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À qui la faute ?

le dimanche, 01 décembre 1946. Dans Le communisme au Canada

M. Winston Churchill, ancien premier-ministre de guerre d'Angleterre, aujourd'hui chef de l'oppo­sition, jette le cri d'alarme. Les armées communis­tes couvrent la moitié de l'Europe, dit-il. Il appuie le gouvernement anglais actuel dans son projet de service militaire obligatoire — ce qui est une inno­vation dans ce pays en temps de paix.

À qui la faute si les armées communistes occu­pent la moitié de l'Europe ? On a tout fait pour abattre l'Allemagne et sacrifier la Pologne — les deux seuls pays qui pouvaient effectivement faire échec à la puissance militaire soviétique.

C'est saint Staline, saint Roosevelt et saint Churchill qui ont fait l'Europe ce qu'elle est.

Tout cela montre aussi que la guerre ne règle rien. La paix ne peut pas être le fruit des obus, des bombes, de la haine attisée à coups de propagande, même si l'on fait tout cela en se prétendant sau­veur de la civilisation et de la chrétienté.

*    *    *

Le communisme athée ne se combattra que par la religion, la vraie, pas par la franc-maçonnerie qui se moque du Christ et récite des prières dans les occasions où ça fait son affaire pour enrôler des chrétiens gogos.

Le communisme économique ne se combattra que par une correction effective du capitalisme — pas en laissant des populations en pénitence de­vant leurs produits.

*    *    *

Les démocraties maçonnisées ont fait un beau gâchis de leur supposée croisade. Il fallait balayer le nazisme, l'unique source de tout le mal ! À peine les chefs nazis pendus, les démocra­ties sentent le besoin de s'armer plus que jamais, jusqu'aux dents. C'était bien la peine d'accuser Hitler d'être l'ennemi No. 1 de l'humanité, l'anté­christ, la bête de l'Apocalypse. Il n'y a plus de Hitler ; et les peuples sentent qu'une bête apoca­lyptique plus dangereuse les menace. Et c'est avec cette bête plus dangereuse qu'ils ont fait alliance pour leur fameuse croisade !

On a pris ces farceurs au sérieux. On a envoyé nos jeunes à la boucherie, on a disloqué nos famil­les, on a désaxé l'économie du pays, pour fortifier le communisme, le plus dangereux ennemi de la civilisation.

Et l'on n'a pas manqué de naïfs pour chanter sincèrement des hymnes patriotiques arrangés à sauce religieuse, pour mieux gober un peuple pa­triote et chrétien !

Un troisième acte viendra. La même propagan­de renaîtra. La même bêtise répondra. Le même gâchis suivra.

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