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« Il vaut mieux mourir martyr que de laisser Dieu se faire insulter »

le vendredi, 01 janvier 2021. Dans Homélies

Dans le cadre des mesures sanitaires prises dans le cadre de la covid-19, la plupart des pays ont mis des restrictions sur les célébrations dans les lieux de culte, et plusieurs pays, comme le Gabon, ont même interdit complètement les messes publiques, tout en permettant l’ouverture de commerces et d’autres lieux jugés « essentiels ». Mais pour un croyant, pour un catholique, la messe, la réception du corps du Christ, est essentielle (c’est ce que nous enseigne aussi le bienheureux Carlo Acutis).

Plusieurs évêques ont réagi courageusement et dénoncé cette injustice. Voici par exemple des extraits de l’homélie de clôture de la Session extraordinaire de la Conférence Épiscopale du Gabon, donnée le 4 octobre 2020 à Oyem par Mgr Jean Vincent ONDO EYENE, évêque du diocèse d’Oyem :


Mgr Jean Vincent ONDO EYENEChers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, que se passe-t-il réellement dans notre Pays face à l’injustice, ou mieux face à cette double justice dans la manière de gérer la Covid-19 ? (…)

Oui, chers confrères dans l’épiscopat, nous avons reçu un Esprit de feu, un Esprit de force pour être au-dessus du monde. Alors que faisons-nous aujourd’hui ? Mettons l’activité divine à la place qui lui revient dans la société, elle est supérieure en toute chose, c’est-à-dire :

  • Enseignons la Parole de Dieu à ce peuple
  • Conduisons ce peuple vers Dieu
  • Conduisons le Gouvernement vers le Christ
  • Oui, conduisons l’État vers le Christ
  • Oui, montrons-leur le chemin qui mène vers le Christ. (…)

Tout ce qui est impossible à l’homme devient possible à Dieu. Tout ce qui ne trouve pas de solution chez l’homme, devant notre Dieu, nous trouvons toujours la solution.

Chers confrères dans l’épiscopat... nous ne devons pas nous laisser habiter par la peur face aux défis de ce monde, nous savons en qui nous avons mis notre confiance. Un évêque reste un serviteur de Dieu, il ne doit pas se laisser berner par le pouvoir. Que nous soyons en service ou retraités, nous restons évêques et donc au service de Dieu et de l’Église. Faisons le travail qui nous a été confié. »

Chers confrères dans l’épiscopat, « évitons le silence complice. Il vaut mieux mourir martyr que de laisser Dieu se faire insulter. » Je nous le redis : quittons la peur, « il vaut mieux mourir martyr que de se laisser corrompre ». Ce que l’Église doit dire à haute et intelligible voix ne se dit plus à cause de la peur.

Oui, chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, « si hier la fermeture des églises se justifiait, aujourd’hui elle ne se justifie plus au regard de ce que nous observons chez nous et autour de nous. » Et à ceux qui prennent les décisions sur la fermeture des églises, je voudrais leur dire ceci : « La fermeture d’une église est pour un temps, mais la fermeture du Paradis, c’est pour une éternité. » Essayons de trouver une solution rapide permettant au peuple de vivre sa foi en toute sérénité et en toute quiétude.

Oui, chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, la finale de la Première Lecture nous rappelle ceci : « le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice et voici les cris » (Isaïe 5,7).

Oui, face au Covid 19, nous attendions que notre droit de pratiquer notre foi soit respecté et voici le crime qui est là : la fermeture des églises et lieux de culte. On attendait la justice : les marchés, les supermarchés, toutes les grandes surfaces, les écoles conventionnées sont ouvertes, seules les églises et lieux de culte restent fermés. Voyez-vous, malgré les cris et la détresse du peuple de Dieu, ceux-ci restent insensibles et fermes dans leurs décisions de ne pas rouvrir les lieux de culte, jouant même des prolongations.

Alors, cher peuple de Dieu et vous chers fidèles, que vous dire devant une telle situation ? La réponse nous vient de la Seconde Lecture : « Frères, ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce pour faire connaître à Dieu vos demandes » (Philippiens 4,6…).

Oui Seigneur, en ce 27e Dimanche du Temps Ordinaire, nous voulons te faire une demande : « Tous ceux qui militent en tant que personnes ou institutions pour la fermeture des églises et lieux de culte, tu les connais tous, Seigneur. Touche leurs cœurs afin qu’ils comprennent qu’œuvrer contre Dieu n’apporte rien sinon la mort éternelle et qu’ils n’oublient jamais que le souffle de vie qu’ils ont, c’est Toi Seul qui le détient. Fais-leur comprendre qu’un être humain ne peut jamais lutter contre Dieu ; le faire c’est se détruire soi-même. »

N’est-ce pas ce que nous enseigne la parabole de l’homme qui était propriétaire d’un domaine. Les vignerons se sont attaqués à ses serviteurs puis à son fils unique. Que fit le Maître de la vigne quand il revint ? Le texte nous dit que ces misérables, il les fit périr misérablement.

Chers confrères dans l’épiscopat, cher peuple de Dieu, chers gouvernants, Dieu ne nous a pas créés pour mourir mais pour vivre. Renonçons à la détresse du peuple et soyons des porteurs d’espérance, de joie, de paix, d’amour pour nous-mêmes et pour tous les autres, aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen !

+ Mgr Jean Vincent ONDO EYENE

Commentaires de Vers Demain : ce n’est pas seulement au Gabon, mais dans pratiquement tous les pays où des mesures sanitaires sont appliquées, que cette politique de « deux poids, deux mesures » est appliquée, et que l’on ferme ou restreint l’accès aux églises — même si elles appliquent à la lettre les consignes sanitaires — alors que les autres commerces peuvent rester ouverts. Comme le déclarait le cardinal Gérald Lacroix de Québec le 26 juillet dernier : « Alors que la vente d’alcool et de cannabis a été jugée un service essentiel tout au long de la pandémie, les communautés de foi, que nous pouvons certainement considérer un service essentiel à la communauté, ont été pratiquement ignorées. » Serait-ce de la mauvaise foi de la part de nos gouvernants, ou bien tout simplement la haine de la foi ?

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