Bien que les heures des trains et des autobus réguliers ne soient pas favorables pour amener à Drummondville, pour une pleine journée, les gens venant de l'ouest, du sud ou du nord de cette ville ; malgré la rareté des automobiles en bonnes conditions ; malgré le chômage qui prive de moyens financiers un nombre considérable de personnes ; malgré la cherté de la vie qui râfle le salaire de bien d'autres — le Congrès de l'Institut d'Action Politique et de l'Union des Électeurs réunit à Drummondville plus de 1,000 adhérents enthousiastes, venus de presque tous les coins de la province.
Si l'Abitibi et le Témiscamingue, où bouillonne l'idée créditiste, furent à peine représentés, c'est pour la bonne raison que l'élection de Pontiac réclamait sur les lieux toutes les énergies et ressources disponibles.
La salle de l'École St-Frédéric était trop petite pour asseoir tous les congressistes, et nombre d'entre eux, remplissant les allées et les escaliers d'accès, durent suivre debout les séances d'avant et d'après-midi.
L'Honorable Solon Low ne put assister au Congrès, ses affaires personnelles le réclamant d'urgence en Alberta immédiatement après une session fédérale particulièrement longue. Mais l'exécutif national de l'Association Créditiste du Canada était très bien représenté par son premier vice-président, M. J.-Ernest Grégoire.
Le président de la Ligue du Crédit Social de la Saskatchewan, le Dr. Haldeman, s'excusa également de ne pouvoir tenir sa promesse d'être à Drummondville. La Convention de sa province venait d'être fixée aux 16 et 17 octobre ; les préparatifs de cet événement exigent tout son temps.
Quant à M. Gostick, de l'Ontario, actuellement en Alberta et au programme pour quatre semaines au Manitoba, préalablement à la Convention de Winnipeg, il se fit remplacer à notre Congrès par M. Ed. Williams, de Toronto.
On conçoit que des hommes venus d'aussi loin que St-Augustin, au fond du comté de Roberval, ou de Rochebeaucourt, dans le nord de l'Abitibi, ou de Kamouraska, ou de North Bay en Ontario, mus par la même ardeur au service du même idéal, ne s'assemblent pas comme des statues de marbre.
Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, sortaient tout épanouis, jubilant, chantant, d'autobus nolisés pour la circonstance et chargés à pleine capacité, arrivant de Montréal, de Sherbrooke, d'East Angus, d'Asbestos, de Québec, et d'ailleurs. Chaque nouvelle vague haussait le niveau de l'enthousiasme. Bien fou qui aurait voulu freiner ce débordement.
D'ailleurs, sans être inscrite au programme, la fraternisation demeure un des principaux objectifs de nos Congrès. Aussi les centaines de congressistes réunis à Drummondville profitèrent de toutes les minutes libres et taillèrent même assez largement dans l'horaire officiel, pour se livrer à la flamme commune, pour se serrer la main, se causer, conter leur voyage, les difficultés surmontées, les expériences vécues, et échanger mutuellement leurs impressions. Tous aussi manifestaient une grande joie à saluer les directeurs provinciaux de leur cher mouvement.
La séance du matin fut très courte. Elle débuta par la prière (une dizaine du chapelet). M. Edmond Major, de Drummondville, membre du conseil de direction de l'Institut, présidait l'assemblée.
Après quelques mots de bienvenue par le président, on procéda à l'appel des comtés. Il faut dire qu'à la fin de l'appel, il y avait plus de comtés présents qu'au commencement, des groupes ne cessant d'arriver.
Le Président passa ensuite la parole à M. Ed. Williams, qui présenta à la Nouvelle-France les saluts des créditistes d'Ontario.
Après lui, M. Louis-Philippe Bouchard apporta à l'assistance, avec son enthousiasme ordinaire, les vœux de nos frères canadiens-français de l'Ouest. On sait que M. Bouchard vient de passer cinq mois en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.
