Pour ne pas trop nuire à sa réputation, nous ne donnerons pas le nom de l'orateur qui, à Rouyn, le 18 avril, dit aux créditistes : "Si vous n'étiez pas si forts, il y a longtemps qu'on aurait réglé votre cas".
Le respect n'est-il donc dû qu'à la force ?
Si vous êtes faible, on ne fera aucun cas de toutes vos demandes ni de votre doctrine, quand même celle-ci serait la vérité et que celles-là seraient bien fondées.
Si vous êtes fort, quand bien même on abhorrerait tout ce que vous dites, on vous écoutera poliment et on composera avec vous.
À ce compte-là, il était bien permis de mépriser les apôtres et de tourner leur prédication en ridicule, et il était tout à fait dans l'ordre de faire des mamours au puissant monde païen.
Toutefois, puisque pour les politiciens c'est la force qui compte, ne manquons aucune occasion de leur faire sentir que le Crédit Social n'est plus au berceau.