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Canonisation du Padre Pio, le célèbre stigmatisé d'Italie

le mercredi, 01 mai 2002. Dans Jean-Paul II, Saints & Bienheureux

Au mois de juin, cette année, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II canonisera le Padre Pio, le célèbre stigmatisé de San Giovanni Rotondo, Italie, le premier prêtre stigmatisé dans l'histoire de l'Église. Francesco Forgione (son nom de famille) naquit le 25 mai 1887, à Pietrelcina, un petit village d'une contrée pauvre, au sud de l'Italie.

Nous tirons des extraits du livre français « Padre Pio de Pietrelcina », une traduction du livre italien de Piera Delfino Sessa, par le Père Paul-Marie d'Albeuve, OFM CAP. Mme Pierre Delfino Sessa a été la fille spirituelle du Padre Pio. Son livre a été écrit du vivant du Padre Pio.

À l'âge de quinze ans, François Forgione entra au noviciat du couvent de Morcone, où il pouvait apaiser sa faim de l'Eucharistie, sans laquelle la vie lui paraissait vide, froide, inconstante. Tout jeune encore, François étudiait les Saintes Écritures à genoux et s'imposait déjà des sacrifices et des privations, au risque de compromettre sa santé délicate.

Il reçut l'Ordination sacerdotale du nom de Padre Pio. Pour des motifs de santé, il revint à Pietrelcina, mais n'en retira aucune amélioration, à cause de ses nuits sans sommeil.

Les démons furieux de le voir si dévoué au Seigneur, ne lui laissaient aucun repos et l'incommodaient sans cesse comme leur pire ennemi. Impuissants à le détourner de ses saintes résolutions par leurs menaces et leurs ruses sataniques, ils lui livraient de nuit un combat acharné d'où l'invincible soldat du Christ emporta plus d'une fois la marque visible sur son corps. À ces scènes infernales succédaient souvent d'ineffables visions célestes qui laissaient sur son pâle et beau visage et mettaient dans son regard souriant et profond des reflets d'une haute spiritualité.

Les stigmates

Ce fut à Pietrelcina que, le 17 septembre 1915, à la même date que saint François (d'Assise), le Padre Pio reçut les premiers stigmates invisibles. Ces signes de la passion lui causèrent de si cruelles douleurs certains jours et particulièrement le vendredi, que son confesseur, la seule personne du dehors à en avoir la connaissance, crut bon de le dispenser de dire la messe. Toutefois, le Padre n'usa pas de cette dispense et continua de célébrer le saint Sacrifice dans une chapelle antique dédiée à saint Pie, martyr.

Trois ans plus tard, le 20 septembre 1918, après son transfert de Foggia à San Giovanni Rotondo, les plaies du Christ apparurent visiblement dans les membres du Père Pio, qui ne put dès lors plus les cacher...

Les stigmates du Padre Pio « qui sont la reproduction exacte des plaies de la Passion du Christ dans l'humanité du Rédempteur » sont restés tels qu'ils furent au début. Il n'y a eu de changement ni dans la couleur rouge-brune, ni dans la sensibilité douloureuse, de même dans l'impossibilité de fermer le poing et dans le suintement du sang.

Avant l'arrivée du Padre Pio, cette localité (San Giovanni Rotondo) était, pour ainsi dire, inconnue de toute la péninsule. Aujourd'hui, elle est un lieu de pèlerinage célèbre que visitent les foules accourues de partout.

On cessa de blasphémer

À l'époque où le Père Pio, que précédait déjà la réputation de ses dons merveilleux, y vint de Foggia, les églises y étaient désertes et délaissées, tandis que les auberges y regorgeaient de clients, de boissons et de blasphèmes. La simple présence du Padre dans le couvent du lieu suffit à transformer cet endroit de fond en comble. On cessa de blasphémer, les familles retrouvèrent force et moralité, les haines disparurent et les chicanes s'apaisèrent si bien que les hommes de loi et les avocats n'eurent plus qu'à se croiser les bras.

Les gens de San Giovanni se rendirent les dimanches dans l'église du couvent, pour y voir le Padre Pio et pouvoir lui parler, quoi qu'ils eussent connaissance de la sévérité avec laquelle il refusait l'absolution à ceux qui, sans un empêchement grave, manquaient la messe aux jours prescrits.

