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Pour une économie d'abondance

le jeudi, 15 juin 1944. Dans L'économique

L'économie de paix doit être une économie d'abondance. Si l'on veut maintenir la rareté dans un monde de production abondante, la paix ne peut durer. L'abondance non distribuée appelle la destruction, et la guerre est le moyen efficace par excellence pour détruire.

Si l'on refuse de distribuer l'abondance étalée devant les hommes, et si l'on continue d'exiger l'emploi pour donner à manger, il faudra employer les hommes à détruire, puisque la production mo­derne vient plus vite que le travail.

Pourquoi, depuis qu'on est en guerre, des mil­liers et des milliers de familles vivent-elles mieux qu'avant la guerre ? Parce que tout le monde est employé, les uns à produire et un plus grand nom­bre à détruire. S'il n'y en avait pas d'employés à détruire, il n'y aurait pas assez d'emploi pour occuper tout le monde. Il faudrait des dividendes pour remplacer ou compléter les salaires.

Un monde de production abondante, comme le monde moderne, ne peut être en paix que si l'on donne des dividendes pour absorber l'abondance. Si l'on refuse les dividendes, il faudra ou laisser des ventres creux devant des greniers pleins, com­me de 1930 à 1939, et cela invite à la révolution, ou s'embarquer dans la destruction massive, com­me depuis 1939, et cela signifie la guerre.

L'économie de rareté ne convient qu'à un monde en disette naturelle ou à un monde en guerre. La disette naturelle n'existe plus aujourd'hui. Si l'on veut continuer la rareté, il faut donc mettre le monde en guerre.

La succession des crises et des guerres est nécessaire pour maintenir la rareté dans un monde qui exubère l'abondance.

Le caractère dominant de la production moder­ne, c'est son abondance. Le caractère dominant de la distribution doit donc être la facilité.

Plus les produits viennent vite et abondants, plus ils doivent entrer vite et abondants dans les maisons. Autrement, c'est la production qui arrête, c'est le chômage généralisé qui s'installe, c'est la grande misère en face de la grande abondance possible. On a connu cela avant de se jeter à la gorge les uns des autres.

Or, tous les plans d'après-guerre, sortis des don­jons de la finance ou des officines de la politique, sont des plans qui conviennent à une économie de rareté. Tous commencent par vider les poches, parce que les poches pleines en face de l'abondance n'auraient besoin ni des plans ni des bureaucrates qui tiennent le monde en tutelle.

L'assurance-chômage, l'assurance-maladie, et toutes les autres singeries de sécurité sociale qui retiennent les méninges des penseurs du régime, comportent :

    1. Votre enregistrement ;

    2. Votre dossier, monté à coups de formules, d'en­quêtes, d'inspections, de mouchardises ;

    3. Vos contributions en argent, diminuant ainsi votre droit à l'abondance.

Tous ces plans, nés de cerveaux socialistes et acceptés par des imbéciles qui ne s'en doutent pas, n'ont pas plus de rapport avec les réalités de l'abondante production moderne, que les sentiers des sauvages dans les bois n'en avaient avec le trafic automobile de nos jours.

Tous les partis politiques, leurs plans et leurs programmes, ne sont que des rééditions pour tenir l'homme dans le carcan et à la ration. Seuls, le Crédit Social et l'Union Créditiste des Électeurs apportent quelque chose de réellement nouveau en économique et en politique.

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