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Remède : L'Union des Électeurs

le vendredi, 01 janvier 1943. Dans Réflexions

L'état de guerre a donné le champ libre aux amateurs de méthodes à la Gestapo.

Un tsar de l'huile impose des règlements. Puis des espions du tsar de l'huile font tout leur possi­ble pour induire des postes d'essence à manquer aux règlements. Lorsqu'ils y ont réussi, ils s'em­pressent de faire rapport contre ceux qui ont cédé et font cadenasser les postes d'essence.

Le but de la loi et des règlements est-il de pren­dre du monde en défaut ? La fonction des employés des commissions nanties d'un pouvoir souverain est-elle de faire les gens transgresser les règlements afin d'avoir la satisfaction de les punir ?

Voilà pourtant ce qui est au crédit du départe­ment du tsar Cottrelle.

Le tsar Gordon a bien aussi ses mouchards : pour essayer, par exemple, de faire des épiciers ac­cepter les coupons avant leur date et les mettre ensuite à l'amende pour avoir accepté des coupons avant leur date.

Ce qui est le plus écœurant en tout cela, c'est qu'on se sert de Canadiens français pour surpren­dre, dénoncer et faire punir d'autres Canadiens français. Et ce qui est prometteur d'un bel ordre d'après-guerre, c'est qu'on manifeste clairement l'intention de continuer après la fin de la guerre, sous le nom d'économie dirigée et sous prétexte d'é­viter le marasme économique d'avant-guerre.

Comme si la crise d'avant-guerre était imputa­ble à l'entreprise privée ! Les financiers sortent in­demnes, et le monde sort lié, numéroté, catalogué, surveillé, espionné, mouchardé, vendu par des ser­pents et mangé par des tigres.

On sectionne le public, comme on a sectionné les mobilisables, pour procéder par classes, de façon à briser toute solidarité entre les victimes. Pendant que le grappin s'abat sur un groupe, les groupes épargnés sont heureux d'échapper et se tiennent bien tranquilles. Lorsque le tour d'un autre vient, ceux qui restent ne s'en considèrent que plus chan­ceux. Et c'est ainsi qu'on tue toute velléité de pro­testation. Divide et impera.

Il est difficile, sous les règlements de guerre, de discuter l'urgence ou l'inopportunité de telle ou telle mesure. Ce qui n'est aucunement justifiable, pourtant, ce sont les méthodes de corruption em­ployées pour soudoyer d'abord, dénoncer ensuite, puis punir. Et ce qui importe, c'est que les mesu­res dites de guerre ne soient pas destinées à la per­manence.

Que fait-on pour s'assurer que les mesures de guerre soient purgées des persécutions diaboliques d'un système d'espionnage et de délations ? Que fait-on pour s'assurer que ces mesures disparaîtront le jour où la guerre cessera ?

Abandonner ce soin aux politiciens qui ont si bien réussi à nous mettre et à nous maintenir dans le pétrin, c'est se livrer à l'esclavage du socialisme d'État, c'est se condamner à une vie rétrécie par la défiance perpétuelle du parent et du voisin.

Il n'y a qu'une réponse efficace aux mesures qui soulèvent le dégoût des hommes de cœur. Il n'y a qu'un moyen efficace pour faire hésiter les édic­teurs d'ukases, refroidir le zèle d'hommes mués en chiens de chasse et permettre d'envisager une paix de liberté : c'est une puissante Union des Électeurs, de tous les électeurs, indistinctement de leur cou­leur politique, pour faire prévaloir leur volonté commune et renvoyer à l'enfer les méthodes de l'enfer.

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