Est-il possible pour tout homme éclairé, sage et libre de concevoir une école qui n'apprenne d'abord et obligatoirement à la jeunesse aimée de nos coeurs à bien penser pour bien vivre, qui instruise nos enfants sans les élever vers ce qui est noble et grand, et qui les élève sans les orienter définitivement vers la Fin dernière ? Peut-on concevoir, à moins d'être la triste victime d'une veulerie (manque d'énergie) morale et intellectuelle généralisée, une école à caractère monstrueux et absurde où la Vérité éternelle y serait évacuée, meurtrie voire trahie au profit de chimères utopiques et avilissantes ?
Le Bien, la Beauté, l'Amour pourront-ils être contemplés et vécus par la chair de notre chair, alors qu'on aura arraché hypocritement, subtilement la Lumière de leur intelligence, qu'on aura conspiré en vue de cacher à leurs yeux innocents et purs l'unique Voie qui mène à la Vie, de manière à les égarer vers de ténébreux et vains sentiers qui ne peuvent que déboucher in extremis que dans un pâturage de désespoir, de haine et de mort ?
Non, non et non ! Nul être sensé n'a jamais réglé et ne réglera jamais sur des doutes, sur des hypothèses farfelues, sa façon d'être et d'agir, mais toujours et partout, uniquement sur des convictions. La religion informe, alimente, soutient, justifie la morale non seulement au point de vue social, mais au for intime de chaque personne. C'est illusion et démence que de prétendre une morale sans Dieu, relativiste et subjectiviste. Bref, l'homme sans Dieu, sans vérités religieuses immuables et certaines pour éclairer son intelligence et façonner moralement sa volonté, succombera indubitablement à l'envoûtante sagesse mondaine et charnelle que Dieu a qualifiée de folie. L'homme sans Dieu ne peut devenir qu'une créature égoïste sans grandeur d'âme, sans noblesse de coeur et de sentiments, sans héroïques poursuites et conquêtes. Nul doute. Tout homme séparé de Dieu, révolté conscient ou inconscient contre les lois de Sa divine Majesté, sera toujours un bourreau, un tyran pour lui-même et pour ses frères. À vrai dire, l'histoire nous a parlé, et nous parlera encore... douloureusement, inexorablement.
Bien-aimés, ne nous laissons pas séduire, hypnotiser par toutes ces arguties mielleuses jetées aux quatre vents, par ce titanique et fiévreux langage des ennemis acharnés de notre Mère la Sainte Église catholique, dépassant toute jactance, toute arrogance humaine. Au-delà et loin au-delà de l'exorbitante audace, astuce qui tantôt a pris la forme ou la teinte d'un Jean Lesage à l'esprit révolutionnaire et anticlérical ; d'un Amendement insidieux et préparé de longue haleine de l'article 93 de la Loi Constitutionnelle de 1867 ; d'une Révolution factice et suicidaire du même article 93 déposée à la Chambre des communes en octobre 1997 ; d'une campagne systématique de dénigrement de l'époque de Duplessis et de sa merveilleuse milice religieuse qui faisait à l'époque l'envie de toutes les nations chrétiennes ; d'un rapport Proulx qui n'était ni plus ni moins qu'un anti-catholicisme déguisé et dissimulé, qu'une étape précise, réfléchie et organisée d'un long processus de déchristianisation amorcé il y a plus de deux cents ans par la Révolution de 1776 et 1789 ; au-delà, disons-nous, de toutes ces choses de tous ces faits divers et d'apparences éparses se cache une réalité troublante, inquiétante, horrible.
Seuls ceux qui osent s'envoler tels des aigles, se dégager courageusement de tous ces pièges de mensonges, pourront démasquer l'imposture, les manigances, la propagande « reptilienne », traversant et alimentant l'obsession de ces faux prophètes et semeurs de misère. Du haut de la Montagne sacrée, ils verront se dégager, petit à petit, les traits belliqueux et effrayants du Leviathan moderne, du Moloch Antéchrist, de l'éternel Désespéré et Ennemi du genre humain, de la Haine personnifiée : Satan ! Toujours perchés sur les pentes du Nouveau Sinaï, ils pourront jeter un cri d'alarme aux gens du monde en voyant les mailles du filet diabolique se refermer sur les sociétés et les habitants ahuris et déconcertés.
