par Louis Even
Léon XIII fut élu pape à l'âge de 68 ans, ce qui ne l'empêcha pas de régner 25 ans, de 1878 à 1903. Quand il mourut, à l'âge de 93 ans, on était entré dans notre vingtième siècle.
Satan et ses démons
Le premier révolutionnaire de tous les siècles, ce fut Lucifer. Le premier à lever l'étendard de la révolte contre le programme de Dieu. Et c'est lui qui inspire, guide et aide tous ceux qui s'attaquent au Christ et à l'Eglise du Christ. Persécutions sanglantes des trois premiers siècles, hérésies successives des siècles suivants, dévastation des chrétientés d'Afrique et d'Asie par l'islamisme, grande déchirure dans l'Eglise chrétienne par le protestantisme, franc-maçonnerie des temps modernes, matérialisme et communisme du monde actuel, dictature financière — derrière tout cela, Satan et ses hordes de démons.
L'enfer ne désarme pas et semble même plus déchaîné que jamais, à mesure que les développements scientifiques devraient, en abaissant les distances, rendre plus facile l'expansion du message évangélique.
Le pape Léon XIII eut un jour une vision terrifiante de cette furie infernale. Ce fut le 13 octobre 1884, 33 ans jour pour jour avant l'apparition finale du 13 octobre 1917 de la Vierge Marie à Fatima au Portugal.
Le Saint-Père venait de terminer sa messe quand on le vit pâlir soudain, perdre connaissance et tomber sur le plancher. Des médecins se précipitèrent à son secours. La vie du pape semblait partie. Le cœur ne battait plus. Cet arrêt persistant, les médecins étaient sur le point de déclarer le pape mort lorsqu'il revint à lui, péniblement, avec des gémissements et comme écrasé sous une grande souffrance de l'esprit.
Que lui était-il arrivé ? Il le dit, autant que cela peut s'exprimer par des mots. Il avait eu la vision du déchaînement des esprits infernaux sur le monde. Les démons remplissaient l'atmosphère. Et alors que, frappé d'une telle terreur qu'il pensa en mourir, il vit apparaître, à côté de Satan plein de malice, le glorieux saint Michel pour défendre l'Eglise.
C'est à la suite de cette vision que Léon XIII composa la prière à saint Michel, dont il ordonna la récitation après chaque messe basse (non chantée). Elle faisait partie des prières dites « léonines » : trois Ave Maria, le Salve Regina, une oraison à Marie et cette prière à saint Michel.
Cette prière continua à être récitée jusqu'au 29 septembre 1964, quand l'instruction Inter œcumenici (n° 48, § j.) décréta « Les prières léonines sont supprimées... » Mais la prière de Léon XIII à saint Michel garde toute sa valeur et son efficacité. Nos Pèlerins de saint Michel la récitent tous les jours. Nous la reproduisons ici pour ceux qui ne la trouveraient plus dans leur missel. Elle est d'ailleurs facile à apprendre de mémoire.
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat ; soyez notre protecteur contre les méchancetés et les embûches du démon. Que Dieu lui commande, nous vous en supplions ; et vous, prince de la milice céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen.
Louis Even
(voir en page 41 ce que Jean-Paul II et le pape François ont dit au sujet de la prière à saint Michel Archange)
