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L’abbé Coughlin, un grand apôtre de la justice sociale

le mercredi, 01 janvier 2020. Dans Doctrine Sociale

Qui a dénoncé le système d’argent-dette des banquiers

Charles Edward CoughlinCharles Edward Coughlin est né le 25 octobre 1891 à Hamilton, en Ontario. Il fut ordonné prêtre à Toronto en 1916, et incardiné au diocèse de Détroit en 1923. En 1926, il fondait le sanctuaire de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, à Royal Oak, au Michigan, et devint ensuite célèbre à travers tous les États-Unis par ses causeries radiophoniques sur la justice sociale, dans lesquelles il défendait les pauvres et dénonçait sans détour le système d'argent-dette des banquiers.

En 1936, il fonda l'hebdomadaire « Social Justice », qui atteint bientôt plus de 900 000 lecteurs. La même année, plus de 150 000 personnes se rassemblaient dans un parc de Chicago pour entendre un de ses discours. Partout où il parlait en public, des foules semblables venaient l'entendre parler de l'application des encycliques des Papes aux problèmes concrets de la nation.

En 1932, l’abbé Coughlin appuyait le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, Franklin D. Roosevelt, qui avait promis un « New Deal » qui aiderait les pauvres et corrigerait le système bancaire. Après quelques années, l’abbé Coughlin réalisa que non seulement Roosevelt faisait trop peu pour aider les pauvres, mais qu'il était aussi en réalité un fidèle serviteur des Financiers qu'il avait pourtant dénoncés durant sa campagne, et que ses lois bancaires du « New Deal », loin de corriger les défauts du système d'argent-dette ou de diminuer le pouvoir des Financiers, augmentaient au contraire ce pouvoir. Alors le Père Coughlin commença à critiquer Roosevelt et sa politique, ce qui lui valut d'être persécuté par ceux-là mêmes qu'il avait dénoncés :

En 1940, l’abbé Coughlin dût d'abord cesser ses causeries à la radio, les Financiers ayant fait pression pour que les postes lui retirent son temps d'antenne. Et en 1942, Roosevelt ordonnait que le permis postal soit retiré au journal de l’abbé Coughlin, « Social Justice ». L’abbé Coughlin resta néanmoins fidèle à la vérité et à la justice jusqu'à sa mort, qui survint le 27 octobre 1979.

En 1936, l’abbé Coughlin publia un excellent livre intitulé « Money ! Questions and Answers » (L'argent, questions et réponses), qui explique, justement sous forme de questions et réponses, les défauts du système d'argent-dette actuel, et comment un système d'argent honnête peut être établi. On peut lire dans la préface : « Parce que l'argent est le problème le plus vital et fondamental à être résolu avant que la justice sociale puisse être rétablie, ceci est le premier d'une série de livres qui traiteront de tout le programme de la justice sociale. »

Voici donc quelques extraits de ce livre de l’abbé Coughlin, qui sont plus d'actualité que jamais aujourd'hui, puisque les mauvais effets du système d'argent-dette n'ont jamais été aussi flagrants, et le besoin d'un système d'argent honnête jamais été aussi urgent.

A. Pilote


par l’abbé Charles Coughlin

Quoique l'Union Nationale pour la Justice Sociale apprécie les splendides efforts que de nobles hommes d'État ont faits dans le passé pour redonner au Congrès le pouvoir d'émettre l'argent et d'en régler la valeur, elle réalise aussi que ces efforts furent vains parce qu'un peuple mal renseigné ou pas renseigné du tout travaillait avec l'illusion que changer de parti politique au lieu de changer la politique monétaire était la clé pour le contentement et la prospérité...

La Constitution et l'argent

Comment la vie physique et personnelle est-elle maintenue par diverses activités ?

Par l'échange de produits et services.

Comment cet échange de produits et services s'accomplit-il ?

Au moyen de l'argent, qui existe de par nécessité sociale, afin de rendre possible les échanges de différents articles de valeurs différentes.

Est-ce que la matière dont l'argent est fait a de l'importance ?

Non. C'est le statut légal donné à l'argent par le sceau du gouvernement qui fait que cet argent peut être accepté par tous comme étant de l'argent véritable, qu'il soit fait de métal ou de papier.

Qui doit créer l'argent ?

Le gouvernement, représentant tout le peuple.

Dans notre pays (les États-Unis), quel corps gouvernemental représente tout le peuple ?

Le Congrès des États-Unis.

Est-ce que la Constitution des États-Unis stipule que le Congrès doit créer notre argent ?

Oui. C'est clairement défini : « Congress shall have the power to coin money and regulate the value thereof » (C'est au Congrès qu'appartiendra le droit de frapper l'argent et d'en régler la valeur), Article I, Section 8, Paragraphe 5.

Sous les lois actuelles (en 1936), est-ce que notre gouvernement national crée notre argent ?

