D'après une dépêche (Canadian Press) d'Ottawa, datée du 3 octobre, l'information recueillie de source gouvernementale indique que l'Europe aura besoin de moins de blé canadien qu'on avait d'abord cru.
La France qu'on croyait ruinée, aura des surplus de blé à fournir aux autres pays du continent qui en manqueraient.
Les États-Unis ont une belle récolte cette année, et ce que les pays recevront des États-Unis, ils ne le demanderont pas au Canada.
Quant au Canada, sa récolte 1944, de 450 millions de boisseaux, s'ajoute à une réserve de 350 millions de boisseaux. Il était prêt à fournir tout le blé nécessaire, mais il n'aura que des occasions limitées.
D'où le cri d'alarme : trop de blé !
Voici déjà une calamité de l'abondance qui s'abat sur notre pays. Qu'allons-nous faire de 750 millions de boisseaux de blé ? Il y a bien des familles canadiennes qui seraient prêtes à aider à solutionner le problème, mais elles n'ont voix au chapitre que dans la mesure où elles ont de l'argent à mettre sur le comptoir.
Pour nos grands hommes, ce n'est pas un problème d'argent, mais un problème d'abondance ! Et l'abondance, il n'est permis de s'en débarrasser qu'en l'expédiant bien loin, ou en la détruisant sous les yeux des affamés du pays.
Pourquoi sommes-nous entrés en guerre ? Sûrement pas pour améliorer le sort des familles canadiennes.