Prompt à mettre la main dans votre poche ; excessivement lent à vous remettre ce qui vous appartient. Qui cela ? Le gouvernement.
Votre salaire est à peine gagné, avant même qu'il vous soit mis entre les mains, le gouvernement fédéral prélève ce qu'il appelle l'impôt sur le revenu.
Pour ne pas manquer son coup, il prend une grosse bouchée, plus grosse que ne le comporte votre gain.
Il vous prend ainsi sa grosse bouchée semaine après semaine, durant toute l'année, et vous demande de lui présenter, au bout de l'année, la facture de ce qu'il a pris en trop : il vous le rendra.
Lorsque vient le temps de rendre, c'est toute une autre histoire. Formules à remplir, puis des mois à attendre.
" Nous avons sous les yeux le double de la feuille d'impôt sur le revenu de M. Émile Hachez, de Chicoutimi.
Le gouvernement lui doit $102.19. Cette réclamation a été faite et signée par M. Hachez le 30 juin 1943. Il attend encore la remise.
Promptitude à saisir plus qu'on a le droit de prendre. Une éternité pour restituer. Cela ressemble étrangement aux manières des voleurs.
Des journaux ont écrit qu'un pompier ou un homme de police qui se met en grève viole son serment d'office, qu'il trahit la cause du bien commun dont sa fonction le constitue défenseur.
Très bien. Mais que dire alors des députés, des ministres qui font la grève contre leur devoir ? Sans démissionner de leur titre aux honoraires de députés ou de ministres, ils démissionnent réellement de leurs fonctions : ils trahissent leur mission, publiquement, ou en cachette.