La séance de l'après-midi, d'une heure à cinq heures, fut très occupée. Le président, M. Edmond Major, présenta successivement à l'auditoire MM. Roland Corbeil, Louis Even, Gérard Mercier, Mme Gilberte Côté-Mercier et M. J.-Ernest Grégoire.
M. Roland Corbeil, président provincial de l'Union des Électeurs, fait une revue rapide des actes passés de l'Union des Électeurs et des résultats obtenus à date.
L'Union des Électeurs s'impose maintenant à l'attention et au respect des hommes publics. S'ils n'accordent pas encore ses demandes, ils ont tout de même soin de ne pas la traiter cavalièrement. Et déjà des résultats concrets sont à son crédit.
Les pressions de l'Union des Électeurs ont empêché le tsarisme du Régisseur du Logement :
Montréal et Québec ont été exemptés de cette dictature.
L'Union des Électeurs, par ses pressions sur Ottawa, a fait réduire le Bill 15 (bill des pleins pouvoirs d'urgence) à moins du quart de sa brutalité originale.
Par ses pressions contre l'impôt sur le revenu, si elle n'a pas obtenu l'exemption jusqu'à $3,000, elle a tout de même fait monter l'abattement de $1,200 à $1,500.
L'Union des Électeurs a obtenu l'amnistie malgré l'opposition très forte en des milieux qui en imposaient au gouvernement.
La volonté connue de l'Union des Électeurs contre toute centralisation a décidé le gouvernement fédéral à retirer le bill qui doublait ou triplait les pouvoirs de Radio-État.
L'Union des Électeurs a aussi donné le poids de son appui à la résistance de l'Hon. Duplessis aux empiétements du pouvoir fédéral.
L'Union des Électeurs participe aux élections lorsqu'il y a lieu ; c'est qu'elle n'entend pas laisser tranquilles des politiciens qui refusent d'écouter leurs électeurs. Mais elle compte surtout sur les pressions pour obtenir des résultats. Les pressions doivent commencer localement. Un groupe d'électeurs qui ne peut contrôler son conseil municipal ne peut aspirer à contrôler son député, encore moins le gouvernement provincial ou fédéral.
M. Corbeil donne donc comme programme, d'abord, des pressions sur le conseil municipal, pour obtenir les choses locales que réclame la population ; pour que le conseil municipal se fasse le porte-voix des électeurs locaux près du député, près du gouvernement provincial et près du gouvernement fédéral. Puis les pressions des électeurs se poursuivent aussi près de leurs députés et des gouvernements, soit par des résolutions collectives, soit par des requêtes multi-signées, soit par des cartes de pression, par des lettres individuelles, des télégrammes, des téléphones, ou par des délégations bien préparées.
Au gouvernement fédéral, l'Union des Électeurs demande l'abolition des contrôles, et une résolution unanimement adoptée à cette fin. Au gouvernement provincial, elle demande un dividende de $20 par mois à chaque personne, de sa naissance à sa mort. Le texte de ces deux résolutions paraît dans le présent numéro de Vers Demain.
Prenant la parole après M. Corbeil, M. Louis Even souligne que l'Union des Électeurs, une fois bien établie, sera une arme puissante. Arme terrible, qui pourra servir soit à l'ordre soit au désordre, selon la pureté de ses objectifs politiques. C'est pourquoi l'Institut, formant l'Union des Électeurs, commence par éclairer les électeurs avant de les grouper ; et il continue de guider l'Union des Électeurs une fois formée.
M. Even dit que, pour juger d'un gouvernement ou d'un acte politique, il faut regarder à quoi il tend. S'il tend à bafouer, diminuer, matérialiser la personne humaine, c'est un désordre. S'il tend à permettre à la personne humaine de s'épanouir librement, c'est l'ordre. Et M. Even démontra comment l'économie à dividende national rentre dans l'ordre, comment elle christianise le système économique et politique. Cette idée sera sans doute développée dans un futur numéro de Vers Demain.
