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Les Quatre Libertés

le mercredi, 15 mars 1944. Dans Réflexions

Dans une lettre au Sunday Express (Angleter­re) du 5 janvier, le chanoine Hannay écrit :

L'ours fait résonner les barreaux de sa cage au Zoo. Il les frappe bruyamment à cœur de jour et donne au spectateur l'impression qu'il a envie de sortir.

S'il a réellement envie de s'échapper, c'est un ours bien ingrat, parce qu'il jouit déjà des Quatre Libertés que les Nations-Unies et nous-mêmes devons pour­suivre aux prix d'une lutte si acharnée.

- Il est libéré du besoin, cet ours, car sa nourriture lui est fournie régulièrement chaque jour et il jouit d'un bon abri et d'une température convenable — toutes choses qui forment une partie importante du cher monde nouveau qui nous est promis.

- Il est libéré de la crainte : personne ne va lui tirer un coup de fusil ni lui tendre un piège perfide.

- La liberté de langage lui est assurée : il peut grogner tout le jour et toute la nuit, si cela lui fait plaisir, sans que personne ne vienne le déranger.

- Il possède également la liberté de conscience. Quelle que puisse être sa religion d'ours, il peut la pratiquer librement, sans craindre de persécution.

Cet ours jouit donc des Quatre Libertés ; et pour­tant, puisqu'il continue de s'en prendre aux barreaux de sa cage, il ne semble pas être libre. L'est-il ?

Les illustres francs-maçons qui ont fait applau­dir par un monde de badauds les Quatre Libertés de la Charte déjà ridée de l'Atlantique n'ont donc rien inventé.

Les Quatre Libertés de l'Ours du Zoo et les Qua­tre Libertés de l'homme enchaîné par la bureaucra­tie se ressemblent assez. Que valent des libertés qu'on n'obtient qu'au sacrifice de sa liberté per­sonnelle ?

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