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Le plat d'avoine

Maître J.-Ernest Grégoire le dimanche, 01 octobre 1944. Dans Éditorial

Les promesses, l'argent, la boisson, les contrats, le graissage, tous ces appâts de politiciens en quête de votes, voilà l'avoine pour attraper le cheval dans le clos.

*    *    *

Que fait le cultivateur quand il veut attraper son cheval dans le clos ? Le cheval est fringant après quelques jours de repos au clos. Le cultivateur va-t-il courir vers le cheval avec un fouet ? Non. Il prend un bon plat d'avoine, et il cache le licou derrière lui. En voyant l'avoine, le cheval accourt.

Dès que le cheval s'est planté le nez dans l'avoine, l'homme empoigne la crigne du cheval, et lui passe le licou. Puis il l'amène et l'attelle.

*    *    *    *

Le cheval veut l'avoine et se laisse prendre. L'électeur veut des faveurs et se laisse prendre.

Le cultivateur veut atteler le cheval. Le politicien veut régen­ter l'électeur.

Le cheval ne se plaint pas de l'avoine, mais du licou qui lui enlève sa liberté.

De quoi se plaint l'électeur ? Il ne se plaint pas des faveurs ni des promesses. Il se plaint du licou après l'élection. Il n'aime pas à se faire atteler, à se faire régenter. Mais, une fois pris, il est trop tard.

Après l'élection, les faveurs s'envolent et les promesses sont oubliées. Devant les réalités, l'électeur maudit son attelage. Il a beau travailler, il ne peut retirer les fruits de son travail. Si son pouvoir d'achat augmente un peu, les prix et les taxes montent du double. Puis toujours une nouvelle loi pour lui imposer ce qu'il ne désire pas.

Dans quatre ou cinq ans, le pauvre électeur aura assez souffert qu'il sera de nouveau tenté de perdre la tête à la vue du plat d'avoine.

— Extrait d'un discours de J.-E. GRÉGOIRE

Maître J.-Ernest Grégoire

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