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Perroquets ou vendus

Gilberte Côté-Mercier le jeudi, 01 octobre 1942. Dans Réflexions

Les journaux, quotidiens ou hebdomadaires, qui hospitalisent des annonces payées par le gouvernement, ont le soin, de temps en temps, de souhaiter que le contrôle de la main-d'œuvre et du commerce par le gouvernement persiste après la guerre, parce que cet état de choses nécessite beaucoup d'employés et que cela diminuera le chômage.

À quoi pensent donc ces journalistes qui, en d'autres pages parfois, ont crié contre le socialisme, ont reproduit des encycliques condamnant le socialisme, ont blâmé la dictature nazie, etc. ?

Quelle différence y a-t-il donc entre une dictature et un gouvernement qui régente tout ? Quelle différence entre le socialisme et le gouvernement propriétaire de tous les biens par les taxes et propriétaire de tous les bras et cerveaux par l'emploi sélectif obligatoire ?

Ah ! mais, on aura le chômage après la guerre, et un chômage affreux si le gouvernement ne se charge pas de l'emploi ! ! ! Au chômage affreux, causé par un progrès merveilleux, n'y aurait-il pas un autre remède que l'aliénation de la liberté des peuples ?

Ne voit-on pas dans cette conclusion encore un jeu des financiers, qui craignent que des hommes libres, servis par des machines très perfectionnées, ne se soucient pas de servir leurs monopoles ? Comment donc, en effet, les trustards pourraient-ils soumettre des hommes qui auraient le progrès moderne à leur disposition pour vivre ? Il n'y a qu'un moyen de tenir ces hommes en esclavage : c'est de le faire par la loi, derrière laquelle trône le financier. Et l'esclavage est voulu par le financier, et les gouvernements sont au service des financiers.

Et nos journalistes font l'affaire des financiers, une fois de plus.

Il en est parmi eux qui songent pieusement aux bénéfiçes que rapportent les annonces du gouvernement, annonces qui continueront tant que durera le service sélectif obligatoire.

D'autres journalistes, plus perroquets que penseurs, répètent tout bonnement les réflexions des "grands".

Quant aux moralistes de carrière, ils se sentiraient soulagés d'un grand poids si la liberté de tous était tuée, puisque la morale est la science de la liberté. Point de liberté, point de morale, et par conséquent point de responsabilité pour les moralistes. La fonction deviendrait une sinécure payante seulement !

Où allons-nous donc dans un monde contrôlé par une finance si stupide et tenu en place par des éducateurs si ignorants et si lâches ?

Gilberte Côté-Mercier

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