Pourquoi tout ce tintamarre au sujet d'un second front ? Qui pousse le cri ? Qui le répète ? Qui attroupe les gens au Trafalgar Square de Londres, ou au Parc Jeanne-Mance de Montréal, pour réclamer un second front ?
Les experts militaires ? Ceux qui savent ce que c'est qu'une entreprise d'invasion de l'Europe continentale ? Ceux qui connaissent les forces en présence ?
Pas du tout. Mais les communistes. Ceux qui sont devenus patriotes au Canada le jour où la Russie fut attaquée par l'Allemagne. Ceux qui ne craindraient pas de sacrifier cent vies de Canadiens pour sauver un poil de la moustache de saint Joseph Staline.
La Russie aussi clame un second front. Très bien. Que n'en ouvrait-elle, un second front, lorsque l'Allemagne avalait la Norvège, les Pays-Bas, la France et faisait pleuvoir chaque nuit des tonnes de bombes sur les villes d'Angleterre ?
Son second front, dans ce temps-là, comme le remarque fort bien Today and Tomorrow, c'était de prendre la moitié de la Pologne à la faveur de son pacte avec l'Allemagne.
Il y a toujours un bout à se moquer du monde. Que les hurleurs de second front s'en aillent donc les premiers faire un pèlerinage d'essai sur les côtes de France : s'ils en ont la chance, ils nous rapporteront leurs impressions.