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Québec remet en question la primauté parentale

Alain Pilote le samedi, 01 janvier 2022. Dans Famille

Non M. Legault, l’enfant n’appartient pas à l’État

Le 1er décembre 2021, Lionel Carmant, ministre québécois délégué à la Santé et aux Services sociaux, et membre du gouvernement du premier ministre du Québec François Legault, présentait en conférence de presse le projet de loi 15 pour une réforme de la loi sur la Protection de la Jeunesse, pour faire suite aux recommandations de la Commission Laurent, déposées six mois plus tôt.

Cette commission avait été créée à la suite du décès en avril 2019 d'une fillette de 7 ans de Granby, morte à l'hôpital après avoir été retrouvée ligotée dans la résidence familiale. Des enquêtes avaient montré par la suite que la DPJ (Direction de la Protection Jeunesse), censée protéger les enfants de violences familiales, était au courant depuis plusieurs mois de la situation de cette famille, mais avait failli à intervenir.

Le 23 mars 2021, le ministre Carmant avait été interrogé par la journaliste Anne-Marie Dussault de la télévision de Radio-Canada, pour savoir quelles suites il donnerait à ce rapport de la Commission Laurent. Voici des extraits de cet interview publié sur le site internet de Radio-Canada, sous le titre « DPJ : Québec pourrait revoir le principe de la primauté parentale » :

Mme Dussault : « Il y a une remise en question fondamentale sur la primauté du lien familial biologique ; la remise en question, c'est de dire: il faut avoir une famille stable, aimante, mais ça, ça veut dire un méchant coup de barre et confronter des gens qui défendent une idéologie qui n'est peut-être pas adaptée pour les enfants. M. Carmant, êtes-vous prêt à remettre ça en question ? »

M. Carmant : « Oui, tout à fait. On l'a dit, il faut que ce soit le bien-être de l'enfant qui prime ; la science nous montre également que les choses ont changé, on n'a pas besoin que ce soit la famille biologique nécessairement, il faut que l'enfant soit dans un environnement aimant… donc c'est ça qui va vraiment faire avancer nos travaux cet automne. »

Voilà des mots qui laissent songeur, on remet en question la primauté parentale, le fait que les parents naturels, biologiques, soient les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants. La journaliste dit que penser ainsi, c'est « défendre une idéologie qui n'est pas adaptée pour les enfants », et le ministre répond que « la science nous montre également que les choses ont changé, on n'a pas besoin que ce soit la famille biologique nécessairement. »

« La primauté de l'intérêt de l'enfant »

Ces paroles ont soulevé beaucoup d'inquiétude parmi les familles, à savoir si Québec allait remettre en question le principe de la primauté parentale. Eh bien, la conférence de presse du ministre Carmant le 1er décembre n'a pas dissipé ces craintes, mais les a plutôt confirmées. On ne parle plus de primauté parentale, mais de la « primauté des intérêts de l'enfant ». Le ministre a déclaré :

« L'élément clé de ce projet de loi vise à placer l'intérêt de l'enfant au centre, comme élément prioritaire de toute décision le concernant… Ça ne veut pas dire que les parents n'ont plus leur rôle à jouer. Bien au contraire, ils demeurent des acteurs principaux dans le développement et le bien-être de leurs enfants. Nous sommes et serons toujours là pour appuyer les familles vulnérables. Cependant, et j'insiste lourdement, le bien-être de l'enfant est ce qui doit être considéré en premier lieu.

« Donc, notre projet de loi vise, entre autres, à renforcer la primauté de l'intérêt de l'enfant et le respect de ses droits… au chapitre II (de l'ancienne loi sur la Protection Jeunesse), il y avait une confusion qui persistait, qui altérait parfois les décisions. On y disait : Oui, l'intérêt de l'enfant est primordial, mais il faut toujours tendre au retour vers la famille. Donc, ça, on vient clarifier ça. Oui, c'est important, la famille, mais seulement si c'est dans l'intérêt principal de l'enfant. Donc, ça, ça vient vraiment clarifier les choses. »

Ce que veut dire le ministre Carmant, c'est que l'article 2.2. de l'ancienne loi est tout simplement supprimé dans le nouveau projet de loi. Cet article 2.2 se lisait comme suit : « la responsabilité d'assurer le soin, l'entretien et l'éducation d'un enfant et d'en assurer la surveillance incombe en premier lieu à ses parents. » Voilà donc un « obstacle » d'éliminé dans l'optique du ministre.

