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À la gloire de nos Martyrs canadiens

le mercredi, 16 avril 2008. Dans Saints & Bienheureux

Saints Martyrs CanadiensPour conquérir à Jésus-Christ ce vaste royaume du Canada, entièrement soumis à l’empire du démon, la France envoie un bataillon d’âmes d’élite assoiffées du salut des barbares et du désir du martyre. Québec est le centre des opérations de cette héroïque phalange que rien n’effraye, ni la famine, ni la fatigue, ni les traitements barbares, ni la mort.

Parmi ces héroïques ecclésiastiques qui ont osé traverser l’Atlantique sur des frêles bateaux, risquant leur vie avant même de débarquer sur les rives du Saint-Laurent, pour venir évangéliser les Amérindiens et soutenir la foi de nos vaillants ancêtres, il nous faut nommer nos saints martyrs:

Saint Jean de Brébeuf, saint Gabriel Lallemant, saint Isaac Jogues, saint Charles Garnier, saint Jean de Lalande, saint Noël Chabanel, saint Antoine Daniel, saint René Goupil. Dans ce bref résumé, nous ne pouvons donner les détails de leur glorieux martyre, tous aussi admirables les uns que les autres. Nous ne raconterons que celui de Jean de Brébeuf:

Saint Jean de BrébeufNé le 25 mars (fête de l’Annonciation) 1593 à Condé-sur-Vire en Normandie, Jean de Brébeuf était un des premiers pères jésuites à venir en Nouvelle-France. Il arriva à Québec en juin 1625 et alla vivre auprès des Montagnais et plus tard des Hurons. Il décrivit de façon admirable dans son journal le mode de vie et les mœurs de ces premiers peuples. Ces notes qui furent par la suite reproduites dans les Relations des Jésuites sont aujourd’hui précieuses pour nous aider à comprendre la vie des Hurons avant les guerres et les épidémies qui décimèrent leurs populations. Jean de Brébeuf traduisit un catéchisme et plusieurs prières dans la langue des Hurons et entreprit même la rédaction d’un dictionnaire et d’une grammaire.

A peine arrivé au Canada, le Père de Brébeuf veut pénétrer chez les sauvages. Les sorciers hurons, ministres du démon, lui barrent la route de leur pays. Le Père brise leur résistance et s’élance vers les pays des Grands Lacs. Les difficultés le harcèlent. La mort menace parfois: «Quelle consolation, s’écrie-t-il, de se voir par les chemins abandonnés par les sauvages, languir de maladie ou mourir de faim dans les bois!...»

Pourquoi fuir la mort? Il a promis à Dieu de ne jamais faillir à la grâce du martyre? Ce héros craint pourtant sa faiblesse. Il se cramponne au bras de Dieu. Tout au long du jour, il se tient en communication avec le Tout-Puissant. Celui-ci le comble de consolations, lui montre des visions symboliques qui lui redonnent courage: un jour, au-dessus du pays huron, il aperçoit une large croix, présage de son martyre, que notre saint salue avec transport. Peu de temps après, il meurt pour le nom de Jésus et le salut des âmes.

Martyrs CanadiensLe 4 juillet 1648, alors que les guerriers hurons étaient partis pour échanger avec des voisins, les Iroquois attaquèrent les missions de Saint-Joseph et Saint-Michel en Huronnie. Plusieurs habitants furent massacrés dont le père Antoine Daniel qui fut criblé de flèches. Les Iroquois prirent 700 prisonniers.

Le 16 mars 1649, plus de 1000 Iroquois attaquèrent les missions de Saint-Ignace et de Saint-Louis où se trouvaient alors les pères Brébeuf et Lalemant. Les deux hommes furent fait prisonniers et amenés dans un village dans l’actuelle région de Midland, en Ontario. Le père Jean de Brébeuf subit alors un des plus horribles et atroces martyres des annales de la chrétienté.

Le soir même, il est mis à la torture. Debout les deux mains serrant le poteau, il supporte sans broncher les plus affreux tourments. On lui enfonce des alênes dans l’avant-bras jusqu’au coude. On lui fend la bouche, on lui scie le nez, on lui scalpe la tête. Les sauvages taillent sur son corps frémissant, des bandes de chair, qu’ils mangent avec appétit. On lui fait couler de l’eau bouillante sur le crâne, pour ridiculiser le sacrement du baptême. Les Iroquois avaient également placé un collier de haches rougies autour de son cou et de son ventre et lui avaient arraché les lèvres parce qu’il ne cessait de parler de Dieu alors qu’ils le torturaient. Finalement, il fut scalpé et on lui arracha le cœur de la poitrine, pour le dévorer (les Iroquois espéraient ainsi acquérir le courage de ce «Lion des missions canadiennes».

Ces tortures furent rapportées par Christophe Regnault qui put observer le cadavre. Le corps avait été sauvagement battu et avait reçu au moins 200 coups de bâtons. La nation huronne tout entière fut bientôt décimée. Quelques survivants se réfugièrent chez des nations alliées du nord ou encore allèrent chercher refuge près de Québec où leurs descendants vivent toujours. Saint Jean de Brébeuf fut proclamé Saint Patron du Canada en 1940 par le Pape Pie XII.

(Tiré du livre «Nos Gloires», du Frère Gérard Champagne e.c.)

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