Succédant à M. Even, M. Gérard Mercier, organisateur-en-chef de l'Union des Électeurs, fait un bref exposé des activités de l'Institut depuis une année. Au cours de ces douze mois, l'Institut s'est surtout appliqué à former les cadres de l'Union des Électeurs.
À la Convention de Régina, en avril dernier, le directeur-général de l'Institut d'Action Politique avait promis solennellement, au nom de tout l'Institut, que la province de Québec compterait 25 comtés organisés pour le 1er septembre. On a défini comme comté organisé, tout comté dans lequel au moins les deux tiers des paroisses auraient chacune un groupe de dix abonnés membres de l'Union des Électeurs.
M. Gérard Mercier est fier de proclamer qu'au lieu de 25 comtés, on en compte 33. Les noms en sont donnés dans un tableau accompagnant cet article. Une dizaine d'autres approchent de l'objectif.
Au cours de l'année, on a aussi entamé plusieurs comtés nouveaux dans la province, dont ceux du bas du fleuve, d'autres entre Trois-Rivières et Montréal ; aussi Terrebonne et Châteauguay qui, tous les deux, figurent maintenant parmi les 33.
M. Mercier signale, en outre, l'aide accordée aux autres provinces, surtout les cinq mois que M. Bouchard vient de consacrer au mouvement dans trois provinces de l'Ouest.
Puis M. Mercier trace le programme pour la nouvelle année. Aux comtés qui n'ont pas encore les deux tiers de leurs paroisses organisées, mot d'ordre : Gagnez votre drapeau. Aux 33 comtés qui ont gagné leur drapeau : Gagnez votre député.
Pour cela, pousser partout l'abonnement à Vers Demain. C'est l'abonnement qui fait le membre. C'est le nombre d'abonnements qui fait les groupes. C'est le nombre et la grosseur des groupes qui feront plier le député.
Là-dessus, les congressistes adoptent, à l'unanimité, une résolution pour placer l'objectif d'abonnements à 50,000 pour le 1er septembre 1947. (On peut lire ailleurs le texte de cette résolution.)
Comme l'abonnement a un peu souffert cette année de l'accaparement des énergies par la fondation de l'Union des Électeurs, il faudra fournir un effort viril pour le hisser à 50,000. Mais les créditistes de Nouvelle-France ont de l'étoffe et du ressort. Et le prochain congrès, annoncé pour Québec, le 2 septembre 1947, sera un triomphe. C'est sur les Plaines d'Abraham que se rassembleront les créditistes pour le grand défilé 1947. Ils passeront sous les murs du Parlement qui, pour lors, sera le Parlement de l'Union des Électeurs. Sans siéger au Parlement, l'Union des Électeurs, forte de son nombre comme de sa qualité, imposera ses objectifs aux représentants du peuple.
À la suite de l'exposé de Gérard Mercier, a lieu l'impressionnante cérémonie de la distribution de drapeaux. M. Mercier fait l'appel, et M. Even remet les drapeaux, avec un mot de félicitation.
Sont ainsi honorés, pour les résultats de l'année :
a) Les deux as des as de l'abonnement : MM. Jean-Baptiste Bureau (279 abonnements) et Joseph Bussières (264) ;
b) Les "Missionnaires 1945-46" : MM. Louis-Philippe Bouchard, Rosaire Fortier, Hervé Provencher, Jean-Robert Ouellet et Paul-Eugène Drolet ;
c) Les 33 comtés ayant atteint l'objectif : le drapeau, portant le nom du comté, est confié à la garde du commandant de comté en office ;
d) Le président de l'Union des Électeurs, Roland Corbeil ; il reçoit un drapeau marqué "Nouvelle-France".
Après ces proclamations, M. Even déclare que, selon lui, l'organisateur-en-chef, Gérard Mercier, mérite bien lui-même un drapeau, puisque l'objectif provincial est dépassé. Aux applaudissements de toute la salle, M. Even prie donc Mme Gilberte Côté-Mercier de remettre elle-même à son époux, Gérard Mercier, un drapeau marqué "Nouvelle-France".
