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Faut-il craindre l’identité numérique?

Alain Pilote le lundi, 01 août 2022. Dans Micropuces, Gouvernement mondial

Avec la reconnaissance faciale et la monnaie digitale, elle peut mener à un contrôle totalitaire

En octobre 2021, le gouvernement du Québec annonçait la création d'un « ministère de la cybersécurité et du numérique », doté d'un budget de 4 milliards de dollars et de 2000 employés, dirigé par le ministre Eric Caire.

En février 2022, M. Caire annonçait le projet de son ministère de doter tous les citoyens québécois d'une « identité numérique », une preuve électronique pour avoir accès aux différents services gouvernementaux, que ce soit le permis de conduire, la carte d'assurance-maladie. Selon le ministre, cette identité numérique permettrait de centraliser toutes les informations à votre sujet dans un seul endroit au gouvernement, éliminant ainsi beaucoup de paperasse et de dédoublements, et rendant même les supports physiques (les cartes pour l'assurance-maladie et le permis de conduire) inutiles, le tout existant de façon digitale dans l'ordinateur du gouvernement.

Évidemment, pour avoir accès à ces services de façon électronique, vous devez prouver que vous êtes bien la personne que vous prétendez être. Cela peut se faire par des questions personnelles dont vous seul connaissez la réponse, ou encore mieux, par données biométriques : empreintes digitales, reconnaissance faciale, qui sont uniques pour chaque personne. (Ce système de reconnaissance faciale existe déjà sur les ordinateurs et téléphones cellulaires.) Le ministre Caire précise que la reconnaissance faciale ne sera pas imposée pour ceux qui ne la désirent pas, mais que la technologie sera de toute façon installée, et prête à être utilisée au besoin.

Ce système doit être mis en œuvre au Québec d'ici l'automne 2022. M. Caire ajoute qu'éventuellement, d'autres services non gouvernementaux seront aussi attachés à cette identité numérique : preuve d'assurance, carte de crédit, carte de guichet, bref, tout ce dont vous avez besoin sur une seule application.

D'ailleurs, on se dirige aussi au Canada — et dans plusieurs pays — vers la disparition du papier-monnaie, et son remplacement par une monnaie uniquement digitale, électronique. C'est ce que déclarait M. Neil Parmenter, président et chef de la direction de l'Association des banquiers canadiens, dans une vidéo publiée en février 2022 :

« Les banques du Canada sont parfaitement placées pour aider à diriger la création d'un système fédéré d'identification numérique entre le gouvernement et le secteur privé. Le Forum Économique Mondial (de Davos) convient que les banques et les institutions financières devraient ouvrir la voie vers l'identification numérique. »

Toute technologie en soi n'est ni bonne ni mauvaise ; tout dépend de ce qu'on en fait. Même si tout ce qui a été dit précédemment peut sembler bien pratique à première vue — une majorité de gens n'effectuent-ils pas déjà le paiement de leurs transactions par cartes bancaires au lieu de papier-monnaie — il existe quand même un danger pour la vie privée des gens et la sécurité des informations ainsi collectées par le gouvernement et centralisées en un seul endroit.

Des vols de données sont toujours possibles (au Québec, on a connu récemment le cas des Caisses Desjardins), mais le plus grand danger, c'est celui de la reconnaissance faciale et autres moyens de mesure biométriques, car mal utilisés, ils peuvent facilement devenir un instrument de contrôle et de surveillance de la population.

Pourquoi craindre cela ? C'est parce qu'un tel système existe déjà en Chine communiste, appelé là-bas « crédit social ». Attention, ce n'est pas du tout le crédit social tel qu'enseigné par Douglas ou Louis Even dans Vers Demain comme réforme monétaire ; en Chine, les mots « crédit social » ont un tout autre sens : il s'agit d'un système de notation des citoyens, visant à récompenser les bons comportements et à punir les mauvais via un système de points.

La Chine utilise ce système de biométrie à des fins de contrôle sur sa population, l'identité numérique et la reconnaissance faciale est devenu l'outil sur lequel repose tout le système de crédit social chinois qui, en plus de permettre le traçage de la population (savoir en tout temps où vous êtes), permet de refuser ou permettre l'accès à certains lieux ou prêts personnels. C'est l'outil rêvé de toute dictature.

Chaque citoyen se voit attribuer une note entre 350 et 950 points, qui évoluent en fonction de ses actions. Vous jetez un papier par terre ? C'est une incivilité qui vous fait perdre 50 points. Mais si vous donnez de votre sang, vous gagnez 50 points. Si vous signalez la présence d'un délinquant à la police, alors vous gagnez 200 points (on encourage donc la délation). Les Chinois ayant une note trop basse se voient interdire l'achat de billets de train ou d'avion, la location d'un appartement, ou même l'accès à un compte bancaire.

Ce système se base sur la surveillance de masse de la population, non seulement par l'Internet, mais aussi par des centaines de millions de caméras de surveillance installées partout à travers le pays. Chaque fait et geste de chacun des 1,4 milliard de Chinois sont rassemblés dans un fichier unique et individuel. Vous êtes en retard pour un rendez-vous professionnel, vous avez de « mauvaises fréquentations » sur les réseaux sociaux ? Votre note de « crédit social » baisse.

Vous êtes un piéton et traversez la rue au feu rouge ? Vous perdez 50 points, et en moins de trois secondes, une caméra vous a filmé et vous a identifié grâce à un système de reconnaissance faciale contenant tous les visages de tous les citoyens chinois. À Shenzhen par exemple, le visage et l'identité des piétons coupables sont affichés sur écran géant jusqu'au paiement de leurs amendes. La Chine compte actuellement 900 millions de ces caméras pour une population 1,4 milliard.

Ce qui est préoccupant, c'est que la Chine a déjà vendu à 47 pays la technologie pour installer un système semblable. Et ce qui est très préoccupant aussi, c'est que le Forum Économique Mondial de Davos, qui influence fortement les politiques de toutes les nations, fait la promotion de ce système de crédit social chinois et souhaite son application dans chaque pays. (Voir l'article suivant sur le « Grand Reset ».) Québec veut être un chef de file de l'identité numérique sur la scène mondiale, et le Canada un chef de file pour la monnaie numérique.

C'est ce qui nous amène à penser qu'Eric Caire, François Legault, Justin Trudeau, en fidèles serviteurs du plan des mondialistes, ne font que répéter le discours du Forum Économique Mondial (FEM) de Davos qui est de procurer une identité numérique à chaque habitant de la planète. Au dernier sommet du FEM à Davos, tenu du 22 au 26 mai 2022, il a même été question de pouvoir calculer votre empreinte carbone (la pollution que vous causez à la planète) en contrôlant vos déplacements, ce que vous mangez, etc, et vous faire payer une amende pour vos mauvais choix pour l'environnement.

Une fois que nous aurons de l'argent numérique programmable, où et comment vous serez « autorisé » à dépenser votre argent dépendra de votre score de crédit social. Comme on le verra dans le prochain article, l'ensemble de la « Grande Réinitialisation » repose sur deux choses : l'établissement d'une monnaie numérique mondiale et d'une identité numérique mondiale pour chaque homme, femme et enfant.

Soyons vigilants sur ce qui se passe, et que Dieu nous préserve d'une telle dictature technocratique !

Alain Pilote

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