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Terrorisme & Révolution — Sous-thèmes

Un danger sous-évalué

le jeudi, 01 août 1940. Dans Terrorisme & Révolution

Que penseriez-vous de vous coucher à dix heures du soir dans le Canada que vous connaissez, pour être subitement éveillé à minuit et apprendre que vous êtes dans un Canada communiste ?

Impossible ? Ce serait la simple répétition de ce qui se fit en Espagne, dans la catholique Espagne. Et l'on sait ce qu'il en a coûté à l'Espagne pour se débarrasser du régime rouge. Nous croyons pouvoir dire que, sans l'appui apporté à Franco par l'Allemagne et l'Italie, l'Espagne serait de plus en plus bolchévisée aujourd'hui.

Mais au Canada, nous n'avons rien à craindre : les communistes sont peu nombreux, généralement pauvres, et le parti communiste est hors la loi !

Ce sont des bougres et des hors-la-loi, sortis on ne sait d'où, tous à la même heure, qui bouleversèrent la face de la Russie avant qu'on ait pu s'y reconnaître. Le même phénomène en Espagne.

Les communistes canadiens sont 22,000. Reconnus ou non comme parti, ils sont organisés. Vingt-deux mille ne semble pas un gros nombre à qui ne juge que par le critère quantitatif. Mais ils n'étaient que 79,000 pour une Russie de 120 millions !

Un communiste n'est pas un simple fidèle, c'est un chef. Les communistes canadiens sont très satisfaits de leur nombre, ils ne tiennent pas à être 50,000. Ils préfèrent "cultiver" chacun de leurs enrôlés pour faire de chacun un meneur.

Imaginez l'explosion communiste suivante, et dites comment on y fera face avec un peuple mécontent, un corps social cancéré et des gouvernements de parlotte.

Voyez, sur un ordre convenu, se lever des meneurs — chaque communiste exercé en est un — dans cent endroits différents de la ville de Québec, cinq cents endroits différents de Montréal, de même dans nos autres villes non seulement du Québec, mais de l'Ontario, du Manitoba et de toutes les provinces. Chaque meneur attrouper vingt à cinquante hommes dont il a monté l'esprit d'avance. Vingt mille meneurs, vingt mille groupes au Canada. À la même heure, au même jour partout. Les communistes ont appris à travailler de concert sans être physiquement ensemble. Des coups de dynamite épars ici et là. Quelques ponts, des voies ferrées qui sautent. Des vitrines, des portes défoncées. Fils télégraphiques et téléphoniques coupés. Centrales électriques et Postes de radios envahis : ils ont leurs techniciens assurés. Édifices municipaux et parlementaires occupés.

Partout à la même heure. Aux États-Unis, au Mexique, également. Où ira la police ? Où l'armée ? Que fera le public ahuri ?

Rêve ? Pas chez nous, pas au Canada, pas dans la province de Québec ! On les a vus essayer des élections et n'obtenir qu'une nombre piteux de votes !

L'élection n'est pas l'arme du communiste. Simple moyen publicitaire. Ce n'est pas par voie constitutionnelle qu'il veut s'emparer du pouvoir. C'est par coup d'état. Tous les efforts des communistes, leur propagande, leurs méthodes tendent vers cela. Le communiste est entraîné à l'action. Une élite est entraînée au sabotage.

L'heure venue, il fonce. Il ne craint ni homme, ni Dieu, ni diable. Le sang bourgeois qui coule l'enivre. Les murs qui croulent le réjouissent.

Et nous avons 22,000 communistes au Canada, 22,000 meneurs, avec une technique sans cesse perfectionnée depuis la réussite russe de 1917.

Dormez tranquilles, Canadiens. Laissez crier les pauvres, les affamés, les mange-misère de dix années. Ne vous occupez pas de la jeunesse désespérée. Attendez la bombe pour sortir de votre léthargie.

Louis EVEN

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L’éducation politique de la démocratie est le premier pas vers toute réforme. (Hilaire Belloc)

 

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