Après la distribution des drapeaux, le président présente Mme Gilberte Côté-Mercier, qui pose à l'auditoire la question : "Que sommes-nous venus faire ici ?" Comme tous les actes des créditistes, le Congrès poursuit un but : Le salut politique du pays.
Elle commente alors cette phrase des Livres Saints : "Le pays sera sauvé par la multitude de ses sages."
Pour sauver le pays, il faut donc des sages. Il faut une multitude de sages. Les créditistes sont-ils des sages ? Sont-ils une multitude ?
La sagesse est la science de la vérité. Le Crédit Social est-il vérité ? La réponse ne peut être qu'affirmative. Les créditistes sont-ils une multitude ? Le Congrès en est une démonstration. Mais les créditistes ont encore beaucoup à faire pour composer une multitude suffisante pour sauver leur pays.
C'est alors que, pour donner suite à la grande résolution du Congrès — l'objectif de 50,000 abonnés dans un an — Mme Gilberte Côté-Mercier demande à chacun de faire sa part. Quelle va être la part de chaque créditiste pour atteindre cet objectif global ? À chacun d'examiner ses possibilités personnelles, puis de signer sa promesse d'honneur. (Voir en page 8 la formule de cette promesse d'honneur).
Ajoutons que les promesses d'honneur qui furent signées séance tenante conduisent au beau total de 7,694 abonnements. Comme elles ne viennent ni d'ivrognes ni de politiciens, ces promesses seront tenues.
Appelé à dire quelques mots avant de clore la séance de l'après-midi, M. J.-Ernest Grégoire félicite les honorés de la journée, souligne les progrès accomplis depuis les débuts du mouvement et rappelle que le triomphe final exige encore bien des efforts. Mais, conscients de la portée de leur œuvre, les créditistes ne reculent jamais.
M. Grégoire remarque que M. Even et Mme Gilberte Côté-Mercier n'ont pas reçu de drapeau. Mais, ajoute-t-il aussitôt, je crois que le meilleur moyen de reconnaître leurs efforts, c'est de grossir l'abonnement au journal dont ils furent les fondateurs. D'ailleurs, en travaillant pour Vers Demain, c'est pour nous tous, c'est pour notre cause commune que nous travaillons. Ni M. Even ni personne n'a été enrichi matériellement par le journal, mais nous en avons tous reçu un gros enrichissement intellectuel.
M. Antonio Mignault, de Kamouraska, brille comme organisateur de son district. Mais ce n'est pas en restant assis. Au cours des deux derniers mois avant le Congrès, malgré des difficultés de transport et d'autres, il a fait 22 sorties pour la cause (moyenne de trois par semaine).
Les créditistes de Nouvelle-France doivent de la reconnaissance à M. Edmond Major, de Drummondville, pour la maîtrise avec laquelle il sut organiser les préparatifs du Congrès et conduire la grande parade du soir. Ces hommages s'étendent à ses collaborateurs de Drummondville, particulièrement à M. Josaphat Hamel qui mit gracieusement son expertise de menuisier au service de la direction pour ajuster les hampes des 43 drapeaux distribués l'après-midi.
À Drummondville, un drapeau fut décerné à chacun des 33 comtés suivants, dont au moins les deux tiers des paroisses avaient une organisation de l'Union des Électeurs le 1er septembre. Le tableau donne aussi les noms des gardiens du drapeau. Bel honneur, mais qui entraîne des responsabilités. C'est au gardien du drapeau qu'incombe la charge, non seulement de maintenir, mais de développer l'organisation dans son comté.
