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Le pape François dénonce le système financier mondial

Pape François le mercredi, 01 janvier 2020. Dans Doctrine Sociale

Dans Vers Demain d’août-septembre 2019, nous avions publié un article de Louis Even intitulé «le plus grand voleur, celui qu’on n’arrête pas», le système financier actuel, qui crée l’argent sous forme de dette. M. Even conclut ainsi son article: «Qui peut dire le nombre de ses victimes, les privations qu’il leur a imposées, les soucis qu’il a causés, et pourtant, ce voleur, le plus grand de tous, on ne l’arrête pas! Il a même comme protecteurs et serviteurs les élus du peuple.»

Il existe des lois pour arrêter les «petits» voleurs, ceux qui volent des centaines ou des milliers de dollars, mais il n’existe pas de loi pour ceux qui volent la population à coups de milliards de dollars, en s’accaparant le crédit de la nation et le prêtant ensuite sous forme de dette; non seulement on ne les arrête pas, mais ils sont même protégés par la loi, puisque leur système de création de l’argent-dette est légalisé par le gouvernement de la nation!

Eh bien, dans un discours qu’il adressait le 15 novembre 2019 aux participants au XXe Congrès mondial de l'Association internationale de droit pénal, réunis au Palais apostolique du Vatican, le pape François reprenait la même réflexion que Louis Even, se lamentant du «peu ou le manque d’attention que reçoivent les délits des plus puissants», comparant même le système financier mondial au crime organisé, ajoutant qu’il a «plus de pouvoir que les États eux-mêmes». Voici des extraits de ce discours du Saint-Père:

Pape François

«Aujourd’hui, certains secteurs de l’économie exercent plus de pouvoir que les États eux-mêmes: une réalité qui apparaît encore plus évidente à une époque de mondialisation du capital spéculatif. Le principe de maximisation du profit, isolé de toute autre considération, conduit à un modèle d’exclusion – automatique! – qui s’acharne violemment sur ceux qui souffrent actuellement de ses coûts sociaux et économiques, tandis que les générations futures sont condamnées à en payer les coûts environnementaux.

«La première chose que devraient se demander les juristes aujourd’hui est de savoir ce qu’ils peuvent faire avec leur savoir pour lutter contre ce phénomène, qui met en danger les institutions démocratiques et le développement même de l’humanité…

«L’une des fréquentes omissions du droit pénal, conséquence de la sélectivité des sanctions, est le peu ou le manque d’attention que reçoivent les délits des plus puissants, en particulier la macro-délinquance des corporations. Je n’exagère pas en employant ces mots.

«Le capital financier mondial est à l’origine de graves délits non seulement contre la propriété, mais aussi contre les personnes et l’environnement. Il s’agit de criminalité organisée responsable, entre autres, du surendettement des États et du pillage des ressources naturelles de notre planète.

«Le droit pénal ne peut rester étranger à des conduites où, profitant de situations asymétriques, une position dominante est exploitée au détriment du bien-être collectif… Il s’agit de délits qui ont la gravité de crimes contre l’humanité, lorsqu’ils provoquent la faim, la misère, la migration forcée et la mort à cause de maladies évitables, les catastrophes environnementales et l’ethnocide des peuples autochtones.»

Pape François

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