"Cent peintres de Mobile (Alabama, États-Unis), qui travaillaient avec des pinceaux de 4 pouces, se sont mis en grève, réclamant des pinceaux moins larges, afin de garder du travail pour les soldats qui reviendraient du front". (Daily Mirror, 28 août 1944).
Bon cœur, mais de cervelle, point.
Il a déjà été suggéré par de bons sociologues, en plus d'une occasion — et partiellement mis en pratique — qu'on loge les excavateurs mécaniques et qu'on ramène les hommes à l'ouvrage avec des pelles et des brouettes.
Pour être plus sûrs encore d'avoir du travail pour tout le monde, on ferait bien de changer les pelles à main par des cuillers à thé.
Les machines, c'est bon pour la guerre, pour faucher les vies. Là, il n'y en a jamais de trop et elles ne sont jamais trop puissantes. Mais la guerre finie, allons donc ! Que va-t-on faire de toute la production lorsqu'on ne la garrochera plus sur la tête des ennemis ?
Et si l'on n'a pas de jobs pour tout le monde, comment va-t-on faire pour manger la nourriture qu'on n'enverra plus aux armées ?
Il y aurait bien moyen de la distribuer aux Canadiens, aussi gratuitement que les obus aux ennemis. Mais il est écrit : Pas de job, pas de pain.
Il y a déjà des victimes de la fin prochaine de la guerre. Allez voir à Arvida, à Québec, à Sorel, et ailleurs..
L'embauchage intégral : les peintres de Mobile ont trouvé la formule pour l'assurer. Un monument aux grévistes du petit pinceau !