie est essentiellement un système de «tickets»
        ou bons pour faciliter les échanges de biens. La valeur ou
        validité de l’argent est basée sur la confiance que les hom-
        mes ont dans la capacité productrice de leur pays.
           La fonction naturelle de l’argent est d’assurer continuel-
        lement la distribution de tous les biens utiles que le peuple
        peut produire et dont il a besoin.
           Tous les gouvernements modernes ont négligé leur de-
        voir, en abandonnant le contrôle du système monétaire à
        un petit groupe d’hommes qui se fichent de la fin première
        de l’argent et lui font atteindre un but diamétralement op-
        posé. Ces hommes ont ainsi la haute main sur tout le pou-
        voir économique et même politique de la société.
           Dans son encyclique Quadragesimo Anno, le Pape Pie
        XI attire l’attention du monde chrétien sur ce monopole in-
        ternational de la finance et indique quelques-unes de ses
        conséquences les plus désastreuses.
           Les contrôleurs du régime financier actuel, c’est-à-dire
        les maîtres du système bancaire se sont fait réserver le droit
        d’émettre l’argent. Or ils ne créent et ne mettent l’argent en
        circulation que sous forme de dette qu’il faut leur rembour-
        ser avec intérêt. Par les remboursements qu’ils exigent à
        date fixe,  ils  retirent  et  annulent cet  argent, avant  même
        que les biens produits aient atteint les consommateurs.
           Vu que l’argent est le véhicule pour faire passer les biens
        du producteur au consommateur, la disparition de l’argent
        enlève au peuple le pouvoir d’acheter toute la production
        faite pour lui. Le système bancaire, en retirant ainsi l’argent
        à  contretemps  et  en  retirant  plus  d’argent  qu’il  en  avait
        émis, établit la rareté de l’argent en face des produits et en
        face du travail qui demande emploi.
           De là, les exportations et la concurrence effrénée pour
        les marchés étrangers, parce qu’il n’y a pas assez d’argent
        dans le marché domestique. De là, les dettes internationa-
        les.. De là, les conflits économiques conduisant à la guerre.
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