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Marie et l'âme française

Louis Even le mardi, 15 mai 1945. Dans Prières, rosaire et dévotions

Les récentes élections municipales en France, première occasion accordée aux Français de s'ex­primer aux polls depuis avant la guerre, ont ma­nifesté un fort mouvement vers le communisme.

En face de cette triste constatation, il est ré­confortant pour quiconque croit à la puissance du surnaturel, d'apprendre le renouveau religieux opéré chez nombre de Français par le "Grand Re­tour".

Le "Grand Retour", c'est la série de pèlerinages organisés autour de la Vierge de Boulogne.

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C'est le 28 mai 1943, en plein sous l'occupation allemande, que des missionnaires commencèrent, avec la statue célèbre de Notre-Dame de Boulogne, une randonnée à travers les villes et villages de France. Les pèlerinages partirent de Lourdes.

Les missionnaires font au moins trois villages par jour. Ils commencent de grand matin et finis­sent tard dans la nuit. Les catholiques se réunis­sent à l'Église paroissiale : prières, chants, sermon, puis sortie en procession prolongée, les bras en croix et pieds nus. Oui, pieds nus sur tous les che­mins, qu'ils soient d'asphalte ou de cailloux, et les bras en croix, en répétant des invocations à la Vierge : "Notre-Dame, rendez-nous nos prison­niers."

Les deux millions de prisonniers militaires et in­dustriels détenus en Allemagne après 1940 fai­saient la grande douleur de la France.

Le pèlerinage s'accompagne de confessions, de communions si c'est le matin, et d'une consécra­tion personnellement signée à la Très Sainte Vier­ge. Les missionnaires entendent que cet acte de consécration soit libre et sérieux : mieux vaut ne le pas faire que de le mal faire. Les missionnaires font déposer les noms des signataires dans une bar­que. Il y en a déjà des millions, et tous ces noms seront déposés dans la Basilique de Notre-Dame de Boulogne.

Le pèlerinage du soir, généralement le troisiè­me de la journée, se prolonge par une veillée ma­riale, tard dans la nuit. À minuit, messe. À quatre heures du matin, clôture.

Comme la demande est grande, par les catholi­ques de tout le pays, les missionnaires ont fait fai­re deux autres statues semblables et se sont divisés en trois équipes.

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Voici, tel que reproduit dans le DROIT du 14 avril, un passage d'une lettre des Rédemptoristes de Paris :

"Marie passe, elle console et elle convertit. C'est son rôle éternel et elle le remplit bien dans ce "grand retour". Ce qu'il y a d'extraordinaire, de prodigieux même, c'est que Notre-Dame, partout où elle a passé, sans exception aucune, a remué la vieille âme française.

"Même dans des régions déchristianisées, com­me les départements du centre, les résultats ont été merveilleux. Des populations entières abandon­naient leurs travaux pour suivre la Vierge. Quel­quefois, elles ne savaient même plus ce que c'était qu'un chapelet ou un cantique ; mais, sans honte ni respect humain, elles suivaient Marie, pieds nus et bras en croix, enlevées par une force surnatu­relle à laquelle elles ne pouvaient résister. Et tous chantaient, priaient et pleuraient d'avoir retrouvé des routes qu'ils ne connaissaient plus. Des pau­vres "diables", venus uniquement pour rire de leurs camarades qui osaient prier, étaient saisis et tombaient à genoux, dès qu'ils avaient regardé la Vierge.

"Ce qu'elle en a entendu, la Vierge, de ces ac­clamations : Notre-Dame de Boulogne, merci d'ê­tre venue chez nous ; donnez-nous la paix ; conver­tissez nos cœurs ; ramenez nos prisonniers ; con­vertissez les pécheurs qui sont ici. Et les pauvres pécheurs faisaient la queue près des confession­naux. C'étaient de vrais cris jetés à Marie....

"Et cela sans propagande dans les journaux. Les curés eux-mêmes s'y opposaient. Marie vainquit les résistances ; même celles des Allemands. On se demande pourquoi ceux-ci n'ont jamais entravé ce mouvement chrétien et français aussi. On ne leur avait pas demandé la permission de faire crier à la foule d'Angers : Vive la France !

"Des grâces si nombreuses et si choisies prou­vent que Marie veut autre chose chez nous qu'un moment de recueillement. C'est une conversion complète qu'il faut."

*    *    *

On pourra se demander pourquoi nos grands journaux n'ont point fait écho à ces événements. C'est que l'intervention du surnaturel n'intéresse pas beaucoup les agences de presse mondiale. Un discours de Churchill ou une proclamation de Sta­line comptent beaucoup plus pour elles que les œuvres de la Reine du Ciel.

Marie aime encore la France, et il y a encore des cœurs français qui aiment Marie. Nous nous refusons à croire que le communisme et l'enfer puissent avoir le dernier mot.

Louis Even

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