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Au bout de ses forces

le mercredi, 15 septembre 1943. Dans La vie créditiste

L'hiver dernier, "Vers Demain" annonçait, comme produits Nouvelle-France, les tricots de Mme Ephrem Poudrier, d'Authier (Abitibi).

Plusieurs personnes, même de loin, lui écrivi­rent à la suite de cette annonce. Mais, les travaux de jardinage du printemps absorbant tout son temps, elle dut écrire à ces intéressés d'attendre à l'automne.

Malheureusement, Mme Poudrier, qui vient d'être mère pour la septième fois en dix ans, se trouve complètement épuisée, ainsi que l'exprime la lettre suivante, datée du 26 août :

"C'est la tête bien lourde dans le creux de mon oreiller, que je me permets de prendre le crayon pour vous adresser ces quelques lignes, qui vont accompa­gner le rapport de Voltigeur de mon mari.

"Le 22 août dernier, est né notre septième garçon en dix années de mariage. Et il me laisse moi, sa pe­tite mère, très faible, à bout de forces. Je n'en puis plus. Je suis épuisée par la famille, l'ouvrage dur, les occupations incessantes. C'est la pauvreté, c'est la mi­sère qui m'a amenée à ce point. Travailler le jour pour procurer les soins dus aux enfants et à l'époux. Tra­vailler des moitiés de nuits, pour aider un peu au père à apporter le grand nécessaire à la famille.

"Je sens que mes petites capacités, que mes forces sont finies. Il ne me reste rien, pas même un sou de courage. Rien non plus pour acheter des toniques qui pourraient me rétablir. Rien pour payer l'aide do­mestique dont j'aurais tant besoin pour au moins quelques mois.

"Ah ! si le revenu familial était en force, quel sou­lagement ce serait dans ma détresse, et comme, de mes lèvres pâles, je bénirais Dieu ! Quand viendra-t-il, le modeste dividende du Crédit Social qui ferait tant de bien aux mères de familles, à celles surtout qui ont de nombreux petits enfants à nourrir et élever ?

"Je demande à Dieu de ne pas m'enlever encore à mes chers petits, quoiqu'il ne me reste plus rien, rien que l'amour."

*    *    *    *

En lisant ces lignes, les créditistes, les vrais, voudront certainement redoubler d'ardeur pour avancer leur cause, toute de charité. Ceux aussi qui le peuvent céderont à l'appel de leur cœur et enverront un secours immédiat à cette jeune mè­re épuisée, qui a déjà donné sept enfants à la Nouvelle-France et qui, de concert avec son ma­ri, a beaucoup fait pour le mouvement créditiste dans son petit coin de l'Abitibi. Tout adresser di­rectement à : Mme Ephrem Poudrier, Rang 7, Languedoc, Authier (Abitibi).

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