EnglishEspañolPolskie

Un nigaud qui ne signe pas

le lundi, 01 février 1943. Dans Réflexions

Deux questions, deux réponses

Montréal-matin publie une plaquette anonyme, intitulée "La Vérité sur le Capitalisme". Il nous semble que, lorsqu'on dit la vérité, on ne devrait pas hésiter à signer son nom. Craint-on de dis­créditer le contenu de l'article parce que l'auteur serait apparenté à quelque institution intéressée au maintien de notre ineffable système ?

Tout n'est pas faux dans ces pages, mais tout n'est pas vrai non plus. Nous nous contentons de relever ce que l'auteur inconnu dit du Crédit Social:

"Les fanatiques du Crédit Social ont aussi répandu bien des erreurs au sujet du capita­lisme. Ils ont prétendu — et bâti sur cette prétention toute une théorie économique — que le système monétaire moderne ne produi­sait pas suffisamment d'argent pour acheter les marchandises qui étaient fabriquées. Le système moderne est capable de remplir cette fonction, et quand il lui est arrivé de ne pas l'exercer, ce n'est pas à cause d'un défaut dans le système, mais bien d'une utilisation défec­tueuse dudit système."

Sans plus d'argument que cela.

Si le système monétaire est capable d'accomplir la fonction mentionnée, pourquoi ne l'a-t-il pas accomplie avant la guerre ? À cause d'une utilisa­tion défectueuse dudit système, répond l'auteur. Qui utilise le système d'une façon défectueuse, et pourquoi ?

Nous aimerions simplement une petite réponse à une question comme celle-ci :

"Lorsqu'un cultivateur augmente sa production annuelle, disons de 1,000 sacs de pommes de terre, où et comment l'argent va-t-il augmenter pour permettre d'écouler la production augmentée ?

"Si l'argent n'augmente pas avec l'augmentation de production, par suite d'une utilisation défec­tueuse du système monétaire, qui donc utilise dé­fectueusement le système dans le cas donné ? Le cultivateur qui produit les pommes de terre et vou­drait les vendre ? Ou bien la femme qui en a besoin et voudrait les acheter ?

"Puis, pourquoi le système monétaire se met-il à fonctionner rondement dès qu'on remplace la production de pommes de terre par la production de canons ?"

Deux questions, deux réponses

Signant Fleur-des-Neiges, une "chercheuse de vérité", intriguée par la petite note du Soleil que nous avons relevée dans notre journal, demande la réponse à deux questions. Nous lui donnons satisfaction :

1. Est-il donc vrai que le Crédit Social est con­damné dans notre province ?

    Réponse. — Non, ce n'est pas vrai.

2. Où et quand a-t-il été mis en pratique au Canada ?

    Réponse. — Nulle part, ni au Canada ni ailleurs.

Remarque supplémentaire. — Les propositions monétaires du Crédit Social furent élaborées par le Major Douglas, ingénieur écossais, et publiées en Angleterre avant la fin de 1920. Boycottées par la grande presse, les études de Douglas ont tout de même fait leur chemin. En Alberta, l'idée cré­ditiste était tellement répandue qu'en 1935, la majorité des députés élus à la législature provin­ciale ne le furent que parce qu'ils s'étaient engagés à réclamer une législation monétaire créditiste. Plusieurs lois furent passées dans ce sens à Ed­monton. Mais toutes furent désavouées, l'une après l'autre, par Ottawa ou déclarées ultra vires par les tribunaux. Cependant, la province d'Al­berta jouit d'un Programme Intérimaire qui, sans être le Crédit Social, s'inspire de principes crédi­tistes et rend grand service aux citoyens qui s'en servent. Le mouvement continue et en Alberta et dans d'autres provinces, particulièrement dans la province de Québec. Il avance partout et ne recule nulle part.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com