Monsieur Modeste ne comprend pas beaucoup, dit-il, le Crédit Social. Il a, dit-il, lu des choses sur le Crédit Social ; mais il manque, dit-il, des chapitres au livre qu'il a lu.
Et Monsieur Modeste vous dit ces paroles avec un petit air humble qui ferait vraiment pitié au créditiste qui les écoute, si le créditiste n'était pas assez fin pour découvrir certaine ironie sous cette apparente bienveillance.
C'est bien sûr que monsieur Modeste ne comprend pas tout le Crédit Social, même il n'y comprend rien du tout, et ce qui est plus lamentable, c'est qu'il n'y comprendra jamais rien. Il n'a pas les dispositions d'âme voulues pour le comprendre.
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Notre professeur d'histoire des philosophies, à l'Université de Montréal, avant de nous permettre d'entamer l'étude d'un philosophe, nous faisait une recommandation. Il fallait enlever de notre esprit tout préjugé afin de chercher dans le système du philosophe ce qu'il y a de bon avant de condamner sa doctrine, même si nous savions d'avance que le penseur avait tort.
Par exemple, nous savions que Spinoza ne s'accordait pas avec saint Thomas d'Aquin, notre maître. Et pourtant, nous avions abordé. Spinoza comme si Spinoza avait eu raison. Et nous avions découvert ainsi que Spinoza avait eu des pensées très profondes et même nouvelles, qu'il avait fait avancer la science par son génie. Ce qui ne nous avait pas empêchés de toucher du doigt l'erreur du panthéiste.
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Monsieur Modeste n'a sans doute jamais entendu la leçon de notre professeur d'histoire des philosophies. Pauvre monsieur Modeste !
Monsieur Modeste n'a même pas entendu les leçons qui se donnent à l'église où l'on montre que le chemin de la lumière est l'humilité.
Ou bien, monsieur Modeste aurait si peu de science réelle, qu'il voudrait se donner des airs savants en ne comprenant pas ce que tout le monde comprend.
MARIE