Comtés Gardiens du drapeau
Abitibi-Est.... Georges Cliche
Abitibi-Ouest.. . Réal Caouette
Beauce Laurent Genesse
Bellechasse.. .. Donat Frenette
Chateauguay. .. Ovila Bourdon
Chicoutimi Pierre Bouchard
Compton Antoine Pratte
Dorchester Henri Borgia
Drummond Jean-Paul Houle
Frontenac Adrien Baillargeon
Hull Henri Turcotte
Kamouraska. .. René Langelier
Lac St-Jean Ludger Villeneuve
Lévis Henri Jobin
L'Islet Jos. Guimont
Lotbinière Abel Paradis
Montmagny J.-A. Landry
Montmorency... Emile Bélanger
Montréal St-Henri. Joseph Bussières
Portneuf Aimé Simard
Québec-Comté. Maurice Beaulieu
Québec-Est Alphonse Tousignant
Richelieu Roger Tardif
Richmond Henri-Ls Lapierre
Roberval Philippe Côté
Rouyn-Noranda. Jos. Dallaire
Saint-Maurice.. Henri Perron
Saint-Sauveur.. Jean-Paul Paradis
Sherbrooke Gilbert Rondeau
Témiscamingue Victorin Trudel
Témiscouata.. . Paul Cloutier
Terrebonne Edgar Ouimet
Trois-Rivières.. Roger Dupont
Ces comtés ont gagné leur drapeau. Il leur reste maintenant à gagner leur député.
La belle journée du Congrès se termine par une imposante parade de trois milles dans les rues de St-Joseph, de St-Simon et de Drummondville. Elle part du Marché St-Joseph, en autos, drapeaux au vent. Au parc Ste-Thérèse, la fanfare du Patronage de St-Hyacinthe entre dans le défilé et les hommes se mettent à pied, encadrant leurs 150 drapeaux blanc-rouge-et-or. C'est en chantant comme des vainqueurs qu'ils continuent leur marche jusqu'à l'Aréna, où ils entrent à la nuit tombante.
Dans l'Aréna, les drapeaux des comtés sont disposés en cintre derrière l'estrade. La fanfare joue le salut au drapeau. Puis éclate la Marseillaise créditiste.
Les 2,000 personnes réunies là entendent successivement M. Grégoire, Mme Côté-Mercier et M. Even.
M. Grégoire, le principal orateur de la soirée, donne, dit-il, le discours qu'il aurait servi au Congrès du Jeune Commerce, à Rimouski, si ceux qui l'avaient invité n'avaient pas lâchement cédé à des influences adverses.
Ce discours, dont le thème est "Vers l'avenir par le Crédit Social", sera reproduit en substance dans un prochain numéro de Vers Demain.
Mme Gilberte Côté-Mercier succède à M. Grégoire. Elle replace devant la foule les trois résolutions du Congrès : l'objectif de 50,000 abonnés, la réclamation d'un dividende de $20 par mois à chaque citoyen de la province, la demande de l'abolition de la Commission des Prix, du rationnement et des autres contrôles de guerre. Elle insiste pour que tous multiplient leurs pressions auprès des députés et des gouvernements. Tout abonné est en même temps membre de l'Union des Électeurs ; donc, tout abonné doit être un homme d'action.
Le discours de Mme Côté-Mercier est suivi d'une demi-heure d'action : vente d'abonnements, de cartes de pression, de littérature.
Pour terminer, M. Even remercie, en quelques mots, tous ceux qui ont collaboré au succès du Congrès, donc tous ceux qui y sont venus de près ou de loin. Il ré-invite chacun à faire sa part pour le progrès du mouvement : c'est le devoir de chaque amant de la personne humaine d'estimer et de promouvoir une cause qui revendique hautement les droits politiques et économiques de chaque personne, du berceau à la tombe.
M. Even donne rendez-vous aux Congressistes, pour le 2 septembre 1947, dans la capitale de la Nouvelle-France, sur les champs de bataille des Plaines d'Abraham, avec 70 comtés organisés, 500 drapeaux et un journal de 50,000 abonnés.
