DIMANCHE, 15 SEPTEMBRE
LORRAINVILLE — Salie paroissiale, à 2 heures de l'après-midi.
Orateurs : Louis Even, Laurent Legault, etc.
VAL D'OR — Académie St-Sauveur, à 2 heures de l'après-midi. Orateurs : J.-Ernest Grégoire, Réal Caouette, etc.
MALARTIC — Salle paroissiale, à 3 heures de l'après-midi. Orateurs : J.-E. Grégoire, Réal Caouette, etc.
ROUYN — Salle St-Michel Archànge. À 8 heures du soir. Grand ralliement pour clore la campagne électorale. Orateurs : Louis Even, J.-E. Grégoire, Réal Caouette et d'autres.
Louis-Philippe Bouchard fait ses derniers jours de propagande au Manitoba. Pendant la première moitié de son séjour dans cette province, il rayonnait de St-Pierre. Pendant la deuxième moitié, son centre est Somerset, où il est l'hôte de M. Alexandre Perreault, créditiste fervent et tenace.
Une grande et imposante assemblée, organisée par MM. Alex. Perreault et Victor Wasse, avait lieu au théâtre de Somerset. M. Wasse présenta l'orateur, M. Bouchard, qui intéressa vivement l'auditoire sur la formule économique du dividende national et la formule politique de l'Union des Électeurs. Il ne manqua pas de fustiger le communisme et son précurseur, ou sa doublure, le socialisme d'État. Le grand nombre d'abonnements de trois à cinq ans prouva que son message répondait aux aspirations intimes de tous. De nombreux citoyens étaient venus de la paroisse de St-Léon.
Pendant la semaine précédente, M. Perreault avait conduit M. Bouchard dans les villages et les rangs de trois paroisses : Somerset, St-Léon, St-Lupicin. La semaine suivante, le missionnaire attaquait Notre-Dame de Lourdes, St-Claude, Mariapolis.
Magnifique assemblée à Notre-Dame de Lourdes, sous la présidence du Docteur Gallot. M. Bouchard y fit, comme d'habitude, un vivant et vibrant exposé de la doctrine créditiste et de l'Union des Électeurs. Mais il y eut, en outre, une causerie de M. Victor Wasse, peintre-décorateur de Somerset, sur le contrôle du volume de l'argent par les banques et sur le vice économique qui en découle. La paroisse de Notre-Dame de Lourdes compte 250 familles, dont plusieurs de Français et Belges cultivés. Un pourcentage important s'y est abonné au journal Vers Demain. En une seule journée de visites dans les rangs, M. Bouchard levait 24 abonnements, dont presque tous pour cinq ans ; c'est Cyprien Lesage qui conduisait le missionnaire dans son auto ce jour-là. Comme c'est le temps des moissons, hommes et jeunes gens sont dans les grands champs de blé à longueur de jour, ce qui rend plus difficile le transport et les visites de porte en porte ; mais M. Bouchard est homme d'objectif et domine les situations.
À partir du 1er septembre, le bureau cesse d'envoyer des coupons roses pour les abonnements reçus. Au lieu de ces coupons à primes, nous ouvrons des périodes de deux mois pour gagner certaines récompenses, moyennant un nombre déterminé d'abonnements pendant les deux mois. Pour septembre et octobre, voir ci-contre l'annonce "Deux livres à gagner".
M. Langlois, député fédéral de Gaspé, s'est mis en vedette à la Chambre des Communes, le 13 août, par une violente sortie contre les cartes de pression de l'Union des Électeurs.
Nous remercions d'abord M. Langlois de la publicité qu'il nous fait. Il a lu en pleine Chambre, une demi-colonne du journal Vers Demain, dans laquelle on explique pourquoi les députés, après avoir pensé à eux-mêmes, feraient bien de penser à leurs électeurs en les dégrevant, comme eux-mêmes, de l'impôt sur le revenu, au moins jusqu'à $3,000.
Mais M. Langlois ne s'en est pas tenu là. Il accuse l'Union des Électeurs de faire des bénéfices avec la vente des cartes de pression et demande au ministre de Revenu si l'Union des Électeurs remplit sa feuille d'impôt.
Qu'il soit bien tranquille. Lorsque le parti libéral aura payé l'impôt sur sa grosse caisse électorale, on pourra commencer à s'occuper des sous de l'Union des Électeurs. C'est ce que M. Jacques, député créditiste, lui a fait sentir, lorsqu'il l'a interrompu pour lui demander : "Où prenez-vous vos fonds électoraux ?"
M. Langlois accuse aussi l'Union des Électeurs de violer les privilèges des députés, en les menaçant du refus de votes aux prochaines élections, s'ils ne réclament pas vigoureusement une diminution d'impôt pour les électeurs. Il en appelle à une résolution adoptée en Chambre le 12 avril 1733 et une autre le 1er juin 1780.
Cher Monsieur Langlois, le monde a marché depuis 1733 et depuis 1780. Vous-même seriez le dernier à vous contenter du traitement que recevaient les députés en ce temps-là.
