La situation dans bien des pays est désespérée. Selon les statistiques, la paroisse canadienne moyenne agonise. Son taux de natalité est suicidaire. La plupart des parents en âge d'avoir des enfants sont stérilisés ou pratiquent la contraception. La majorité de ceux qui pratiquent la contraception et vont à la Messe reçoivent la Sainte Communion, ce qui est un sacrilège objectif. Les enfants qui vont à l'école publique apprennent la contraception en huitième année. Peu d'entre eux assistent à la Messe dominicale. Les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse sont insuffisantes pour entretenir une Église florissante et évangélisatrice. Il est impossible que l'Église survive là où Humanae Vitae n'est pas enseignée et vécue.
Qui peut chiffrer le nombre des avortements ? Dieu seul connaît cette tragique statistique. Un rapport nous dit qu'on a pratiqué dans le monde en 1995 environ vingt-six millions d'avortements légaux et vingt millions d'avortements illégaux (cf. Heritage House'76: Abortion Facts.com). La même source révèle qu'aux États-Unis, il y a eu 580.760 avortements en 1972 et 1.210.883 en 1995. Dans Statistique Canada, nous lisons que les femmes canadiennes ont obtenu 114.848 avortements en 1997, une augmentation de 2,9% par rapport aux 111.649 de l'année précédente. Au Canada, le ratio d'avortement, ou nombre d'avortements par année pour 100 naissances vivantes, était de trente-trois. Les chiffres sont même pires au Québec. Nous lisons dans le Toronto Globe and Mail du 13 mars 2000: « Le nombre d'avortements au Québec a plus que doublé au cours des deux dernières décennies, ce qui donne à cette province canadienne un des taux d'avortement les plus élevés au monde en dehors des pays d'Europe de l'Est. Le Bureau des statistiques du Québec rapporte qu'en 1998, quarante et un avortements ont été pratiqués pour cent naissances vivantes. »
Ces statistiques ne rapportent qu'une partie des personnes avortées. Il faut y ajouter les vies exterminées par les contraceptifs abortifs. « On estime à 250 millions par année les avortements provoqués par les DIU et la pilule » (Faith and Facts, Emmaus Road Publishing, 1999, p. 114). Est-il exagéré de décrire le monde comme un abattoir ?
Si grand que soit le nombre des personnes tuées par avortement, celles que l'on prive de vie humaine et de croissance spirituelle sont bien plus nombreuses encore. Il faut ajouter au nombre de ces tragiques statistiques les millions qui auraient dû être et qui ne sont pas à cause d'une ligature des trompes ou d'une vasectomie. À la honte de cette privation pandémique d'âmes humaines, ajoutons que d'une manière générale le taux d'utilisation de la contraception parmi les catholiques n'est pas inférieur à celui de la population en général.