Pour ceux qui n'auraient pas encore compris le but de ce projet de loi, le premier ministre François Legault a publié ceci sur sa page Facebook, le 2 décembre 2021 :

« C'est une journée historique ! Mon collègue, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a déposé aujourd'hui le projet de loi modifiant la Loi sur la Protection de la Jeunesse.

« Il y a 2 ans, on a vécu un drame horrible avec le décès de la petite fille de Granby dans des conditions atroces. On s'est promis qu'il y aurait un avant et un après Granby. On s'est engagé à donner suite aux recommandations du rapport de la Commission Laurent et aujourd'hui on livre la marchandise.

« Dorénavant, on va mettre l'intérêt de l'enfant en premier, avant sa famille biologique. »

À l'État, ou aux parents ?

Et si ces fonctions n'incombent plus aux parents biologiques, à qui incombent-ils ? À l'État, à des étrangers ? C'est ce que le nouveau projet de loi prévoit, en facilitant l'adoption des enfants par une nouvelle famille d'accueil. Mais qui est apte à décider ce qu'est « le meilleur intérêt » des enfants ? L'État, ou les parents biologiques ? L'enfant appartient-il à l'État, ou aux parents ? Selon la philosophie communiste, l'enfant appartient à l'État, et plusieurs juges de la province de Québec n'hésitent pas à le mentionner dans leurs jugements.

Pourtant, l'enseignement de l'Église — et le gros bon sens — nous disent le contraire. Le principe de subsidiarité — un des quatre principes de base de la doctrine sociale de l'Église — enseigne que les parents ont préséance sur l'État, et que les gouvernements ne doivent pas détruire les familles ni l'autorité des parents. Bref, comme l'Église l'enseigne, les enfants appartiennent aux parents, et non à l'État :

« Aussi bien que la société civile, la famille est une société proprement dite, avec son autorité et son gouvernement propre, l'autorité et le gouvernement paternel... La société domestique a sur la société civile une priorité logique et une priorité réelle... Vouloir donc que le pouvoir civil envahisse arbitrairement jusqu'au sanctuaire de la famille, c'est une erreur grave et funeste... L'autorité paternelle ne saurait être abolie, ni absorbée par l'État... Ainsi, en substituant à la providence paternelle la providence de l'État, les socialistes vont contre la justice naturelle et brisent les liens de la famille. » (Léon XIII, encyclique Rerum Novarum, n. 12-14)

Dire que l'enfant appartient à l'État et non aux parents est une philosophie qui est malheureusement répandue de plus en plus dans nos sociétés, et on dit même que les enfants doivent être retirés dès leur plus jeune âge de « la mauvaise influence » de leurs parents, pour recevoir à la place l'influence, la pensée de l'État. C'est ainsi qu'on pousse pour placer les enfants dès le plus bas âge dans les garderies (voir article en page 8) ou bien non seulement à la maternelle, mais à la prématernelle. C'est ainsi que le président américain Jœ Biden annonçait en octobre dernier, dans son plan de relance de 1750 milliards, un accès gratuit à la prématernelle pour tous les enfants de 3 à 4 ans.

Les Protocoles de Toronto

Le Canadien Serge Monast, journaliste d'enquête décédé en 1996, avait publié en 1995 un document intitulé « Les Protocoles de Toronto », où il dévoile une rencontre des hautes instances de la franc-maçonnerie anglo-saxonne à Toronto en juin 1967 pour la mise au point du plan de la « Chute des Nations » et l'établissement d'un Nouvel Ordre Mondial. Cette réunion secrète, hautement confidentielle, est organisée par les « 6.6.6. » (c'est ainsi qu'ils se nomment eux-mêmes), c'est-à-dire ceux qui dirigent les 6 plus grandes banques mondiales, les 6 plus grands consortiums énergétiques de la planète, et les 6 plus grands consortiums de l'agro-alimentaire. Voici ce que ce document dit au sujet des « bureaux pour la Protection de l'Enfance » et la destruction de l'autorité parentale :

« Pour la réussite de notre Plan Mondial (le Plan Rouge), il nous faut faire implanter dans toutes les sociétés occidentales des années 70, des "Bureaux pour la Protection de l'Enfance" dont les fonctionnaires (de jeunes intellectuels sans expérience, fraîchement sortis d'universités où sont mis en évidence nos principes mondialistes), feront respecter à la lettre, sans discernement, la "Charte des Droits de l'Enfant". Qui osera s'opposer à cela sans en même temps être identifié aux barbaries du Moyen-Age ?

