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Une amnistie générale

le jeudi, 15 août 1946. Dans Conscription

L'amnistie générale aux délinquants et déser­teurs répondrait au vœu général de la population de la province de Québec et, plus qu'on pense, au vœu de la population de tout le Canada.

On se plaint partout de manque de produits. On invite 4,000 Polonais à venir au Canada pour aider l'agriculture canadienne. Pourquoi donc force-t-on 14,000 jeunes gens, soit à se morfondre dans les camps de détention, soit à se cacher de bord et d'autre, au lieu de leur laisser la liberté de contribuer à la richesse de leur pays ?

Nous publions, en page 2 du présent numéro, un article du R. Père Dugré sur ce sujet.

La plupart de nos députés canadiens-français à Ottawa sont personnellement en faveur d'une amnistie générale ; mais nombre d'entre eux crai­gnent, en la réclamant, de soulever une réaction contraire de la part des Tories ; ils craignent aussi que les vétérans jettent les hauts cris.

Nous ne sommes pas de cet avis. On ne guérit pas les Tories en les nourrissant. Quant aux vété­rans, ils ne sont pas allés se battre contre un ré­gime de haine et de brutalité pour venir ensuite le cultiver au Canada. La guerre est finie : que gagne-t-on à continuer de punir ceux qui ont refusé d'aller se battre pour des intérêts dont ils n'admettaient pas la priorité ? D'ailleurs, combien des ministres et députés qui ont déclaré la guerre sont allés ex­poser leur peau ?

À la Chambre des Communes, M. Hamel, dé­puté de St-Maurice-Laflèche, a déposé pour récla­mer l'amnistie une motion que nous avons déjà citée. Le 9 juillet, M. Liguori Lacombe, des Deux-Montagnes, et le 12 juillet, M. Wilfrid Gariépy, du comté des Trois-Rivières, la réclamaient à leur tour, dans leur discours sur le budget.

À la suite du discours de M. Gariépy, l'Ottawa Citizen, journal qui ne manque pas d'impérialisme à forte dose, a remarqué que la demande d'am­nistie par un député du Québec risquait de frois­ser ceux des autres provinces, mais ajoutait tout de même que cette mesure, l'amnistie, s'impose et qu'elle devrait être accordée au plus vite. Com­me quoi, la réaction torie n'est point si violente qu'ont l'air de le croire ceux qui ont peur de tout et de rien.

L'amnistie pour ceux qu'on accuse d'avoir dé­sobéi aux lois fort critiquables de la mobilisation ! L'amnistie, et au plus tôt !

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