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Le prix du lait

le mercredi, 01 novembre 1944. Dans L'économique

Dans Le Droit dit 3 octobre, Camille L'Heureux commente approbativement la décision de la Com­mission des Prix qui refuse une augmentation du prix de vente du lait à l'Association des Produc­teurs de Lait de la vallée d'Ottawa.

Les producteurs ne sont pas satisfaits, il l'ad­met. Mais les consommateurs souffrent d'une augmentation. Et il faut, dit-il, que chacun fasse sa part dans cette guerre.

La guerre n'a rien à voir là-dedans. Cet état de choses n'est pas du tout limité à une période de guerre. Ce n'est pas seulement en temps de guerre que le prix du lait paie mal les cultivateurs et que les consommateurs objectent à payer davantage.

L'armistice ne résoudra pas le problème. Combien de fermes abandonnées dans la provin­ce, bien avant la guerre, parce que les produits agricoles ne rapportaient pas assez ! Et l'on ne pou­vait augmenter les prix, parce que le public n'avait pas de quoi payer davantage.

Lorsqu'une industrie, même agricole, devient une entreprise déficitaire, elle cesse de fonctionner. Si les producteurs de lait de la vallée d'Ottawa diminuaient leurs troupeaux, s'ils cessaient de met­tre du lait sur le marché, parce qu'ils n'y trouvent pas leur gagne-pain, les consommateurs seraient-ils plus satisfaits ?

C'est la perpétuelle situation : le producteur doit récupérer ses frais et ses moyens de vivre dans le prix de vente ; le consommateur ne peut payer plus que ses moyens d'achat ne lui permettent.

Il y a une solution, mais pas avec le régime fi­nancier actuel. La solution, c'est de maintenir, ou même d'abaisser le prix, au niveau où le consom­mateur peut le payer ; puis de verser au marchand la différence qui manque pour avoir le prix où il peut tenir en affaire. Qui doit verser la différence ? L'autorité qui a droit d'augmenter l'argent du pays quand il en manque : or, si les réclamations des lai­tiers sont fondées, c'est justement un cas de man­que d'argent qui joue dans le problème en question.

Ce serait la solution du Crédit Social, sous le ti­tre de l'escompte compensé.

La technique monétaire du Crédit Social est un mécanisme scientifique au service d'un objectif so­cial.

La technique monétaire actuelle est un contre­sens au service d'intérêts privés. Il ne faut pas s'é­tonner qu'elle engendre des difficultés. Mais il faut certainement s'étonner qu'on la supporte plus long­temps.

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