« Cette "Charte" laborieusement mise au point dans nos "Loges", nous permettra enfin de réduire à néant toute autorité parentale en faisant éclater la famille en individus farouchement opposés les uns aux autres pour la protection de leurs intérêts personnels. Elle encouragera les enfants à dénoncer des parents trop autoritaires parce que trop traditionnels, trop religieux. Elle contribuera ainsi à soumettre les parents à une "psychose collective de la peur" ; ce qui provoquera inéluctablement, d'une manière générale dans la société, un relâchement de l'autorité parentale. Ainsi nous aurons réussi, dans un premier temps, à produire une société semblable à celle de la Russie des années 50' où les enfants dénonçaient à l'État leurs parents, et cela sans que personne ne s'en aperçoive.

« En transférant ainsi à l'État le "rôle parental", il nous sera plus facile, par la suite, de nous accaparer, une par une, de toutes les responsabilités qui avaient été, jusqu'à date, du ressort exclusif des parents. C'est ainsi que nous pourrons faire considérer par tous comme étant un abus contre l'enfant, l'enseignement religieux traditionnel d'origine judéo-chrétienne.

« Dans un même temps, mais à un autre niveau, nous ferons inscrire dans les plus hautes lois des nations, que toutes les religions, les cultes et les pratiques religieuses de tous genres, y compris la sorcellerie et la magie, doivent toutes être respectées au même titre les unes que les autres. Ce sera par la suite d'une aisance déconcertante que de transférer ce rôle de l'État par rapport à l'enfant aux plus hautes instances internationales, telles les Nations-Unies.

« Comprenons bien ceci : Notre but n'est pas de protéger les enfants ou qui que ce soit d'autre, mais bien de provoquer l'éclatement, puis la chute des nations qui sont un obstacle majeur à la mise en place de notre "Nouvel Ordre Mondial". C'est la raison pour laquelle les « Bureaux de Protection de l'Enfance » doivent être investis d'une autorité légale absolue. Ils doivent être en mesure, comme bon leur semblera, mais toujours sous le prétexte de la protection de l'enfant, de pouvoir retirer ces derniers de leurs milieux familiaux originels, et les placer dans des milieux familiaux étrangers ou des centres gouvernementaux déjà acquis à nos principes mondialistes et religieux.

« Par conséquent, sera ainsi achevée la brisure définitive de la « cellule familiale occidentale ». Car sans la protection et la surveillance de leurs parents originaux, ces enfants pourront ainsi être définitivement handicapés dans leur développement psychologique et moral, et représenter, par voie de conséquence naturelle, des proies facilement adaptables à nos visées mondialistes.

« Pour la réussite assurée d'une telle entreprise, il est primordial que les fonctionnaires travaillant dans ces « Bureaux » au service de l'État, soient jeunes, sans expérience passée, imbus de théories que nous savons vides et sans efficacité, et surtout, soient obsédés par l'esprit missionnaire de grands protecteurs de l'enfance menacée. Car pour eux, tous les parents doivent représenter des criminels en puissance, des dangers potentiels au bien-être de l'enfant ici considéré comme étant un « Dieu ».

Nous voyons donc que ce qui inspire nos gouvernements et leur DPJ et autres "Bureaux de Protection de l'Enfance », ce sont les principes du communisme et de la franc-maçonnerie, ennemis du christianisme.

Abus de pouvoir

Dans son rapport, la Commission Laurent prétend vouloir venir en aide aux parents, mais veut en même temps élargir le pouvoir de l'État. Pour soi-disant défendre les droits de l'enfant et s'ingérer dans la famille, on veut confier à l'État et la DPJ un maximum de pouvoir

On dira qu'il est normal de retirer les enfants de leur milieu familial lorsqu'ils y subissent des mauvais traitements, de la violence physique, des abus, etc. L'intention de protéger les enfants est louable, mais comme il arrive dans beaucoup de cas, le diable se cache dans les détails et les applications de cette loi.

Par exemple, les cas de violence contre des enfants représentent moins de 5 pour cent des interventions des employés de la DPJ, qui doivent intervenir toutes les fois qu'une plainte anonyme est faite contre une famille. (En réalité, la police pourrait très bien s'occuper si besoin est de ces cas de violence familiale.) Plusieurs de ces dénonciations anonymes ont pour origine des querelles de voisins, ou bien lorsqu'on juge que les valeurs transmises par une famille ne correspondent pas au « meilleur intérêt » de l'enfant. C'est ce qui fait que plusieurs bons parents se font retirer injustement leurs enfants par la DPJ.