ATTENDU que l'abonnement au journal Vers Demain reste le meilleur moyen d'éclairer les électeurs et de les porter à s'organiser pour des résultats ;
ATTENDU que l'augmentation dans le nombre d'abonnés signifie une augmentation du nombre de l'Union des Électeurs ;
ATTENDU qu'une grosse circulation du journal Vers Demain sera l'instrument le plus efficace pour donner du poids aux pressions de l'Union des Électeurs ;
Il est proposé par Pierre Bouchard, d'Arvida ;
secondé par Jos. St-Amant, de Montréal :
QUE ce Congrès Provincial de l'Institut d'Action Politique et de l'Union des Électeurs, siégeant à Drummondville, détermine pour l'année 1946-47 l'objectif de 50,000 abonnés à Vers Demain et membres de l'Union des Électeurs, à atteindre d'ici le 1er septembre 1947.
(Adoptée à l'unanimité)
Résolution du Congrès de Drummondville
ATTENDU que les contrôles de la production entravent le libre cours de la production ;
ATTENDU que la rareté des produits ainsi causés pousse à la hausse des prix ;
ATTENDU que la fixation des prix est un moyen violent pour s'opposer à la tendance résultant naturellement et logiquement de la rareté des produits, et que le marché noir en est l'inévitable conséquence ;
ATTENDU que la Commission des Prix et du Rationnement, par ses ordonnances, ralentit plutôt qu'elle active la production ;
ATTENDU que la Commission des Prix obtient ainsi un effet contraire à celui qu'elle est supposée produire ;
ATTENDU que la guerre est finie depuis un an et demi et que les contrôles de guerre ne sont plus justifiés ;
ATTENDU que les contrôles tuent la liberté et l'initiative ;
Il est proposé par Napoléon Hamel, de St-Hyacinthe ; secondé par Joseph Bussières, de Montréal :
QUE ce Congrès Provincial de l'Union des Électeurs, en session à Drummondville ce 1er jour de septembre 1946, réclame du gouvernement fédéral l'abolition immédiate et totale de la Commission des Prix et du Rationnement, et des autres contrôles établis à la faveur de la guerre ;
QUE copie de cette résolution soit adressée à l'Honorable premier-ministre du Canada, à tous les députés fédéraux de la province de Québec, et qu'elle soit communiquée à tous les quotidiens, et hebdomadaires de cette province.
(Adoptée à l'unanimité)
ATTENDU qu'un dividende périodique à chaque citoyen est le seul moyen de reconnaître concrètement le droit de chaque membre de la société aux avantages résultant de l'association ;
ATTENDU qu'un dividende périodique à tous est le seul moyen, dans le monde moderne, d'assurer à chacun une part des biens de la nature et de l'industrie ;
ATTENDU que, seul, le dividende national à chaque individu reconnaît le droit de chaque personne vivante aux bienfaits de la science appliquée et de tout l'héritage de civilisation accumulé au cours des générations précédentes ;
ATTENDU que, seul, le dividende indépendant des salaires, peut augmenter le pouvoir d'achat déficitaire sans augmenter le prix des produits ;
ATTENDU que, seul, le dividende place le progrès au service de l'homme, en suppléant au salaire dans la mesure où la machine augmente la production tout en diminuant le nombre des employés ;
ATTENDU que, seul, le dividende à tous et à chacun peut mettre fin aux conflits entre patrons et ouvriers, ou entre les autres classes de la société ;
ATTENDU que, seul, le dividende peut distribuer la production qu'on détruit ou qu'on pousse de force à l'étranger ;
ATTENDU que, seul, le dividende, pour acheter les produits qui ne se vendent pas autrement, peut éviter le chômage forcé qui reparaît déjà en face de besoins non satisfaits ;
ATTENDU que, pendant la guerre, avec 750,000 jeunes gens soustraits à la production, le Canada pouvait fournir chaque année, pour distribution gratuite sur la tête des ennemis, une production meurtrière évaluée à trois milliards et quart de dollars ;
ATTENDU que ce montant de production, transformé en choses utiles, équivaut à une distribution gratuite de $23 de produits par mois à chaque homme, femme et enfant du Canada ;
ATTENDU qu'il est beaucoup plus facile de maintenir ce niveau de production avec le retour de nos jeunes gens et avec le développement continuel des moyens mécaniques de production ;
ATTENDU que les mesures de sécurité sociale tombent sous la juridiction provinciale, ainsi que l'a déclaré M. Duplessis lui-même dans son mémoire à la Conférence inter-gouvernementale d'Ottawa ;
ATTENDU que le dividende périodique à tous et à chacun serait la formule de sécurité sociale la plus efficace ;
Il est proposé par Maurice Piché, de Montréal ;
secondé par Antonio Mignault, de Kamouraska :
QUE ce Congrès de l'Union des Électeurs, en session à Drummondville ce 1er jour de septembre 1946, réclame du gouvernement provincial la distribution d'un dividende de $20 par mois à chaque homme, femme et enfant de la province de Québec, de sa naissance à sa mort, sans exception, sans conditions et sans augmentation de taxes ;
QUE copie de cette résolution soit adressée à l'Honorable premier-ministre Maurice Duplessis, à chaque député provincial et à chaque Conseiller législatif ; et qu'elle soit communiquée à tous les quotidiens et hebdomadaires de la province.
