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Une vue chrétienne de l’argent

Louis Even le dimanche, 01 mars 2015. Dans Doctrine Sociale

Rendre à CésarVers Demain se fait un honneur de publier les dénonciations du système financier actuel faites par les Papes, mais d’autres milieux chrétiens ont aussi stigmatisé ce système. Il y a un peu plus de 50 ans, constatant la présence d’une pauvreté pénible en face même de l’abondance offerte, les autorités de la Congregational Union of Scotland jugèrent qu’il devait y avoir quelque chose de fondamentalement faux dans le système économique. Un Comité a été nommé : le « Comité d’une doctrine chrétienne de la richesse » pour examiner d’un point de vue chrétien le système financier existant.

La première réunion de ce comité eut lieu le 22 septembre 1960. Elle fut suivie de 16 autres. Le Comité consulta un grand nombre d’économistes, de professeurs, de banquiers, d’hommes d’affaires, de savants. Il publia le résultat de ses recherches dans un livre intitulé Money, A Christian View : Une vue chrétienne de l’argent.

A la page 42 de ce livre on trouve les conclusions suivantes :

  1. Nous croyons que le système actuel de finance dette, dans lequel pratiquement tout l’argent vient en circulation sous forme de dette portant intérêt, est préjudiciable au bien-être de l’humanité. Il ne trouve aucune justification dans la nature des choses et perpétue une fausse notion de la fonction de l’argent dans la société humaine.
  2. Nous croyons que le monopole virtuel dont jouit le système bancaire est contraire à la raison et à la justice. Lorsqu’une banque accorde un prêt, elle monnaie le crédit d’un client jugé digne de crédit. Ce ‘monnayage’ est un service nécessaire, mais lorsque la banque l’a fait, elle remet à l’emprunteur son propre crédit ainsi monnayé comme une dette envers la banque, dette majorée de 6, 8 ou 9 pour cent. Il semble exister là une anomalie, masquée par l’usage et l’habitude, qui demande examen. La véritable base du crédit réside dans les actifs de la nation : individus, travailleurs, compétences, richesses naturelles ; dans l’énorme puissance de production dont les hommes disposent aujourd’hui. La création et la fonction de l’argent, du crédit financier, devraient être en rapport exact avec ces faits physiques, et rien d’autre.
  3. Convaincus qu’il n’est pas impossible à l’esprit humain de concevoir un système financier d’où seraient exclus ces vices, nous jugeons qu’un tel système financier corrigé s’impose et que, comme chrétiens, nous avons le devoir impératif d’en presser l’instauration.

Le Comité insiste donc, et avec preuves à l’appui, sur l’obligation de changer le système financier. Il ne dit pas quelle technique employer. Mais de toutes les propositions qui ont pu être faites jusqu’ici pour un changement, seul le Crédit Social en offre de nature à atteindre de façon directe les buts d’un système financier fidèle à sa fonction propre dans l’économie. Ces buts :

Établir un système souple en accord constant avec les réalités de la production et de la consommation ;

Faire de l’argent un facteur déterminé et non plus un facteur déterminant des activités économiques ;

Financer toute production possible répondant aux besoins de la population, selon la hiérarchie de leur urgence ;

Maintenir le pouvoir d’achat au niveau de la production offerte en face des besoins normaux de la population ; et, pour permettre à chaque personne d’exercer son droit fondamental à une part de biens matériels, dans un monde où cela ne peut s’obtenir sans argent, assurer à chaque individu un revenu attaché à sa personne et non pas uniquement à son emploi.

Ce dernier point d’un dividende à chaque citoyen a été traité mille fois dans le journal Vers Demain et le sera encore. Pour remédier aux maux causés par un système financier faux, l’option créditiste n’est-elle pas infiniment supérieure aux offres du socialisme ou du communisme ?

L’application des propositions du Crédit Social ne serait-elle pas le moyen par excellence de réaliser le plan de Dieu dans la création des richesses de la terre, plan rappelé de plus en plus par nos grands Papes, de Léon XIII à François ?

Oui, il faut changer le système financier, si l’on ne veut pas que continuent des privations imméritées, que des pauvres continuent de mourir de faim et que la mise sous clé de l’abondance devant la perpétuation de tant de souffrances attire sur nos pays les vengeances du Ciel.

Louis Even

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