Le maire Borne n'a pas prisé la causerie donnée par Mlle Gilberte Côté, à CHRC, contre la dictature du logement, le 28 janvier (Texte, page 4 du présent numéro). Tout le monde, dit le maire, sait bien que Québec n'acceptera jamais de dictature.
Ainsi, il n'y a pas de dictature à Québec. On n'a jamais vu à Québec des centaines de familles dans la privation en face de magasins pleins, des milliers de gens réduits au chômage en face de besoins criants ! Cette dictature monstrueuse qui a déshonoré nos pays civilisés — et les dictateurs sont encore bien en selle — n'a jamais, paraît-il, touché la ville du maire Borne. Et le Service Sélectif, une autre dictature, ne concerne pas Québec ? Et la conscription, une autre dictature s'il en fût, ne touche pas à la ville du maire Borne : il n'y a pas de Québecois conscrits contre leur gré !
Le décret ministériel, C.P. 9439, est émis par le gouvernement fédéral et peut être appliqué dans toute ville et tout district où la Commission des Prix jugera à propos, surtout si les autorités locales laissent faire. Ce n'est toujours pas le maire Borne qui a donné l'éveil et aligné les forces contre ce décret ministériel. Si toute la province de Québec est maintenant en garde contre cette pièce d'iniquité, il siéerait au maire Borne d'en rendre hommage à qui de droit, au lieu de prendre son attitude de coq offensé.
Cette prévarication de la démocratie existe-t-elle au Canada : Gouvernement du peuple — par l'élu du peuple — pour qui ?