(Adoptée à l'unanimité)
Le comté de Frontenac s'est distingué, récemment, en fait d'organisation de l'Union des Électeurs, sous la dynamique direction de MM. Adrien Baillargeon et Rosaire Lafrenière. Aussi fûmes-nous fort surpris de ne voir aucune délégation de ce comté au Congrès de Drummondville.
Le soir, hélas ! un télégramme nous en apportait la douloureuse explication. M. et Mme Baillargeon, et quatre autres personnes, étaient partis en auto pour Drummondville dès cinq heures du matin. Rendus près de Ham, un freinage trop subit fit déraper la voiture qui frappa une grosse pierre. L'auto fut une ruine et les voyageurs durent retourner à Lac Mégantic. Nous apprenons que certains des occupants, Mme Baillargeon entre autres, furent sérieusement blessés.
Au nom des congressistes du 1er septembre et des autres créditistes de Nouvelle-France, le journal Vers Demain transmet l'expression de ses vives sympathies aux accidentés, particulièrement à Mme Baillargeon qui sait si bien appuyer son mari dans son remarquable dévouement pour la cause.
Dans la belle liste de quatre pages et demie des Défricheurs 45-46, publiée dans le numéro du 1er septembre, on a oublié le nom suivant :
Lorenzo Thiffault, Berlin, N. H. (États-Unis) 2
Un de nos Défricheurs 1945-46, M. Marc Lallier, de Val Limoges (comté de Labelle), est décédé le 16 août dernier. En nous apprenant cette triste nouvelle, la veuve qu'il laisse après lui nous écrit qu'elle va essayer de continuer à travailler pour la cause que son mari servait si bien. Nous prions cette vaillante Canadienne, si douloureusement éprouvée, et toute sa famille, d'agréer l'expression de nos profondes sympathies.
