Des électeurs apathiques, indifférents, ignorants, abrutis, n'ont absolument aucune influence sur leur propre destinée. Leurs députés ne sentent qu'une pression : celle de la finance, qui s'exerce sur les partis, qui domine les gouvernements. Et comment se faire élire sans la finance, quand les électeurs n'ont aucune échine ?... On a le gouvernement qu'on mérite.
Des électeurs qui ont décidé de se renseigner, de surveiller, de s'unir, de s'organiser, de se faire écouter, exercent vite une pression plus forte que celle de la petite clique des hommes à piastres. "Les politiciens obéissent aux pressions", a bien dit Roosevelt. Et avec des électeurs ainsi organisés, un député qui leur est fidèle peut se passer de la caisse des suborneurs.