L'idée démocratique a fait du progrès aussi. Et aujourd'hui, les électeurs qui paient grassement croient avoir le droit de demander des résultats aux députés qui sont payés.
Sortez vos vieux textes et montrez votre savoir tant que vous voudrez. Les électeurs continueront à s'occuper de vous et de ce que vous faites ou omettez de faire au Parlement. Si leurs pressions qui débutent vous chatouillent déjà la couenne, c'est très encourageant pour eux.
M. Langlois nous permettra de rectifier quelques-unes de ses idées sur la conduite de l'Union des Électeurs. Il semble en vouloir à M. Grégoire, spécialement, pour cette affaire de cartes. Il met
tout sur le dos de M. Grégoire qu'il considère comme chef provincial du mouvement créditiste.
M. Grégoire est vice-président national de l'Association Créditiste du Canada. Il est donc dans l'exécutif fédéral et bras droit de M. Low. Mais dans le mouvement créditiste, l'organisme fédéral ne domine pas du tout les organismes provinciaux qui restent parfaitement autonomes.
Dans la province de Québec, l'Union des Électeurs est organisée et guidée par l'Institut d'Action Politique. C'est l'Institut qui a fait imprimer les cartes et les a mises à la disposition des électeurs. L'Institut lui-même est dirigé par un conseil composé d'un directeur-général et de six assistants. Le directeur-général est M. Louis Even. Mme Gilberte-Côté-Mercier est sa première-assistante. Les cinq autres assistants sont MM. Grégoire, Mercier, Corbeil et Legault ; le secrétaire, Jean Grenier.
Mais, quelle que soit la source responsable de l'impression des cartes, si elles sont signées et envoyées par un grand nombre d'électeurs, c'est qu'elles sont bien vues des électeurs, c'est qu'elles expriment une demande qui leur va bien.
Que M. Langlois essaie donc la même chose avec des demandes qui ne plaisent pas aux électeurs ! Qu'il essaie donc, par exemple, de faire signer aux électeurs de la province de Québec des cartes pour demander une augmentation d'impôt, ou pour réclamer la conscription, pour appuyer le prêt d'un milliard et quart à l'Angleterre, pour faire placer l'Union Jack sur le drapeau national, etc.
Le grand nombre de cartes signées, de ces cartes dont se plaint M. Langlois, traduit une volonté commune des électeurs. Les députés qui en ont reçu le sentent bien — celui de Gaspé comme les autres.
Salle Bovet, 2573, rue Ontario Est
MARDI, 17 SEPTEMBRE
M. LOUIS-PHILIPPE BOUCHARD y fera le vivant récit de ses cinq mois dans l'Ouest
Les "retours de Pontiac" y donneront leurs commentaires sur l'élection de la veille.
Et à Québec
Palais Montcalm, Salle 34
LUNDI, 23 SEPTEMBRE
Cinq mois d'apostolat dans l'Ouest
Par LOUIS-PHILIPPE BOUCHARD
Vous ne pouvez manquer ça — Amenez des amis
Pourquoi est-on entré en guerre contre l'Allemagne ? Réponse : Pour profiter de l'État de guerre pour introduire son système chez nous.
M. Louis Périard, de St-André Avellin, faisait vivre sa famille de neuf (sept enfants), en abattant des animaux. La Commission des Prix fixa son permis d'abattage à 8 porcs par mois.
Après s'être abstenu d'abattre aucun porc pendant trois années, M. Périard en abattit 23. Comme il les avait tués dans le même mois, la Commission des Prix lui a ôté son permis. Seulement 8 par mois, monsieur, c'est écrit sur le papier ; seulement 8, quand bien même vous avez pu laisser les porcs en paix pendant 36 mois.
M. Périard se demande si ce papier est bien un "permis", ou s'il ne faut pas plutôt l'appeler une "défense" !
Les inspecteurs de la Commission se sont rendus à l'abattoir où M. Périard opère depuis douze ans. Ils se sont fait remettre son étampe par le propriétaire de l'abattoir, disant que M. Périard n'avait pas le droit de laisser son étampe ailleurs qu'à la maison. Pourtant, M. Périard, ayant un bail à l'abattoir, croyait bien y être chez lui.
N'est-ce pas que c'est beau, le socialisme d'État, avec le nez du gouvernement partout, jusque dans les abattoirs ? Sans doute que le gouvernement, par son czar Gordon, va bientôt décréter la portée permise à chaque truie !
Le 15 juillet, le conseil municipal de l'importante cité de Chicoutimi adoptait, à l'unanimité, une résolution pour prier le gouvernement fédéral d'abolir l'impôt sur les revenus inférieurs à $3,000. Proposeur et secondeur : les échevins Adrien Gagnon et Arsène Dubé. Une délégation de l'Union des Électeurs de Chicoutimi assistait à cette séance du Conseil, et son porte-parole fut J.-A. Ménard, créditiste local.