Enfin, comprendront-ils, à l'instar de nombreux papes depuis 1737, que sur chacun de ces maillons se trouvent gravés en lettres de sang les multiples noms des puissances infernales, véritables antichambres de la Géhenne éternelle, Sociétés Secrètes de l'Abîme sans fond d'où personne ne revient : FRANC-MAÇONNERIE, Grand Orient, Haute Loge, Illuminés de Bavières, B'nai B'rith, Hautes Ventes, Round Table, Trilateral Commission, CFR, Bilderbergers, Skulls and Bones, Pilgrims Society, etc.
Peu à peu, les intrépides ailes de Dieu pourront pénétrer, percer les événements historiques et politiques pour y découvrir la main cachée de Lucifer, son pouvoir mystificateur et occulte, son influence et sa direction. Malgré la fumée d'enfer jaillissant de ces groupes de malheur, ils pourront percevoir la logique diabolique, implacable, rigoureuse se dégageant de l'activité clandestine de ces Synagogues de Satan : acharnement intense, clairvoyant, irrémédiable contre l'ordre chrétien et surnaturel, la vraie Église et contre ses dogmes et ses vérités ; haine de la vraie religion et des traditions patriotiques. Méthodes à employer ? De toujours. Répandre des doctrines pestilentielles fatales aux Sociétés Chrétiennes sous la couverture de sophismes habilement choisis, à savoir : prôner l'apparente neutralité et laïcité de l'État pour ainsi arracher l'instruction religieuse de la protection de l'Église catholique ; clamer l'égalité des droits entre les partisans de l'erreur et ceux de la Vérité, entre les groupements sectaires et l'unique Église de Jésus-Christ, de façon à "déconfessionnaliser" les écoles dites catholiques ; couler dans le moule de l'école laïque les enfants de chrétiens de manière à former des « libres penseurs », des sceptiques et des athées dégagés de tout dogme, de toute vérité religieuse, de toute Révélation, du Dieu législateur et unique, en somme, par l'utilisation fallacieuse et empruntée de mots tels culture, neutralité, égalité, fraternité, science des religions, etc.
... Les Francs-Maçons — ou leurs fils spirituels — désirent inoculer goutte à goutte, dans l'ensemble de l'organisme éducatif, le venin maudit de leur désobéissance, de leur mépris manifeste envers Dieu et son Fils ; leur doctrine occulte, humaniste, athée, naturaliste, gnostique, théosophique, cabalistique est facilement repérable ; leur esprit est l'éternel Non Serviam de Lucifer (Je ne servirai pas), esprit de rébellion, de révolte et d'absolue indépendance ; leur religion, celle de la Maçonnerie, est la tentation de toujours du culte néo-païen de l'homme qui se fait « dieu », de l'homme qui écrit ses propres tables de la loi, de l'homme qui s'insurge devant les privilèges réservés à l'Éternel.
Bref, loin de former ces êtres magnifiques dont la seule passion était de servir et de se donner, à l'exemple du Christ, Serviteur de tous, victime et rançon pour tous, loin de former ces héros, disons-nous, l'École laïque, fille et servante de la Contre-Église qu'est la Franc-Maçonnerie, entend travailler dans les coulisses ténébreuses de ces couvents à faire, à ériger une nouvelle Tour de Babel, à former des « sous-hommes », des quémandeurs avares d'eux-mêmes, donnant toujours moins, revendiquant toujours plus. Jamais nos enfants se sacrifieront sans raison. Ne pouvant plus vivre la seule Vie qui mérite d'être vécue, ne pouvant tendre vers un bonheur qu'ils ignoreront, vers l'unique félicité qui mérite d'être désirée et étreinte, noyés dans une mer d'incertitudes, esclaves... de faméliques plaisirs, ils auront leurs caprices pour maîtres. Les lois humaines même seront un fer rouge brimant la revendication de leurs droits suprêmes, exempts des devoirs.
Mais qui protégera nos enfants contre l'ivresse de cette conjuration maçonnique et anti-chrétienne sinon ceux à qui leurs âmes fragiles ont été confiées par le Très-Haut. Nous, parents catholiques, ne donnons jamais, au grand jamais, le triste et scandaleux spectacle d'être restés impassibles et cois devant les attaques sournoises des loups ravisseurs. Osons braver l'impossible et alors Dieu, oh oui, Dieu ! sera avec nous. Le Seigneur des Armées.
Charles Buisson