Le projet de loi dit que le motif pour retirer un enfant est l'intérêt de l'enfant, mais le projet de loi ne définit pas ce qu'est cet intérêt. C'est le sens qu'on peut donner aux fameux mots magiques « meilleur intérêt de l'enfant » qui est sujet à interprétation, et qui peut être défini par l'État d'une manière totalement contraire aux convictions des parents naturels. Si un voisin, ou l'État, n'aime pas les valeurs chrétiennes que vous voulez transmettre à vos enfants, il vous dénoncera, et des intervenants de la DPJ feront irruption chez vous.

Ou bien, si votre enfant demande à changer de sexe (disons qu'il est né biologiquement garçon et qu'il veut devenir une fille) et que vous refusez, vous irez contre ses désirs, donc contre « le meilleur intérêt » de l'enfant. Un exemple d'actualité : aujourd'hui, on a besoin de l'autorisation des parents pour la vaccination de leurs enfants ; avec cette nouvelle loi, c'est le désir de l'enfant qui prévaudrait, et non la volonté des parents. De plus, le projet de loi 15 dit que chaque enfant aura un avocat, qui lui demandera ce que sont ses souhaits. S'il veut changer de sexe, qu'il en soit ainsi, dira son avocat !

Démanteler la DPJ

Mme Andrée Ruffo, une ancienne juge au Tribunal de la Jeunesse pendant plusieurs années, a vu elle-même plusieurs abus commis par la DPJ, et elle ne mâche pas ses mots pour dénoncer ces abus, et réclamer tout simplement le « démantèlement » de Protection Jeunesse. On peut lire dans un article de l'agence QMI daté du 20 janvier 2020 paru dans le Journal de Montréal :

« L'ex-juge Andrée Ruffo estime que le temps est venu de démanteler la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). "Bien sûr qu'il faut démanteler la DPJ. Pour moi, il n'y a aucun doute", a-t-elle confié en entrevue à QUB radio.

« Maintenant à la retraite, Mme Ruffo réagissait à un jugement du Tribunal de la jeunesse qui a dévoilé mardi les sévices subis par le frère de la fillette martyre de Granby. Elle est d'avis qu'il en revient à la famille élargie et à la communauté de prendre la responsabilité de l'enfant, non pas à la DPJ.

« "La responsabilité des enfants, ça appartient aux parents", a-t-elle fait savoir... "Ce n'est pas à l'État de s'occuper des enfants en premier lieu, a-t-elle ajouté. Premièrement les parents, deuxièmement la communauté, et ensuite (l'État) ultimement, mais ça, ce sera 10 %, ce ne sera pas des centaines de milliers d'enfants."

« Est-ce qu'il est temps de lancer une commission d'enquête sur la DPJ ? "C'est plus que temps", a indiqué Mme Ruffo. Si, à son avis, la commission Laurent a ses mérites, il faut d'ailleurs faire attention au choix des personnes qui y témoignent, puisque trop d'entre elles sont en fonction à la DPJ… "J'aimerais bien qu'on repense la fameuse confidentialité, la confidentialité qui protège la DPJ. [...] Pourquoi c'est si sacré ? Parce qu'on protège la DPJ", a également souligné Andrée Ruffo.

« L'ex-juge s'est dite extrêmement inquiète du manque de transparence de la DPJ, même envers les familles d'accueil qui reçoivent les enfants sans connaître les difficultés qu'ils ont traversées. "Prenez l'exemple dans une famille d'accueil où on a deux grands garçons de 12-13 ans qui ont été abusés et qui sont des abuseurs, a-t-elle souligné. La travailleuse sociale place deux enfants de 8-9 ans dans cette famille-là, eh bien une demi-heure après ces enfants-là sont abusés par les grands garçons, mais personne n'a dit que ces enfants-là, les plus grands, avaient été des abuseurs." »

En conclusion, l'État devrait respecter l'autorité des parents, aider les parents qui ont des problèmes, leur donner un soutien, et non pas les tasser complètement et s'emparer de leurs enfants. (À ce sujet, un site intéressant à consulter est lespapas.org, qui donne de très bonnes suggestions pour modifier le projet de loi 15 pour le rendre plus respectueux de la primauté parentale.) Que la sainte famille de Jésus, Marie et Joseph protège nos familles, protège les parents et les enfants, et protège la primauté parentale !

Alain Pilote

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