Ce qui suit n'est pas une annonce ni un conte.
Le régime bancaire, tel que nous le connaissons aujourd'hui, n'existait pas en Angleterre avant le régime de Cromwell, soit vers 1649. Dans son "Histoire d'Angleterre", l'historien Macaulay raconte que le système bancaire n'existait pas au temps de la Restauration (1660). Les marchands du temps avaient leurs coffres-forts et payaient argent comptant sur demande.
Une autre autorité, A. E. Feaveryear, place l'origine du système bancaire anglais en 1662. Les orfèvres commencèrent alors à donner des reçus pour l'or et l'argent qu'ils avaient en dépôt. L'on se passa ces reçus de l'un à l'autre. Et ainsi naissait la formule du chèque et du billet de banque. Les orfèvres s'aperçurent bientôt qu'ils pouvaient prêter plus que l'argent en leur possession.
L'historien Macaulay cite un pamphlet publié en 1695, dans lequel on peut lire : "En effet, pas un orfèvre n'avait dans ses voûtes les guinées ni les couronnes nécessaires pour répondre de ses billets." Autrement dit, l'orfèvre trompait ses clients en leur prêtant, ou en prétendant leur prêter, ce qu'il ne possédait pas.
Vers 1690, Guillaume d'Orange s'aperçut que sa guerre contre la France n'était pas très populaire. L'argent était difficile à trouver.
C'est alors que William Paterson, un économiste écossais, et un financier, eut l'idée de fonder une banque, sous le nom de "Banque d'Angleterre", dans le but de prêter de l'argent au Roi. Dans son projet de fondation, Paterson écrivait : "La Banque retire des intérêts sur des argents qu'elle crée de rien".
Les marchands de Londres étaient très enchantés du projet, mais le gouvernement n'en était pas aussi enthousiaste.
L'évêque Burnet dans son "Histoire de son Temps", en 1693, écrit : "La crainte de la centralisation du pouvoir de l'argent fut, en effet, le fond du débat si acrimonieux soutenu par les Torys et les Communes contre la fondation de la Banque d'Angleterre, de peur que la Banque devienne un monopole. Tout l'argent de l'Angleterre serait bientôt sous son contrôle, et dans quelques années, les directeurs de la Banque deviendraient les maîtres des biens et des richesses de la nation."
La fondation de la Banque d'Angleterre, en 1694, marqua le commencement de la dette nationale d'Angleterre, dette qui commença et se multiplia de la façon suivante :
1694 — 1,200,000 livres sterling,
1940 — 11,500,000,000 livres sterling
1943 — 19,237,000,000 livres sterling
Si l'on calcule la Livre Sterling à $5, on trouve que la dette de l'Angleterre en 1694 était d'environ $6 millions, alors qu'en 1943, elle atteignait $96 milliards, soit 16,000 fois plus élevée.
Voilà comment s'est multipliée la dette de l'Angleterre d'une façon phénoménale, sous l'impulsion de la "Banque d'Angleterre", mère du système bancaire moderne qui couvre le monde entier après 250 ans d'un travail poursuivi et acharné pour asservir le monde entier au culte du veau d'or.
Au Canada, voici comment a grimpé notre dette nationale depuis trente ans :
1914.. $ 335,997,000
1920.. $2,248,869,000
1939 $3,152,559,000
1943 (mars) $6,306,779,000
Notre dette nationale a continué de grimper depuis mars 1943, et l'on peut s'attendre à avoir une dette de plus de $10 milliards de dollars au sortir de la présente guerre. Soit 30 fois plus qu'en 1914.
Le seul service de l'intérêt sur notre dette nationale, calculé au mois de mars 1943, était de $205 millions, soit presque autant à payer en intérêt annuel que le total de notre dette nationale de 1914.
Aux États-Unis, la dette nationale au mois d'août dernier, d'après le Bulletin mensuel de la Trésorerie, se chiffrait à $209 milliards 764 millions de dollars. L'intérêt annuel sur cette dette s'élève à $4 milliards 33 millions de dollars.
Voilà des "petits" de la Banque d'Angleterre. Le "petit" américain est devenu plus gros que sa "mère" britannique. Il n'est donc pas surprenant de constater que la Finance Internationale compte bien établir son siège international à Washington de façon définitive après la guerre.
L'année 1944 marque donc le 250ème anniversaire de la fondation de la Banque d'Angleterre. Il semble bien que son étoile pâlit et qu'elle perd du prestige en vieillissant. La lumière se fait de plus en plus dans tous les pays du monde sur la fourberie du contrôle des banques et de leurs dettes impayables. Un peu partout, le peuple commence à secouer ses chaînes de plus en plus lourdes.
Cependant, les dominateurs du monde joueront certainement jusqu'à leurs dernières cartes pour maintenir leur dictature. Aussi plus l'on se bat pour la liberté, plus les chaînes grossissent. Les financiers veulent nous préparer, au sortir de cette guerre, une union internationale de pays : ça leur permettrait de nous créer également une dette internationale, une chaîne plus solide pour asservir tous les peuples.
Les efforts des forgeurs de chaînes pour conduire le monde au socialisme sous différentes couleurs se feront désespérés. La force montante du Crédit Social compte mettre un frein à "ceux qui contrôlent l'argent et le crédit, et sans la permission de qui nul ne peut plus respirer."
Ces dettes nationales, chaînes d'esclavage des peuples civilisés, nous saurons les changer en dividendes nationaux, gages de la libération. Nous saurons dompter les forgeurs de chaînes, et redonner à l'homme sa liberté, le plus grand bien reçu de son Créateur. C'est la grande Croisade contre l'esclavage et pour la liberté. Voilà la lutte entreprise et bien conduite par l'Union Créditiste des Électeurs dans la province de Québec.
Edmond MAJOR
Les pays libérés de l'Europe ne voient pas tous d'un bon œil leur mise en tutelle sous l'administration de l'Amgot. L'Amgot, c'est le conseil d'experts, parmi lesquels des banquiers de la haute, auxquels les alliés remettent la gestion des territoires occupés.
Un organe du général de Gaulle, La Marseillaise, écrivait au mois d'août : "Les Français comptent bien collaborer dans une fraternelle harmonie avec les valeureuses nations aux côtés desquelles ils combattent ; mais, dans le règlement de leurs propres affaires, les Français n'acceptent que leur propre conseil."
Roger Garreau, ambassadeur du gouvernement de Gaulle à Moscou, déclare également que la France, une fois libérée, n'accepterait pas la tutelle de cette organisation d'experts anglo-américains, parce que les 40 millions de Français savent quelle forme de gouvernement ils veulent.
C'est peut-être ce qui explique la froideur du président Roosevelt à l'égard du grand général français. L'Amgot n'aime pas le général de Gaulle, et le général de Gaulle n'aime pas l'Amgot.
Assurément, le président Franklin-Delano Roosevelt a du poids. Mais est-il parfaitement libre ? Il sait bien, en tout cas, ce qui arriva au président Théodore Roosevelt, dont la popularité aux États-Unis était encore beaucoup plus considérable que celle du Roosevelt actuel. Théodore Roosevelt osa s'en prendre aux financiers internationaux. Ceux-ci conspirèrent contre lui, suscitèrent du boycottage, des grèves, la restriction du crédit par les banques, et ils gagnèrent la partie.
Les meilleurs plans d'après-guerre pour un monde meilleur conduiront à peu de choses, ou même à rien du tout, tant et aussi longtemps que le gouvernement ne domptera pas les financiers internationaux.
(D'après The Voice, journal australien.)