Nous donnons ci-dessous, par ordre de résultats, les noms de ceux qui ont envoyé au moins 50 abonnements pour l'année 1945-46. C'est la dernière publication se rapportant à cette période. Les prochains numéros de Vers Demain considéreront la nouvelle période, l'année 1946-47. La liste d'honneur qui suit couvre donc les abonnements reçus du ter septembre 1945 au 1er août 1946 :
J.-B. Bureau, Québec , 279
Joseph Bussières, Montréal... 264
Antonio Mignault, Kamouraska 182
Abel Paradis, Lévis 181
Juliette Lavigne, Montréal... 169
Gaston Gauthier, Angliers... 142
J.-Ernest Grégoire, Québec.. . 141
Léopold Duchaîne, Québec.. . 129
Donat Casaubon, La Sarre... . 128
Georges Cliche, La Sarre.... 127
Joseph Beauchemin, Trois-Rivières 120
Ch.-Eugène Boucher, Plessisville. 114
Henri Jobin, Lauzon 112
Henri Borgia, Québec 110
Alcide Lachapelle, Montréal 110
Delphis Larouche, Metabetchouan.• 108
Pierre Bouchard, Arvida
Adélard Lord, Montréal. 105
Orphir Desjardins, Lachute..... 104
Arthur Beaudoin, Val d'Or. ... 96
Émile Bélanger, Québec 96
Alphonse Tousignant, Québec. 96
Jos. St-Amant, Montréal 94
Edmond Major, Drummondville 93
Raymond Chevalier, Rouyn..... 89
Roger Tardif, Sorel 89
Théo. Castonguay, Val St-Michel. 89
Roméo Gauthier, Sherbroke..... 88
Alphonse Robitaille, Québec.... 88
Adélard Bélair, Québec 88
Gédéon Cloutier, St-Frédéric.... 86
Joseph Dallaire, Rouyn 85
Gédéon Therrien, St-Félicien.... 85
Maurice Luneau, Drummondville 84
Léonide Rancourt, Boulé 83
Roland Pelletier, Asbestos.. ... 83
Roger Phaneuf, St-Jérôme..... 83
Alfred Gauthier, Rouyn 82
Elzéar Charlebois, Montréal.... 81
Edgar Ouimet, St-Janvier.. ... 79
Rosario Thibault, Kénogami.... 78
Ernest Gendrault, Asbestos..... 77
Arthur Houle, Drummondville 74
Réal Caouette, Val d'Or... ... 73
Gérard Houle, East-Angus..... 73
Ernest Basque, Montréal 73
Albert Lajoie, St-Jean Eudes 72
Philippe Giasson, Montmagny 70
Oscar Thibodeau Warwick.... 70
J.-N. Parent, Québec 67
Paul Cloutier, St-Elzéar 67
Jean-Paul Houle, Drummondville. 67
Clément-C. Trudel, Montréal. 66
Benoît Patry, Laverlochère..... 66
Laurent Genesse, St-Côme. 65
Henri Turcotte, Hull 65
Jean-Paul Langlois, Montréal. 64
Emile Perron, Sherbrooke..... 63
Alphonse Pépin, Sherbrooke..... 62
Wellie Vaillancourt, Sorel..... 61
J.-Séraphin Gagné, Montréal 61
D. Vanchestein, Montréal .... 60
P.-E. Bourdon, St-Rémi 60
Wilfrid Roy, Esprit-Saint 60
Albert Gervais, Malartic 59
Hilaire Larrivée„Trois-Pistoles.. 59
Albini Laroche, Shawinigan.... 59
J.-B. Frégeau, St-Césaire 59
Jos. Lévesque, Montréal 58
Philippe Côté, St-Augustin .. 58
Lucien Paradis, Québec 58
G.-Albert Tardif, Québec 57
Clément Bégin, Coaticook. .. 57
Paul Beauparlant, Montréal... 57
Henri Lavoie, La Tuque.. 56
Henri Bergeron, Shawinigan.... 56
Henri Blanchard, Granby. .. 56
Rosaire Proulx, Québec 55
Napoléon Hamel, St-Hyacinthe. 55
Paul-L. Dubé, Edmundston, N.B... 55
Edouard Lavoie, St-Jean Port-Joli. 55
J.-B. Lavoie, Grand Falls, N.B.... 55
Roméo Boisvert, Drummondville.. 55
Rosaire Vachon, Weedon 54
Pascal Rossi, East-Angus 54
Adrien Baillargeon, Lac Mégantic. 54
Lucien Lambert, La Tuque..... 54
E.-A. Leclerc, Montréal 53
Justin Maurice, Actonvale 53
Gabriel D'Amours, Trois-Pistoles. 52
Rosaire Lebel, St-Zacharie 52
J.-Geo. Pilot, Québec 51
Lucienne Mainguy, Everell 51
Nicolas Larochelle, Ste-Marie. 51
Maurice La jeunesse, Montréal... 51
Ludger Villeneuve, Alma 50