Non, seulement dans une très faible mesure.

Qui crée notre argent ?

Des compagnies privées, communément appelées banques, créent présentement pratiquement tout notre argent.

Pourquoi des particuliers ont-ils usurpé et exercé le pouvoir souverain d'émettre notre argent ?

Parce ce que lorsque ce pouvoir est détenu et exercé par des particuliers, ils peuvent contrôler — et contrôlent effectivement — tout le système économique, social et gouvernemental, et en tirer des profits énormes et illicites.

Sous notre système privé actuel de création de l'argent, qu'est-ce que les banquiers obtiennent pour rien ?

Ils obtiennent l'intérêt sur l'argent qu'ils ont créé et prêté, et les propriétés que les gens avaient amenées comme garantie, si les prêts ne sont pas remboursés à une date déterminée.

Est-ce que le Congrès peut déléguer un pouvoir qui lui est réservé par la Constitution comme étant une fonction publique, qui sera exercé sans conditions par des intérêts privés en vue de profits ?

Non, pas sans violer la Constitution des États-Unis.

Est-ce que le Congrès a délégué sans conditions à des intérêts privés, en vue de profits, le pouvoir de créer notre argent ?

Oui, par la loi des Banques Nationales en 1863, et la loi de la Réserve Fédérale en 1913, ainsi que d'autres lois subséquentes.

Mais ne sont-ce pas là des lois votées par le Congrès ?

Non ! Ce sont des violations de la loi constitutionnelle, votées par le Congrès tout comme le “Agricultural Adjustment Act » et le “National Recovery Act » (deux lois votées en 1933, et déclarées ensuite anticonstitutionnelles par la Cour suprême des États-Unis).

Pourquoi cette violation continue-t-elle ?

Parce que chaque fois qu'un Franklin, un Jefferson, un Jackson, un Lincoln ou tout autre homme public honnête a essayé de faire prendre conscience au peuple de cette fraude, les créateurs privés de l'argent — les banquiers internationaux — se sont levés en force et ils ont utilisé la presse qu'ils contrôlent, leurs politiciens lèche-bottes, leurs banquiers serviteurs, leurs dociles membres du clergé, et leur pouvoir sur la prospérité des États-Unis pour arrêter toute campagne pour la liberté économique. Jusqu'ici, ils ont réussi.

Comment le Congrès peut-il récupérer son privilège d'émettre l'argent ?

Il n'a aucun besoin de récupérer ce qu'il n'a pas le droit de céder. Il a encore ce droit, et doit immédiatement reprendre l'exercice de ce plus important pouvoir constitutionnel.

Le système de la Réserve Fédérale

Est-ce que les Banques de la Réserve fédérale sont réellement fédérales (appartiennent au gouvernement) ?

Elles ne le sont pas. Les Banques de la Réserve fédérale sont des sociétés par actions privées qui appartiennent entièrement à d'autres compagnies connues sous le nom de banques membres. Elles ne sont pas plus fédérales que ne l'est la « Boulangerie fédérale » ou la « Blanchisserie fédérale ».

Qu'est-ce qu'une Banque de la Réserve Fédérale ?

C'est une banque centrale, la banque des banquiers.

Quel est le véritable but des banques de la Réserve Fédérale (ou banques centrales) ?

C'est de permettre à quelques particuliers de dicter aux banques locales quand elles peuvent augmenter la quantité d'argent existante, ou quand elles doivent réduire la quantité en augmentant ou diminuant leurs réserves.

Pourquoi les banquiers de la Réserve fédérale sont-ils tout-puissants ?

Parce qu'ils peuvent obliger les banques locales à rappeler leurs prêts et à retirer l'argent de la circulation, amenant ainsi à la faillite les hommes d'affaires dans toutes les villes et tous les États. Ils ont le pouvoir de déterminer quels prêts d'hommes d'affaires peuvent être acceptés par les banques de la Réserve fédérale, et peuvent aussi dicter les conditions de ces prêts. Ils peuvent donc obliger les banques locales à prêter de l'argent seulement à quelques grosses compagnies, étouffant et ruinant donc les petites entreprises.

Le capitalisme et le communisme modernes

Est-ce que Karl Marx a déjà attaqué la création de l'argent par des individus privés, et les banquiers internationaux ?

Non, tout son système ne proposait pas l'abolition de la création illicite d'argent par des intérêts privés, mais sa consolidation sous un système de complète domination économique, politique et religieuse du monde entier par quelques internationalistes.

Est-ce que Charles A. Lindbergh (membre du Congrès et père du célèbre aviateur) avait raison d'identifier le capitalisme moderne au communisme moderne ?

Oui, parce que, dans son rêve d'une domination mondiale, le banquier international, qui s'efforce de contrôler le monde entier par son étalon-or fictif, a maintenant hâte de détruire tous les parlements afin de conserver sa suprématie acquise injustement. C'est un fait historique que, quoique les capitalistes modernes s'opposent ouvertement au communisme, certains d'entre eux soutiennent en privé les pires éléments du communisme.

