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Benoit XVI est venu nous confirmer dans la foi et raviver notre espérance

le vendredi, 01 mai 2009. Dans Homélies

Benoît XVI au CamerounNous reproduisons ci-dessous un résumé de la mise au point de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), à la suite de la 1ère visite apostolique du Pape Benoît XVI en Afrique:

La CENCO remercie le Pape Benoît XVI d’être venu visiter notre terre d’Afrique, de nous avoir confirmés dans la foi en Jésus Christ, lumière du monde et d’avoir ravivé notre espérance en l’avenir de notre continent.

Ce premier voyage de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI est à situer dans le cadre de la mission qui est la sienne, fixée par le Seigneur même au Cénacle en ces termes: «toi..., affermis tes frères» (Lc 22,32). Il est venu nous témoigner de l’amour du Christ et partager avec nous les défis pastoraux de notre continent qui seront au cœur de la prochaine Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques. A cet effet, iI a remis à l’Eglise catholique qui est en Afrique l’Instrumentum Laboris qui servira à la préparation immédiate de ladite Assemblée.

Les messages que Benoît XVI a délivrés à Yaoundé (Cameroun) comme à Luanda (Angola) avaient un même objectif: faire que l’Eglise qui est en Afrique puisse devenir toujours plus davantage le sel de la terre et la lumière du monde social, culturel et religieux dans le continent noir. Dès lors l’on comprend l’insistance du Pape sur: le respect de la vie, la sauvegarde de notre identité africaine sérieusement menacée par une mondialisation vorace et hargneuse, la lutte contre la corruption et l’exploitation inique de l’homme par son semblable, ainsi que la prise en considération par les gouvernants africains, de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs populations respectives et des autres nations.

La CENCO rend hommage au Saint-Père pour la profondeur de ses paroles qui nous touchent et nous responsabilisent dans notre tâche de bâtir une Afrique qui ne soit plus cet appendice négligeable sur l’échiquier international et dont on ne s’intéresse jamais pour elle-même.

Hélas! certains n’ont retenu de ces paroles que des bouts de phrase concernant le préservatif, les isolant de leur contexte global et allant jusqu’à faire croire à l’opinion que le Pape aurait du mépris pour les Africains!

Il est surprenant que les propos du Pape sur le VIH/SIDA qui constituent l’enseignement habituel de l’Église catholique aient amené certains médias à susciter volontairement de l’agitation et à l’entretenir sciemment. De là à se demander si les propos du Pape ont été appréhendés avec suffisamment d’attention et de sérieux ou plutôt tronqués au travers d’un filtre non objectif et partisan.

Voici entre autres ce que le Pape Benoît XVI a dit: «Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du Sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs: au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement: le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, aux prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles».

Par quel paradoxe les accents d’une telle parole, avec sa force d’interpellation pour un engagement responsable ainsi que sa suave prévenance, se changeraient-ils en mépris pour les Africains, en particulier pour ceux qui souffrent du VIH/SIDA?

En vérité, le message du Pape que nous accueillons avec joie vient conforter la CENCO dans sa lutte contre le VIH/Sida. Les évêques de la RD Congo affirment, en effet: «Dans le cadre de cette lutte, contrairement à la propagande préconisant les rapports dits «protégés», nous disons NON à l’utilisation du préservatif! Cette pratique constitue non seulement un désordre sur le plan éthique, mais aussi et surtout une preuve de la banalisation de la sexualité dans notre société. Au lieu de freiner la maladie, et sans être une sécurité totale, elle exacerbe l’égoïsme humain, aggrave le fléau, favorise le laisser-aller et dépouille la sexualité de ses fonctions symboliques et religieuses».

Pourquoi alors cette polémique tapageuse et orageuse sur ce qui représente un enseignement noble de l’Église et que le Saint-Père a, avec courage et amour, rappelé à ses frères d’Afrique? Aurait-on désespéré de la liberté des Africains? Or, c’est paradoxalement cet engagement fort et résolu dont parle le Pape Benoît XVI qui est indispensable pour l’homme aujourd’hui si l’on veut aider l’humanité à ne pas déchoir. Car, seule une liberté qui ne se laisse pas aller à l’errance du désir, à l’aveuglement de l’intérêt propre et à la tyrannie de la convenance du moment peut concourir à rendre l’homme plus noble et plus responsable de ses actes dans la perspective de son meilleur avenir.

La CENCO dit sa communion avec le Saint-Père et le remercie d’avoir rappelé à l’Eglise qui est en Afrique, la grandeur de sa mission et le service qu’elle est appelée à offrir à la société pour l’avènement d’un humanisme intégral sur le continent africain.

Puissions-nous, en cette Semaine Sainte où le Seigneur Jésus nous conduit sur le chemin de la victoire de la vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres, faire de la mission de l’Église-famille de Dieu en Afrique, en communion avec le successeur de Pierre, un engagement pour la renaissance spirituelle, éthique et humaine de l’Afrique.

Fait à Kinshasa, le 08 avril 2009

Nicolas DJOMO
Evêque de Tshumbe
Président de la CENCO

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