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Seul groupe politique vraiment nouveau

Louis Even le lundi, 15 mai 1944. Dans La politique

De tous les groupements politiques qui sollici­tent l'attention du public électeur aujourd'hui, il n'y en a qu'un qui soit totalement différent de tous les autres ; et ce groupement-là n'est pas un parti. C'est l'Union Créditiste des Électeurs dans la pro­vince de Québec, l'Association Créditiste du Cana­da dans le domaine fédéral.

Deux traits caractéristiques

Pourquoi ce groupement politique est-il différent de tous les autres ?

C'est, premièrement, parce que l'Union Crédi­tiste des Électeurs s'occupe bien plus des électeurs que des candidats. Elle place sur un piédestal la masse du peuple, non pas quelques personnages de prestige. Elle ne s'organise pas pour donner un siè­ge au parlement à 90 individus dans la province de Québec ou à 245 à Ottawa ; elle s'organise pour obtenir un dividende national à trois millions de personnes dans notre province, à douze millions dans tout le Canada.

C'est, deuxièmement, parce que le Crédit Social est le seul mouvement politique qui propose de changer le système financier actuel.

La puissance respectée par les autres

Tout le monde sait bien qu'aujourd'hui, les pro­blèmes sont tous, avant tout, des problèmes d'or­dre financier. Or, pas un seul des partis politiques, ni anciens ni nouveaux, ne veut toucher au systè­me financier actuel. Seule, l'Association Créditiste du Canada porte, au premier point de sa politique, l'adaptation de la finance à la production et aux besoins.

Sans doute que certains aspirants au pouvoir, surtout dans les partis qui n'ont encore jamais ad­ministré, placent toutes sortes de réformes dans leur programme. Mais ils oublient de toucher à la puissance qui restreint à son gré la portée de tou­tes les réformes.

C'est très émouvant d'entendre des orateurs ré­clamer une politique basée sur l'institution fami­liale. Mais, qu'est-ce donc qui empêche la famille de fleurir ? Qu'est-ce qui empêchait les jeunes de se marier avant -d'être appelés à s'enrôler pour la défense d'une civilisation qui n'avait pas de place pour eux ? Qu'est-ce qui empêche la maman de ren­dre la maison attrayante et de garnir suffisam­ment la table de famille ? Est-ce la stérilité de l'a­griculture et de l'industrie canadiennes ? Ou n'est-ce pas plutôt la stérilité délibérée du système à piastres ?

Mais ces messieurs institueront les allocations familiales, nous disent-ils. Ils ne nous disent point qu'ils les prendront dans la poche du voisin. Or, le voisin a, lui aussi, le devoir de soutenir ou préparer une famille.

Ils prescriront des augmentations de salaires, di­sent-ils. Ils ne nous disent point que les prix mon­teront aussi vite que les salaires.

Ils nationaliseront les monopoles industriels, di­sent-ils. Ils n'ajoutent point que leur gouvernement taxera les citoyens pour acheter ces grosses indus­tries. Ils n'ajoutent point que la nationalisation changera les salariés des monopoles industriels en salariés du gouvernement ou de commissions gou­vernementales, les esclaves des trustards en es­claves du patronage politique.

Du travail ou des produits ?

Tous les partis politiques réclament l'embaucha­ge intégral, de l'emploi pour tout le monde. Ils vont demander aux cinq parties du monde de contribuer à fournir de l'ouvrage aux Canadiens. Ils vont s'in­génier pour que la science appliquée ne donne pas de loisirs aux hommes.

Seule, l'Association Créditiste du Canada propo­se de placer le pouvoir d'achat au niveau de la production, même mécanisée, et non pas seulement au niveau de l'emploi. Seule, elle traite le travail comme un moyen pour produire et non pas comme une fin du système économique. Seule, l'Associa­tion Créditiste revendique le droit de vivre pour tous, du berceau à la tombe, et non pas seulement pour ceux qui contribuent à la production.

Et comment l'Association Créditiste atteindrait-elle ce but ? Simplement en enlevant l'obstacle.

Le Crédit Social dit : S'il y a du blé et un meu­nier, il doit y avoir de la farine ; s'il y a de la fari­ne et un boulanger, il doit y avoir du pain. Et il ajoute : Si le manque d'argent s'oppose à cela, il n'y a qu'à décréter la venue de l'argent, à l'endroit où il faut et quand il faut.

Pour cela, évidemment, il faut une autorité dans le pays qui ait le devoir de décréter la naissance d'argent et son mode d'émission, en rapport avec les produits et avec les besoins en face de ces pro­duits.

Or, seule l'Association Créditiste du Canada pla­ce au premier rang de sa politique l'institution d'une autorité monétaire pour accomplir cette fonction. C'est là ce qui la distingue de tous les partis politiques. Aucun parti n'envisage cette ins­titution. Tous songent à s'accommoder le mieux possible du système actuel.

Louis Even

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