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Vouloir et vouloir

Gilberte Côté-Mercier le mercredi, 01 mai 1940. Dans Réflexions, Philosophie

"Nous passons sur une de ces arêtes périlleuses où la volonté d’une génération décide pour l’histoire d’une nation".

P. Henri Simon, ("Temps Présent")

Monsieur Henri Simon parle pour la France. La France est en guerre. Le Canada aussi est en guerre. Il envoie ses fils se battre en Europe. Il augmente sa dette pour faire la guerre.

Quelles seront les conséquences de ces actes pour l’histoire de notre nation ?

Les conséquences dépendent de "la volonté de notre génération", dit monsieur Simon.

Nous, la génération d’aujourd’hui, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, qu’est- ce que nous voulons qu’il arrive après la guerre ?

Nous voulons la paix, c’est sûr. Mais quelle sorte de paix ?

La paix dans le désordre du chômage, de la misère, des jeunes gens sans avenir, des foyers trop pauvres pour avoir des enfants ? Est-ce cette paix-là que nous voulons ?

La paix dans le désordre de gouvernements qui n’administrent que pour trouver dans les poches du pauvre de quoi payer les dettes de guerre et de chômage contractées envers des faiseurs d’argent et de canons ?

Non, ce n’est pas cette paix-là que nous voulons.

La paix que nous voulons, c’est la paix dans l’ordre. La paix avec les autres pays, oui. Mais aussi la paix entre nous, dans le pays. La paix entre le capital et le travail, entre le patron et l’ouvrier, entre le chômeur et le progrès, entre la richesse du pays et le niveau de vie de nos gens.

Voilà la paix que nous voulons. Et cette paix-là, elle ne viendra pas avant qu’on établisse de l’ordre dans la fabrication et la distribution de l’argent. De l’argent nouveau pour le progrès. De l’argent légitime et pur de dette, fait par le souverain légitime du pays et non par l’imposteur qu’est le banquier.

Voilà la paix que nous voulons.

C’est clair. C’est très clair. Nous savons ce que nous voulons.

Il s’agit maintenant de savoir vouloir.

Vouloir, ce n’est pas dire qu’on veut. C’est agir comme on veut.

Agir. Ne pas dormir. Ne pas dire qu’on ne peut pas. Ne pas dire qu’on est trop pauvre. Ne pas dire qu’on n’a pas le temps.

Vous êtes trop pauvre pour payer un dollar par année pour soutenir votre journal, vous qui trouvez de l’argent pour les cigarettes et les liqueurs ? Bien, vous êtes plus esclave de vous-même que des financiers. Votre pauvreté est incurable.

Vous n’avez pas le temps de collaborer pour rétablir l’ordre ? Les fauteurs de désordre de toutes sortes ont le temps de semer et de monter la révolution.

Si vous êtes trop pauvre, si vous n’avez pas le temps de faire un effort pour sortir de l’abîme, mais savez-vous bien que vous y resterez dans l’abîme ? Car les autres non plus n’ont pas le temps, les autres aussi sont trop pauvres. Vous n’aurez pas l’ingénuité de croire que ceux qui ont de l’argent et des loisirs pensent à vous qui souffrez.

Est-ce bien nous qui voulons la paix dans l’ordre ? Oui, c’est nous.

Eh ! bien c’est nous qui l’obtiendrons.

Aujourd’hui même, un sacrifice de temps pour prêcher la vérité.

Aujourd’hui même, un sacrifice d’argent pour répandre le bon journal.

Aujourd’hui même. Pas demain. Aujourd’hui. Puis demain. Puis, après-demain. Puis, tous les jours.

Ce sera dur. Ce sera fatigant. Mais qu’importe ! C’est moi qui veux. C’est moi qui agirai. Si je manque à cette résolution que je prends, je serai responsable de l’insuccès qui ne manquera pas d’arriver, lui.

Avec moi commence la sécurité du pays.

15 mai 1940 page 2, 1940_05_No13_P_002.doc

Gilberte Côté-Mercier

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