D'après le journal suisse Berner Tagwacht, Mgr Salliège, archevêque de Toulouse (France), au cours d'une conférence récente, a posé les sept points suivants :
1. La tâche sur le prolétariat doit disparaître.
2. Cette tâche a son origine dans le système capitaliste libéral qui considère l'homme comme un élément du prix de revient et pour qui le profit passe avant tout.
3. La classe ouvrière sera opprimée tant que l'argent restera roi du monde au moyen des trusts qui dominent tout et façonnent l'opinion publique, la presse et la propagande.
4. C'est un scandale que l'abondance ne puisse produire que la pauvreté et que la science technique, au lieu de libérer le travail, l'assujettisse.
5. La machine, en elle-même, n'a pas marqué un progrès. Elle a libéré les ouvriers des lourdes besognes, mais l'homme l'a utilisée pour le profit, pour le gain et la production, non pour l'avantage de l'ouvrier.
6. Le progrès de l'économie par la machine, s'il correspond à une moralité plus élevée, ne devrait pas engendrer l'assujettissement de la classe ouvrière, ni le prolétariat, ni le chômage, mais, en relevant le niveau de vie chez les personnes de toutes classes, augmenter les heures de loisir.
7. Sans fraternité et sans amour, la science technique peut écraser les travailleurs, et elle l'a déjà fait. Avec l'amour et la fraternité, la perspective change complètement. La science technique devient une libératrice.
Relever le niveau de vie chez les personnes de toutes classes, augmenter les heures de loisir, diminuer le prolétariat au lieu de l'accroître, faire cesser le scandale de la pauvreté en face de l'abondance inutilisée — n'est-ce pas ce que réclament les créditistes ?
De la fraternité et de l'amour — est-ce possible avec un système dans lequel un homme ne peut se tenir debout qu'en couchant les autres à terre ?