Il y a quinze ans, on était embarqué dans une période de misère en face de l'abondance, de chômage en face des besoins. On accusait les machines et on blâmait le progrès, au lieu de s'en prendre aux manipulateurs de l'argent et à leurs valets de la politique.
On semble en revenir là.
Le chômage a reparu et augmente à Québec — et ailleurs. La ville de Québec entreprend des travaux d'égouts et d'aqueduc sur la première avenue de Limoilou. Et voilà qu'au conseil de ville de l'intellectuelle capitale de Nouvelle.France, on s'oppose à ce qu'une seule pelle mécanique fasse son apparition sur les chantiers. La machinerie au garage et les hommes dans la boue ! — pour que ces hommes aient le droit de manger.
Est-ce un égout et une conduite d'eau qu'on veut ? Ou bien, veut-on seulement occuper des hommes ?
Voilà où mène la stupide opposition au dividende pour distribuer les fruits du progrès, et l'attachement irréductible au fameux règlement en vertu duquel nul ne peut toucher aux produits du pays s'il n'a pas participé personnellement à la production quelque part.
La guerre perpétuelle, la destruction des machines, l'atrophie du cerveau humain, devraient être réclamée par les prédicants de l'embauchage intégral.