Le 13 mars, l'Assemblée Législative de Québec presque à l'unanimité (seul M. Marier s'y refusant), adoptait la motion Bergeron, légèrement amendée par M. Riendeau, exprimant le vœu :
"que le gouvernement fédéral accorde une amnistie légale aux personnes qui, de bonne foi, ont enfreint les lois militaires du pays."
Il y a longtemps que l'Union des Électeurs profite de toutes les occasions pour exprimer cette demande d'amnistie. Déjà elle a fait adopter la même résolution par maints conseils municipaux.
Des journaux libéraux, comme Le Canada si dévoué à M. King, le Canadien Libéral si dévoué à M. Godbout, La Voix des Bois-Francs, et d'autres, ont critiqué l'attitude de l'Union des Électeurs et ont soutenu que l'amnistie aux déserteurs serait une insulte aux soldats revenus du front.
Malgré ces protestations de feuilles rouges, les Libéraux en Chambre ont voté sans hésiter pour la motion Bergeron. C'est sans doute qu'ils sentent la pression de leurs électeurs. Le député canadien-français qui aurait rejeté la motion pour l'amnistie se serait trouvé en mauvaise posture devant ses électeurs de plus en plus alertés et unis pour l'action par l'Union des Électeurs.
Comme l'amnistie n'est pas encore accordée par Ottawa, nous invitons fortement les électeurs éveillés à continuer leurs pressions et faire adopter la même résolution par leurs conseils municipaux, au plus tôt, partout où ce n'est pas déjà fait.
Certains maires et conseillers hésitent, en remarquant que c'est une question du ressort fédéral. C'est autant une question d'ordre fédéral à Québec que dans la municipalité ; et pourtant le parlement de Québec, qui doit bien connaître son affaire, n'hésite pas à prier le fédéral d'y voir. Nous voyons pareillement l'assemblée législative de l'Alberta demander que le gouvernement fédéral augmente la pension de vieillesse à $50 par mois et la fasse commencer dès l'âge de 60 ans.
S'il est permis aux citoyens d'exprimer leurs vœux au fédéral personnellement ou en groupes privés, il leur est certainement permis aussi de lui exprimer ces mêmes vœux par l'intermédiaire de leurs représentants attitrés, soit à Québec, soit dans leur conseil municipal.
