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Un désordre respecté

le samedi, 15 septembre 1945. Dans Éditorial

La guerre finie, on ne se demande plus où trou­ver des hommes, mais ce qu'on va en faire. Une fois l'industrie réadaptée à la production civile du temps de paix, les produits viendront plus vite que l'emploi.

Si le système continue de refuser du pouvoir d'achat aux hommes dont la production mécanisée n'aura plus besoin, on reverra les produits s'accu­muler en face de la misère.

Lorsque l'argent manque, les hommes se privent pendant que les produits pourrissent. Et si l'on fait venir l'argent, sous le système actuel, les dettes montent ; avec les dettes, les taxes ; avec les taxes, la diminution du pouvoir d'achat et l'augmentation des prix. Le désordre renaît.

Lorsque les hommes manquent d'argent, ils se tournent vers le gouvernement et vendent leur li­berté.

Lorsque les citoyens manquent d'argent, le tré­sor provincial court à sec. Les provinces se tour­nent vers les banques et vendent leur indépendan­ce ; ou bien elles se tournent vers le fédéral et ven­dent leur autonomie.

Avec une production abondante, capable de sa­tisfaire tout le monde, la paix entre les hommes devrait être facile. Mais si l'argent pour acheter la production manque, les hommes se ruent sur l'ar­gent rare et s'entre-déchirent les uns les autres pour l'avoir.

La production abondante est le cadeau direct ou indirect de la Providence, qui est bonne pour les hommes.

L'argent rare est l'affliction artificielle imposée par les satellites du démon.

Le démon prend plaisir à voir les hommes se haïr les uns les autres, maudire le Ciel et blasphémer à cause de leur misère.

L'argent est, en soi, une des plus belles inven­tions de l'homme, pour faciliter la vie en société. Mais, corrompue et viciée par des hommes qui dé­tournent l'argent de sa fin, cette invention faite pour servir est l'objet des plus grands désordres.

Le remède : ramener l'argent à sa fonction.

Donc, l'argent en rapport avec la production offer­te ; puis, l'argent en face des produits, dans les fa­milles, pour faire venir les produits aux besoins.

C'est ce que propose le Crédit Social. C'est ce qui simplifierait bien des problèmes et dispenserait de bien des plans qui mettent les hommes dans la camisole bureaucratique.

On préfère, hélas ! s'appliquer à manœuvrer les êtres humains, au lieu de dompter l'argent.

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