M. Maclnnis, à la Chambre des Communes :
"L'honorable représentant d'Arthabaska (M. Dechêne) a parlé cet après-midi en termes cinglants du contrôle qu'exerce un petit groupe de pirates industriels et financiers — c'est ainsi qu'il les a nommés, je crois, et s'est dit qu'une fois la guerre terminée, le pouvoir exercé par ces messieurs ne serait plus qu'une relique du passé.
"Je ne saurais dire où il a puisé ces renseignements — dans les nuages, peut-être — mais il ne les a certainement pas obtenus en étudiant la situation qui existe au Canada à l'heure actuelle ; car, depuis le début des hostilités, il est tout à fait évident que ces gens deviennent de plus en plus puissants.
"Le dernier numéro de la revue Maclean's expose très bien la situation : Un monsieur, exploitant une entreprise pour son propre compte tout en occupant un poste élevé dans l'administration, se rend à son bureau d'affaires et s'adresse une lettre à lui-même, à titre de haut fonctionnaire. Le lendemain matin, il se rend à son bureau de fonctionnaire, dans un immeuble du gouvernement, et y trouve la lettre qu'il s'est adressée. Alors, en sa qualité de fonctionnaire, il s'adresse une réponse à son bureau commercial, et le lendemain, il entre dans son propre bureau et, y trouvant la lettre qu'il s'est adressée, il est tout heureux de l'efficacité déployée par les départements du Gouvernement.
"Voilà ce qui se passe. Aussi ai-je bien peur que l'honorable représentant d'Athabaska soit grandement désappointé s'il persiste à croire que ces messieurs se désisteront après la guerre de l'empire qu'ils exercent sur la population canadienne."
(Hansard, éd. franc., p. 3743.)