L'usure

Si les banques sont ainsi des manufactures de dettes où l'argent est manufacturé dans le but de créer des dettes, l'argent est-il émis avant tout à des fins usuraires ?

Oui. L'argent est mis au monde par les banques seulement sous forme de prêts, auquel un intérêt doit être payé par toute personne qui utilise de l'argent.

Qu'est-ce que l'usure ?

L'usure est une violation du commandement « Tu ne voleras pas », et est reliée à trois actions immorales spécifiques : 1. Exiger un taux d'intérêt exagéré et anormal. 2. Exiger un intérêt sur tout prêt non-productif ou destructeur. 3. Exiger de l'intérêt sur un prêt d'argent fictif que le prêteur crée, exigeant alors de l'emprunteur un remboursement injuste. Dans ce cas, le prêteur récolte là où il n'a pas semé.

L'usure est-elle immorale ?

Oui, et elle va aussi à l'encontre de l'enseignement chrétien.

Les effets d'un système d'argent malhonnête

Qu'arrivera-t-il si le système d'argent actuel continue et si la politique économique actuelle persiste ?

  1. Des particuliers créeront l'argent pour leur profit personnel.
  2. Des compagnies organisées pour la production, comme les automobiles, l'acier, le textile, seront dominées par les créateurs de l'argent.
  3. Le gouvernement lui-même sera dominé par les ploutocrates de l'argent.
  4. La presse, dépendant des annonces reçues des compagnies dominées par les banquiers, continuera de tromper la population.
  5. Le système d'éducation continuera de cacher les vérités de l'économie dans nos écoles.
  6. Les citoyens, écrasés par les coûts insupportables de la guerre et de la crise économique, seront portés à blâmer les gouvernements démocratiques, et renonceront sans s'en apercevoir à toutes les libertés déjà gagnées en retour des biens essentiels, que les ploutocrates leur accorderont seulement en échange de leurs libertés. Une dictature suivra automatiquement.

Les avantages d'un système d'argent honnête

Qu'arrivera-t-il après qu'un système d'argent honnête aura été établi ? Un système d'argent honnête nous aidera à :

  1. Redonner la souveraineté sur l'argent à ses possesseurs de droit — le peuple — par l'entremise du Congrès.
  2. Débarrasser le Congrès des politiciens serviles.
  3. Éliminer la domination du gouvernement par les manipulateurs de l'argent qui furent souvent la cause des guerres.
  4. Garantir une paix durable parmi les nations dont les gouvernements pourront passer des lois indépendantes des financiers internationaux.
  5. Rendre possible la véritable liberté de la presse et l'enseignement de la vérité dans toutes les écoles, libérées une fois pour toutes de la domination des créateurs de l'argent.
  6. Permettre à la vertu chrétienne d'être pratiquée lorsque n'existe plus la misère en face de l'abondance.

L’abbé Coughlin conclut son livre par ces mots :

Dans les pages précédentes, j'ai essayé d'expliquer brièvement et clairement les principes de base de la question de l'argent. Mon seul but, en ayant publié ce livre, est d'aider le peuple américain à se libérer d'une forme d'esclavage qui est plus hostile à leur bien-être que le fut l'esclavage physique auquel s'opposa Lincoln ou l'esclavage politique vaincu par Washington. Sans la liberté économique, les libertés physique et politique ne veulent rien dire. Leur existence dépend presque totalement de la liberté financière.

Il est indispensable que nous, Américains, reprenions notre droit souverain d'émettre notre argent et d'en régler la valeur. Il est indispensable que nous cessions de payer tribut aux banques de la Réserve fédérale qui créent notre argent à partir de rien et le prêtent en y attachant une taxe invisible. C'est ou bien la bourse ou la vie.

Vous devez, agir comme des apôtres qui ont appris la vérité. Vous devez répandre l'évangile de la liberté financière même au prix de votre vie... Formez vos bataillons, indépendants des dirigeants de la presse, des politiciens et des poltrons ! Mettez de côté votre léthargie !

Au nom du christianisme, je vous supplie de participer à la répétition du miracle du Maître qui a nourri les foules affamées. Cela peut être accompli en demandant l'institution d'un système d'argent honnête, même s'il peut être nécessaire, lorsque les votes ne suffisent pas, de ranimer l'esprit de 1776 (la Révolution américaine pour l'indépendance).

Les changeurs d'argent doivent être chassés du temple des États-Unis. Si nous de cette génération, paralysés par la drogue de l'indifférence et recroquevillés par les appels à l'égoïsme, ne réussissons pas à déloger la loi des changeurs d'argent, que personne ne pleure, n'honore et ne chante notre mémoire.

Abbé Charles E. Coughlin

 

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