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Secours direct et dividende

Gilberte Côté-Mercier le lundi, 15 mai 1944. Dans Réflexions

"Voyez comme les secours directs ont fait des paresseux ! N'en sera-t-il pas de même du dividen­de du Crédit Social, qui lui aussi sera de l'argent donné pour rien ?" objecte-t-on aux créditistes.

Réponse : Il y a une différence essentielle entre le secours direct du temps de chômage et le divi­dende du Crédit Social.

Le secours direct venait au chômeur à la con­dition que le chômeur ne travaille pas. Si le chô­meur se mettait à travailler, tout de suite il per­dait son secours direct. Le secours direct compor­tait donc une défense de travailler pour celui qui en bénéficiait. Il n'est donc pas étonnant que le secours direct ait forgé des paresseux.

Le dividende, lui, est donné sans conditions, à tous sans exception. Le travailleur comme le pa­resseux en jouiront. Il ne favorisera donc pas les paresseux.

De plus, le dividende sera la porte ouverte à tous les travaux qui demandent une certaine sécu­rité pour être commencés ou même pour s'effectuer.

Telles les inventions de toutes sortes : les inven­teurs ont besoin de réfléchir d'abord et de faire des expériences. Pendant ce temps, leurs inven­tions ne rapportent rien en argent. Les inventeurs doivent pourtant vivre pendant ce temps. Le dividende les aidera à attendre les revenus de leurs inventions. Et l'on ne condamnera plus des génies à vivre héroïquement pour donner à l'humanité tant de richesses, comme on l'a si souvent vu. Et l'humanité ne sera pas privée de nombre d'inven­tions, à cause de la misère financière des hommes de talents.

Telles aussi les œuvres sociales qui se fondent, et même celles qui vivent depuis longtemps. Elles ont besoin de la charité de ceux qui ont leur pain assuré. Le dividende sera le pain assuré des âmes charitables.

En un mot, le dividende rendra possible tout travail libre, celui qui est fait pour d'autres buts que le profit.

D'où l'on voit que le secours direct et le divi­dende mènent à deux pôles opposés. Le premier faisait des paresseux à cause des conditions qui y étaient attachées. Le second aide les travailleurs désintéressés, à cause de sa gratuité sans con­ditions.

Gilberte Côté-Mercier

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