Page 5 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Avant-propos
Dieu ou le veau d’or ?
par le Père Peter Coffey
Docteur en philosophie, professeur
au collège de Maynooth, en Irlande
Frustrations devant l’abondance
Les maux économiques et politiques de la société crèvent
les yeux; mais encore faut-il déterminer scientifiquement
leurs causes si l’on veut apporter le remède approprié...
Quel est le but de l’organisation économique ? Vise-t-elle
à fournir du travail à tout le monde ? Ou bien son but n’est-il
pas plutôt de produire le plus de biens possible, marchan-
dises et services, avec le moins de peine possible ?
Les méthodes agricoles et industrielles améliorées aug-
mentent le rendement du travail humain. Souvent même,
elles remplacent le labeur de l’homme par des machi-
nes, surtout depuis la grande guerre (1914-1918). Si bien
qu’aujourd’hui, la société organisée peut fournir assez de
biens utiles pour satisfaire les besoins vitaux de tous les
hommes. Et cela tout en diminuant progressivement la part
du labeur humain.
a) Le peuple se rend compte de l’énorme capacité de
production du système industriel; mais
b) Le peuple croit encore que les biens utiles à l’homme
doivent être liés au travail de toute la population, comme
avant l’avènement de la machine moderne.
De là... le blâme qu’on jette sur la machine, sur le pro-
grès, au lieu de chercher pourquoi on empêche la distribu-
tion des produits de la machine...
D’une part, le peuple entend parler... de récoltes diver-
ses délibérément réduites; de richesses de toutes sortes
que l’on détruit systématiquement plutôt que de les distri-
buer pour la consommation; d’usines et de machines ne
fonctionnant que par intermittence; de milliers d’hommes
valides, avides de travailler, et forcés au chômage.