Lorsqu'en 1918 le bruit se répandit qu'il avait reçu les stigmates, les foules accoururent de partout. Des files interminables de visiteurs assiégèrent le couvent.

Dans l'église de Notre-Dame de Grâces, de San Giovanni Rotondo, les fonctions liturgiques sont les mêmes que dans toute l'Église catholique, sauf en ce qui concerne la messe du Padre Pio. Elle constitue par son intensité et sa durée le principal attrait des pèlerins, surtout parce que c'est seulement pendant le Saint Sacrifice que le Padre découvre ses mains dans lesquelles apparaissent les stigmates.

À peine est-il monté à l'autel et a-t-il fait le signe de la Croix, que déjà ses traits se transfigurent ; il n'est plus seulement le prêtre qui célèbre le divin sacrifice, il est l'homme de Dieu, choisi expressément par Lui pour se perdre en Jésus et revivre en sa personne.

La Passion du Christ

Il est hors de doute que le Padre Pio revit, pendant sa messe, plus qu'à aucun autre moment de la journée, les diverses phases de la Passion du Christ. Il est impossible d'expliquer autrement les tressaillements douloureux de son corps, son hésitation à briser en deux la sainte Hostie, comme si le courage lui manquait pour cela, la peine qu'il a de porter le calice à ses lèvres tremblantes... On ne saurait non plus expliquer sa tenue recueillie et ses yeux fermés, la rigidité de ses membres pendant de longs moments, les extases qui le jettent hors de lui, en lui faisant oublier tout ce qui se passe alentour ; de même certains mouvements de la tête qui s'incline comme pour dire « oui » et les mots d'hébreu qui s'échappent de ses lèvres, laissant deviner quelque colloque intime et mystérieux avec le Christ.

Enfin les pleurs inconsolables qu'il répand disent assez l'ineffable pitié qu'il éprouve pour Jésus le divin Martyr trop oublié et offensé par les hommes... À cela s'ajoute le sentiment de sa propre nullité devant la grandeur sans mesure de Dieu.

La foule agenouillée autour de l'autel est littéralement saisie d'une vénération mêlée de stupeur qui l'immobilise dans un silence absolu.

À l'Orate Fratres comme au Dominus Vobiscum tous les yeux sont fixés et rivés sur ces mains découvertes dans lesquelles s'aperçoivent les blessures des stigmates, d'où l'on voit parfois s'échapper comme un filet de sang. Le silence le plus total, un silence ému et ardent étreint la foule.

La messe terminée – elle dure une heure et trois quarts de nombreux fidèles restent agenouillés et comme cloués au sol, le visage baigné de pleurs, étrangers à tout ce qui se passe, excepté à ce qu'ils ont vu et vécu.

Apôtre extraordinaire

Il n'y a pas de doute que le Frate de Pietrelcina soit l'homme qui réponde aux besoins de notre temps et que la Miséricorde divine l'ait créé pour guérir les infirmités de ce monde.

Il n'est peut-être personne même parmi les moins attachés au Christ et à ses lois qui ne soit convaincu de vivre dans un siècle pervers où l'on ment, où l'on trahit, où l'on vole et tue avec une désinvolture effarante, et où la putréfaction dans laquelle se vautre la société ne provoque même plus de dégoût.

Il était nécessaire de susciter un apôtre extraordinaire doué de pouvoirs exceptionnels visibles et tangibles pour réveiller les consciences, secouer les scories et ouvrir les yeux de ceux qui s'obstinent à les tenir fermés à la vérité.

NDLR : Le Padre Pio a eu les stigmates de Notre-Seigneur, jusqu'à sa mort. « Il souffrait beaucoup, surtout du jeudi soir au samedi, et pour supporter sa souffrance, il méditait, chaque jour davantage, sur la passion du Christ. » Par ses souffrances unies à celles du divin Crucifié, il a contribué à sauver un nombre incalculable d'âmes. Il s'éteignit dans la paix, la sérénité, le 23 septembre 1968. Dans sa courte agonie, il ne cessait de répéter : « Jésus, Marie ». Ses stigmates restèrent visibles jusqu'à sa mort.

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