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Les cloches

Gilberte Côté-Mercier le dimanche, 01 août 1943. Dans Réflexions

Dans toutes nos églises, les cloches son­nent encore, belles comme toujours.

Le chant des cloches toujours est un chant d'amour.

Depuis que Jésus a changé la loi de crain­te en la loi de l'amour de Dieu, les cloches de nos églises chantent l'amour.

Depuis que des chrétiens s'aiment les uns les autres, au lieu de vivre selon la règle "Œil pour œil, dent pour dent", depuis ce temps-là, les cloches de nos églises chan­tent l'amour.

Il y a encore des hommes qui se haïssent sur la terre, et c'est le grand nombre ; il y en a encore qui se déchirent, se battent, se tuent.

Et pourtant, les cloches de nos églises chantent l'amour.

Sur la terre, il y a des hommes qui écra­sent les autres, qui les dominent et font d'eux le jouet de leurs ambitions.

Et pourtant, les cloches de nos églises chantent l'amour.

Sur la terre entière, des hommes cupides firent passer une grande vague de pauvre­té, d'insécurité. Des enfants, des femmes, des hommes, mal nourris, mal habillés, mal logés, inquiets du présent, de l'avenir, étaient las d'une vie si misérable.

Et pourtant, les cloches de nos églises chantaient l'amour.

Aujourd'hui, dans quatre parties du monde, des hommes pratiquent les uns con­tre les autres d'effroyables carnages. Les villes sont brûlées, les campagnes dévastées, les pauvres humains se sauvent, se cachent, tremblent dans leur corps et dans leur âme. Les familles sont démembrées, les cœurs et les entrailles sont broyés, les vies brisées à jamais. C'est la grande désolation répandue sur la terre.

Et pourtant, les cloches de nos églises chantent encore l'amour.

Chez nous même, sur le même sol où nos pères déjà furent si heureux, chez nous la vie de tous est désaxée. Les pères de fa­milles laissent femme et enfants pour aller gagner le pain de chaque jour. Adieu la bel­le vie du foyer d'autrefois. On est tous sé­paré maintenant.

Les jeunes filles vont à l'usine, la nuit même, pour combler par leur salaire les dé­ficits causés dans le budget familial par la crise qui fut si longue.

Les grands garçons sont traqués par­tout, comme des bêtes fauves. On les récla­me au nom de la liberté !

Grande misère des corps et des âmes. Oui, c'est bien la désolation des désolations répandue partout sur la terre.

Et pourtant, les cloches de nos églises chantent encore l'amour.

*    *   *

Mais, pourquoi donc les cloches sonnent-elles malgré tout ?

Toutes les cloches du monde entier, mê­me encore, les reines des cloches, les cloches de Rome, si malheureuses aujourd'hui, tou­tes les cloches continuent de chanter l'amour.

L'amour n'est-il donc pas encore mort sur la terre ?

Mais, non, l'amour ne peut pas mourir, les cloches le savent bien.

L'Amour infini s'est incarné dans notre chair de malédiction.

L'Amour infini a été crucifié. Il a con­sommé le sacrifice des sacrifices qui rache­tait toutes les haines.

L'Amour infini revient tous les jours dans l'Eucharistie et s'offre de nouveau à toutes les bonnes volontés.

Voilà pourquoi les cloches de toutes nos églises chantent encore l'amour.

*    *    *

La charité, la vraie, celle qui ne veut rien pour elle, mais tout pour les autres, c'est elle qui guérira le monde malade.

Pratiquons-la, créditistes, sans hésita­tion, nous qui avons le grand bonheur de connaître les causes et les remèdes du grand mal.

Notre cher Crédit Social, si riche en promesses, n'oublions pas qu'en outre d'ê­tre une technique scientifique, il est sur­tout une philosophie de la charité, et que c'est en pratiquant la charité que nous pour­rons l'établir et le garder.

La charité entre nous, la charité envers tous, le sacrifice d'amour pour atteindre l'idéal.

Il est solide, notre mouvement créditiste en Nouvelle-France, parce qu'il est fait de dévouement, de charité.

Il donne à tous de l'espoir, notre Crédit Social de Nouvelle-France, fait de toutes les fatigues et de tous les renoncements de nos Voltigeurs.

Sonnez, chantez, carillonnez, cloches de Nouvelle-France. La fleur de l'amour croît plus belle que jamais chez nous.

Gilberte Côté-Mercier

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